BATHILDE

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XXX JANVIER. SAINTE BATHILDE, REINE DE FRANCE.

 

Aux côtés de la sainte veuve Paule, qui, par amour Pour Bethléhem, a fui les grandeurs de Rome et les douceurs de la vie humaine, assiste aujourd'hui une autre veuve, une pieuse reine des Francs qui, pour suivre Jésus dans les abaissements de sa vie cachée, a quitté le palais où elle siégeait en souveraine, et naguère dictait des lois à tout un peuple. Mère de trois rois, Bathilde, après avoir, dans une brillante régence, réglé les destinées des Francs, porté des lois sages, contenu l'indocilité des seigneurs, aboli l'esclavage, fait fleurir la religion, s'arrache à l'amour des peuples pour s'enfermer, durant les quinze dernières années de sa vie, dans sa chère Abbaye de Chelles. Comme les Rois Mages de l'Orient, elle aperçoit l'étoile qui l'appelle à Bethléhem ; et la contemplation du divin Enfant dans la crèche a plus de charmes pour elle, et remplit mieux son cœur , que la pompe des cours et les douceurs de ce palais qu'elle remplissait de l'éclat de sa piété et du mérite de ses saintes œuvres.

Fidèle jusqu'à la fin, dans la recherche du Dieu de Bethléhem, ce n'est pas pour être servie, mais pour servir, qu'elle vient chercher un asile dans le monastère qu'elle a fondé. Elle veut y être la dernière de toutes, et s'empresse à tous les offices dans lesquels paraît davantage l'humilité de son Sauveur. Ainsi se montre encore la force de notre

 

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Emmanuel, qui dès son berceau séduit les cœurs, et attire les âmes jusqu'à leur faire oublier tout ce qui n'est pas lui.

Félicitons ces deux illustres veuves, Bathilde et Paule, d'être admises dans la compagnie des Vierges qui triomphent en ces jours du virginal enfantement. L'Emmanuel ne dédaigne pas l'épouse de l'homme, quand elle conserve pour lui son suprême amour; et s'il est juste que les premiers honneurs de sa cour soient pour les Vierges qui l'ont aimé uniquement, il met sa félicité à remplir tout cœur qui soupire vers lui.

Nous prenons les Leçons de sainte Bathilde dans le Bréviaire de Paris de 1680.

 

Bathilde naquit en Angleterre de la race des Saxons ; des pirates la vendirent à Archambaud, Maire du palais, qui lui confia l'emploi de présenter la coupe; et après la mort de sa femme, il lui offrit sa main. Bathilde, pour éviter cette alliance, s'enfuit dans la retraite ; mais bientôt les excellentes qualités de son esprit et de son corps la firent épouser par Clovis II, sans qu'elle s'y attendît. Elle employa tout son zèle à lui recommander les pauvres et les Eglises : ce dont le Roi fut si charmé, qu'il lui donna pour l'aider dans ses œuvres de piété l'abbé Génésius, qui fut dans la suite évêque de Lyon. A la mort de Clovis, elle fut chargée de la tutelle de ses trois fils, Clotaire, Childéric et Thierry, dont le plus âgé avait à peine atteint sa cinquième année ; mais, aidée du conseil de Chrodobert, évêque de Paris, et de saint Ouen de Rouen, elle gouverna avec une rare sagesse le royaume et le palais.

 

Elle fit un grand nombre de règlements excellents; sur les instances des Evêques, elle abolit les ordinations simoniaques ; elle défendit de vendre les chrétiens aux étrangers, et de les conduire hors du pays pour les vendre ; elle en racheta elle-même plusieurs de l'esclavage, à ses propres frais. Elle excita le zèle des évêques et des abbés à conserver ou à rétablir la discipline régulière dans les monastères de Saint-Denys, Saint-Germain, Saint-Pierre, Saint-Médard, Saint-Aignan, Saint-Martin et plusieurs autres. Elle bâtit un monastère à Gorbie sur la Somme, et celui de Chelles sur la Marne. Puis, laissant le gouvernement du royaume à Clotaire qui était déjà adulte, elle prit elle-même, dans ce dernier monastère, l'habit de la religion; et là, sous l'obéissance de l'abbesse Bertille, elle parut un modèle de perfection et un sujet d'admiration. Elle y mourut en la cinquante-cinquième année de son âge.

 

Vous avez compris, ô Bathilde, que le souverain bien pour l'homme est dans l'amour et la

 

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possession du Sauveur qui nous est né, et que nous ne le pouvons goûter qu'en nous associant à ses sentiments et à ses œuvres. C'est pourquoi, dès qu'il vous a été possible, vous avez brisé vos liens, vous avez pris les ailes de la colombe, et vous êtes enfuie dans la solitude, pour être plus près de lui. Qu'ils sont donc irrésistibles, les charmes du Dieu qui s'est caché sous les dehors de notre faiblesse ! Il attire à lui, jusque du sein des cours de la terre, les âmes généreuses ; et nulle force humaine ne les saurait retenir. Que de fois l'exemple donné par vous, ô sainte Reine, a été suivi dans le cours des siècles ! Qui pourrait compter les princesses, les reines, et jusqu'aux impératrices qui sont descendues du trône pour chercher l'Enfant divin ! Mais ce Sauveur qui appelle les grands de la terre, ne dédaigne pas les petits ; et les bergers de Bethléhem reçurent ses premières caresses. Marie, la Reine de Bethléhem, chante dans son ineffable Cantique : Il a renversé de leurs trônes les puissants, et il a élevé les humbles. Obtenez-nous d'être humbles et simples, ô Bathilde! afin que nous soyons admis avec vous dans cet heureux palais de notre commun Roi. Souvenez-vous aussi de la France que vous avez gouvernée ; donnez-lui l'ordre et la paix. Remettez la piété en honneur dans notre patrie ; multipliez-y les asiles de la perfection chrétienne ; et puisque vous fûtes sainte au milieu du siècle et des affaires publiques, priez pour ceux que les liens du devoir attachent encore à ce monde ; faites-leur trouver au fond de leurs cœurs cette solitude où l'âme, dégagée des illusions, trouve et possède son Dieu dans la paix promise en ces jours aux hommes de bonne volonté.

 

 

 

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