CANUT

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XIX JANVIER. SAINT CANUT, ROI ET MARTYR.

 

Les Rois Mages, comme nous l'avons dit, ont été suivis, à la crèche du Sauveur, par les saints Rois chrétiens ; il est juste que ceux-ci soient représentés sur le Cycle, dans cette saison consacrée au mystère de sa Naissance. Parmi les saints Rois que donna en si grand nombre à l'Eglise et à la société européenne le onzième siècle, si fécond en toutes sortes de merveilles catholiques, Canut IV, sur le trône de Danemark, se distingue entre les autres par l'auréole du martyre. Propagateur zélé de la foi du Christ, législateur habile, guerrier intrépide, pieux et aumônier, il eut tous les genres de gloire d'un prince chrétien. Son zèle pour l’Eglise, dont les droits alors étaient en même temps ceux des peuples, fut le prétexte de sa mort violente ; et il expira, dans une sédition, avec le caractère sublime d'une victime immolée pour sa nation. Son offrande au Roi nouveau-né fut l'offrande du sang ; et il échangea la couronne périssable pour cette autre couronne dont l'Eglise orne le front de ses martyrs, et qui ne se fane jamais. Les annales du Danemark, au onzième siècle, sont peu familières à la plupart des habitants de la terre ; mais l'honneur qu'a eu cette contrée de posséder un Roi martyr est connu dans toute l'étendue de l'Eglise, et l'Eglise habite le monde entier. Cette puissance de l'Epouse de Jésus-Christ pour honorer le nom et les mérites des serviteurs et des

 

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amis de Dieu, est un des plus grands spectacles qui soient sous le ciel ; car les noms qu'elle proclame deviennent immortels chez les hommes, qu'ils aient été portés par des rois, ou qu'ils n'aient servi qu'à distinguer les derniers de ses enfants.

 

Nous lirons maintenant la vie du saint Roi dans le récit que nous présentent les Leçons de son Office.

 

Canut IV, fils de Suénon Esthritius, roi de Danemark, fut illustre par sa foi, sa piété et la pureté de ses mœurs ; et, dès ses plus tendres années, il donna des marques d'une excellente sainteté. Ayant pris le sceptre de ses pères aux acclamations de tout son peuple, il s'employa avec ardeur aux progrès de la religion ; il augmenta les revenus des églises, et les enrichit de meubles précieux. Embrasé de zèle pour la propagation de la foi, il attaqua, mais par une guerre juste, les peuples barbares, et, les ayant vaincus et domptés, il les soumit à la loi chrétienne. Devenu glorieux par un grand nombre de victoires, et plus opulent que jamais, il déposa son diadème royal aux pieds du Christ crucifié, soumettant ainsi sa personne et son royaume à Celui qui est le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. Il châtiait son corps par les jeûnes, les cilices et les disciplines. Assidu à la prière et à la contemplation, prodigue envers les pauvres, bienfaisant pour tous, jamais il ne s'écarta du sentier de la justice et de la loi divine.

 

Par la pratique de ces vertus et de beaucoup d'autres, le saint roi marchait à grands pas vers le sommet de la perfection. Or, il arriva que Guillaume, duc de Normandie, ayant envahi l'Angleterre avec une armée formidable, les Anglais implorèrent l'aide des Danois. Canut, ayant résolu de venir à leur secours, confia l'expédition à son frère Olaus. Celui-ci, poussé du désir de régner, tourna ses armes contre le roi, après avoir excité contre lui les soldats et le peuple. Il ne manqua pas de prétextes pour fomenter la rébellion ; car le roi ayant publié des lois pour obliger ses sujets de payer les dîmes aux églises, et de garder les préceptes de Dieu et de l'Eglise, et porté des peines contre les transgresseurs, un grand nombre d'hommes pervers et criminels murmurèrent d'abord, puis soulevèrent le peuple, et tramèrent enfin la mort du saint roi.

 

Canut, sachant, par la connaissance qu'il avait de l'avenir, qu'il devait bientôt mourir pour la justice, ayant même prédit le jour de son trépas, se rendit à l'église de saint Alban, Martyr, à Odensée, comme au heu destiné pour son combat, et, s'étant muni des sacrements, il recommanda sa fin au Seigneur. Bientôt la multitude des conjurés arriva ; ils s'efforcèrent de mettre le feu à l'église, d'en briser les portes et de l'envahir. Mais, n'en ayant pu venir à bout, ils s'approchèrent des fenêtres et ne cessèrent de lancer, avec acharnement, des cailloux et des flèches sur le saint Roi, qui priait, à genoux, pour ses ennemis. Accablé sous les pierres et sous les dards, et percé enfin d'une lance, il tomba, les bras étendus, devant l'autel, et reçut la couronne d'un glorieux martyre, au temps où Grégoire VII occupait le trône apostolique. Dieu illustra bientôt son martyr par de nombreux miracles ; car le Danemark fut puni de ce meurtre sacrilège par une grande famine, et par diverses calamités. Beaucoup de personnes tourmentées de diverses maladies reçurent la guérison et la santé au tombeau du saint Roi. Une nuit que la Reine voulut enlever secrètement son corps pour le transporter ailleurs, il parut du ciel tout à coup une grande splendeur qui l'épouvanta, et lui fit abandonner son entreprise.

 

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Le Soleil de justice s'était déjà levé sur votre contrée, ô saint Roi, et tout votre bonheur était de voir ses rayons illuminer votre peuple. Comme les Mages de l'Orient, vous aimiez à déposer votre couronne aux pieds de l'Emmanuel; et, un jour, vous avez offert jusqu'à votre vie pour son service et pour celui de son Eglise. Mais votre peuple n'était pas digne de vous ; il répandit votre sang, comme l'ingrat Israël versera le sang du Juste qui nous est né, et dont nous honorons, en ces jours, l'aimable enfance. Cette mort violente que vous avez rendue profitable à votre peuple, en l'offrant pour ses péchés, offrez-la encore pour le royaume que vous avez illustré. Depuis longtemps, le Danemark a oublié la vraie foi ; priez, afin qu'il la recouvre bientôt. Obtenez pour les princes qui gouvernent les Etats chrétiens, la fidélité à leurs devoirs, le zèle de la justice, et le respect de la liberté de l'Eglise. Demandez aussi pour nous au divin Enfant le dévouement dont vous étiez animé pour sa gloire ; et si nous n'avons pas, comme vous, une couronne à mettre à ses pieds, aidez-nous à lui soumettre nos cœurs.

 

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