POLYCARPE

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XXVI JANVIER. SAINT POLYCARPE, ÉVÊQUE ET MARTYR.

 

Au milieu des douceurs qu'il goûte dans la contemplation du Verbe fait chair, Jean le Bien-Aimé voit arriver son cher disciple Polycarpe, l'Ange de l'Eglise de Smyrne, tout resplendissant de la gloire du martyre. Ce sublime vieillard vient de répondre, dans l'amphithéâtre, au Proconsul qui l'exhortait à maudire le Christ : « Il y a quatre-vingt-six ans que je le sers, et il ne m'a jamais fait de mal ; que dis-je? Il m'a comblé de biens. Comment pourrais-je maudire mon Roi qui m'a sauvé ? » Après avoir passé par le feu et par le glaive, il est arrivé aux pieds de ce Roi Sauveur, et va jouir éternellement du bonheur de sa présence, en retour des quatre-vingt-six ans qu'il l'a servi, des fatigues qu'il s'est données pour conserver dans son troupeau la foi et la charité, et de la mort sanglante qu'il a endurée.

Comme son maître apostolique, il s'est opposé avec énergie aux efforts des hérétiques qui altéraient la foi. Fidèle aux ordres de cet angélique confident de l'Homme-Dieu, il n'a pas voulu que celui qui corrompt la foi du Christ reçût de sa bouche le salut ; il a dit à l'hérésiarque Marcion qu'il ne le reconnaissait que pour le premier-né de Satan. Adversaire énergique de cette

 

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orgueilleuse secte qui rougissait de l'Incarnation d'un Dieu, il nous a laissé cette admirable Epître aux Philippiens, dans laquelle il dit : « Quiconque ne confesse pas que Jésus-Christ est venu dans la chair, est un Antéchrist. » Il convenait donc qu'un si courageux témoin fût appelé à l'honneur d'assister près du berceau dans lequel le Fils de Dieu se montre à nous dans toute sa tendresse, et revêtu d'une chair semblable à la nôtre. Honorons ce disciple de Jean, cet ami d'Ignace, cet Evêque de l'âge apostolique, qui mérita les éloges de Jésus-Christ même, dans la révélation de Pathmos. Le Sauveur lui avait dit par la bouche de Jean : « Sois fidèle jusqu'à la mort; et je te donnerai la couronne de vie. » (Apoc. II, 10.) Polycarpe a été fidèle jusqu'à la mort ; c'est pourquoi il assiste couronné, en ces jours anniversaires de l'avènement de son Roi parmi nous.

L'Eglise, dans son Office, lit aujourd'hui, pour Légende, cette courte notice, empruntée au livre de saint Jérôme : De Scriptoribus ecclesiasticis.

 

Polycarpe, disciple de Jean, qui l'ordonna Evêque de Smyrne, fut le chef de l'Asie entière, parce qu'il avait connu et avait eu pour maîtres quelques-uns des Apôtres et de ceux qui avaient vu le Seigneur. Sous l'empire d'Antonin le Pieux, alors qu'Anicet gouvernait l'Eglise, quelques difficultés sur le jour de la Pâque le firent venir à Rome, où il ramena à la foi plusieurs fidèles, qui s'étaient laissé séduire par les artifices de Marcion et de Valentin.

 

Ayant un jour rencontré Marcion , cet hérésiarque lui dit : « Me connais-tu ? » Polycarpe lui répondit : « Je te reconnais pour le premier-né de Satan. » Quelque temps après, sous le règne de Marc-Antonin et de Lucius Aurelius Commode, dans la quatrième persécution depuis celle de Néron, il fut condamné devant le tribunal du Proconsul de Smyrne, et livré au feu, avec les clameurs de tout le peuple assemblé dans l'amphithéâtre. Il écrivit aux Philippiens une Epître fort utile, qui se lit encore aujourd'hui dans les Eglises d'Asie.

 

L'Eglise Grecque célèbre la gloire de saint Polycarpe dans ses Menées, auxquels nous empruntons les traits suivants :

 

DIE XXIII FEBRUARII.

 

Quand le fruit de la Vierge , semence féconde destinée à produire le principe de vie, est tombé sur la terre, c'est alors qu'il t'a produit, comme un épi, ô Polycarpe ! pour nourrir les fidèles par la parole et les enseignements de la piété, et pour les sanctifier par le sang divin du combat et parle parfum de la sainteté.

 

Quand le Christ, la vraie Vigne, eut été élevé sur le bois, c'est alors qu'il t'a développé sur la treille, comme une de ses branches fertiles, taillée par la faucille du martyre sacré, et foulée sous la pression des tourments, et dont nous buvons avec foi le calice d'allégresse, en glorifiant, ô Père, tes illustres combats.

 

Tu as vraiment cultivé, dans ton âme, le raisin de la charité, ô Père sage ! et tu as répandu, comme le vin, la parole de la foi, réjouissant les âmes de tous les fidèles ; tu as semble une vaste mer de miracles, quand tu as paru, toi l'honneur des martyrs, purifié par le feu, gratifié de la lumière éternelle, ô Polycarpe ! Prie donc le Christ-Dieu de nous donner le pardon de nos péchés, à nous qui célébrons avec amour ta sainte mémoire.

 

Marchant dans la droiture, et apparaissant comme le fils de la lumière et de la paix, tu as démasqué Marcion le premier-né de la nuit.

 

Par la fermeté de ton âme, tu as surmonté la flamme qui devait te consumer, ô homme plein de gloire I Comme les trois enfants qui ont éteint, par une douce rosée, le feu de la fournaise, tu es demeuré incombustible au milieu des flammes, chantant : Vous êtes béni, Dieu de nos pères !

 

Tu as cultivé avec piété le champ mystique du Christ, et, victime raisonnable, tu as été offert à Dieu comme un sacrifice agréable et excellent, comme une hostie abondante en fruits, ainsi que porte ton nom, ô Polycarpe trois fois heureux !

 

Toi qui as paru sur la croix, tu es entré par ton propre sang dans le temple de Dieu, ô Père ! toi qui es revêtu dignement de l'ornement hiérarchique.

 

Pour être présenté au Christ le Chef des pasteurs, tu as été marqué par le Christ comme le bélier du sacrifice ; tu t'es montré imitateur de ses souffrances, et tu as été fait participant de sa gloire, cohéritier de son royaume, ô Hiérophante !

 

Ta fête éclatante de mille feux, ô Père, illumine les âmes de ceux qui la célèbrent avec piété, ô homme divin ! Elle les rend tous participants de ta divine splendeur que nous glorifions dignement dans nos hymnes, ô sage !

 

Vous avez rempli toute retendue de votre nom, ô Polycarpe ! car vous avez produit beaucoup de fruits pour le Sauveur, durant les quatre-vingt-six ans que vous avez passés à son service. Ces fruits ont été les âmes nombreuses que vous avez gagnées au Christ, les vertus qui ont orné votre vie, enfin votre vie elle-même que vous avez rendue comme un fruit mûr à ce Sauveur. Quel bonheur

 

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a été le vôtre, d'avoir reçu les leçons du disciple qui se reposa sur la poitrine de Jésus ! Après une séparation de plus de soixante années, vous allez le rejoindre aujourd'hui; et cet ineffable maître vous salue avec transport. Vous adorez ensemble ce divin Enfant dont vous avez imité la simplicité, et que vous aimiez uniquement ; demandez-lui pour nous de lui être comme vous « fidèles jusqu'à la mort ».

 

Cultivez encore du haut du ciel, ô Polycarpe, ce champ de l'Eglise, que vous avez fécondé par vos labeurs et arrosé de votre sang. Rétablissez la foi et l'unité au sein des Eglises de l'Asie qui furent édifiées par vos mains vénérables. Hâtez, par vos prières, la dissolution de l'Islamisme, qui n'a dû ses succès et sa durée qu'aux tristes effets du schisme byzantin. Souvenez-vous de la France à qui vous avez envoyé d'illustres Apôtres, martyrs comme vous. Bénissez paternellement l'Eglise de Lyon qui vous révère comme son fondateur par le ministère de votre disciple Pothin, et qui prend elle-même une part si glorieuse dans l'Apostolat des Gentils, par son Œuvre de la Propagation de la Foi.

Veillez sur la conservation de la foi dans sa pureté ; gardez-nous du contact des séducteurs. L'erreur que vous avez combattue, et qui ne veut voir dans les mystères du Fils de Dieu incarné que des symboles stériles, s'est ranimée de nos jours. Marcion a reparu avec ses mythes orgueilleux ; soufriez sur ces derniers débris d'un système suranné qui égare encore quelques âmes. Rendant hommage à la Chaire Apostolique, vous aussi vous avez voulu voir Pierre; et Rome vous a vu venir conférer avec son Pontife des intérêts de votre Eglise de Smyrne. Vengez les droits de ce Siège auguste, d'où découle, pour nos Pasteurs, la seule mission légitime, et pour tous, les enseignements souverains de la foi. Obtenez-nous de passer les derniers jours de cette pieuse quarantaine dans un recueillement profond et dans l'amour de notre Roi nouveau-né. Que cet amour, joint à la pureté de nos cœurs, nous obtienne faveur et miséricorde ; et, pour consommer notre carrière, demandez pour nous la couronne de vie.

 

 

 

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