II° DIMANCHE EPIPHANIE

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LE DEUXIEME DIMANCHE APRES L'EPIPHANIE. LA FÊTE DU TRÈS SAINT NOM DE JÉSUS.

 

Le troisième Mystère de l'Epiphanie nous montre la consommation des plans de la divine miséricorde sur le monde, en même temps qu'il nous manifeste une troisième fois la gloire de l'Emmanuel. L'Etoile a conduit l'âme à la foi, l'Eau sanctifiée du Jourdain lui a conféré la pureté, le Festin Nuptial l'unit à son Dieu. Nous avons chanté l'Epoux sortant radieux au-devant de l'Epouse ; nous l'avons entendu l'appeler des sommets du Liban ; maintenant qu'il l'a éclairée et purifiée, il veut l'enivrer du vin de son amour.

Un festin est préparé, un festin nuptial ; la Mère de Jésus y assiste ; car, après avoir coopéré au mystère de l'Incarnation du Verbe, il convient qu'elle soit associée à toutes les œuvres de son Fils, à toutes les faveurs qu'il prodigue à ses élus. Mais, au milieu de ce festin, le vin vient à manquer. Jusqu'alors la Gentilité n'avait point connu le doux vin de la Charité ; la Synagogue n'avait produit que des raisins sauvages. Le Christ est la vraie Vigne, comme il le dit lui-même. Lui seul pouvait donner ce vin qui réjouit le cœur de l'homme (Psalm. CIII), et nous présenter à boire de ce calice enivrant qu'avait chanté David. (Psalm. XXII.)

 

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Marie dit au Sauveur : « Ils n'ont point de vin. » C'est à la Mère de Dieu de lui représenter les besoins des hommes, dont elle est aussi la mère. Cependant, Jésus lui répond avec une apparente sécheresse : « Femme, qu'importe à moi et à vous ? Mon heure n'est pas encore venue. » C'est que, dans ce grand Mystère, il allait agir, non plus comme Fils de Marie, mais comme Fils de Dieu. Plus tard, à une heure qui doit venir, il apparaîtra aux yeux de cette même Mère, expirant sur la croix, selon cette humanité qu'il avait reçue d'elle. Marie a compris tout d'abord l'intention divine de son Fils, et elle profère ces paroles qu'elle répète sans cesse à tous ses enfants : Faites ce qu'il vous dira.

Or, il y avait là six grands vases de pierre, et ils étaient vides. Le monde, en effet, était parvenu à son sixième âge, comme l'enseignent saint Augustin et les autres docteurs après lui. Durant ces six âges, la terre attendait son Sauveur, qui devait l'instruire et la sauver. Jésus commande de remplir d'eau ces vases ; mais l'eau ne convient pas pour le festin de l'Epoux. Les figures, les prophéties de l'ancien monde étaient cette eau ; et nul homme, jusqu'à l'ouverture du septième âge, où le Christ, qui est la Vigne, devait se communiquer, n'avait contracté l'alliance avec le Verbe

divin.

Mais lorsque l'Emmanuel est venu, il n'a qu'une parole à dire : « Puisez maintenant. » Le vin de la nouvelle Alliance, ce vin qui avait été réservé pour la fin, remplit seul maintenant les vases. En prenant notre nature humaine, nature faible comme l'eau, il en a ménagé la transformation ; il l'a élevée jusqu'à lui, nous rendant participants de la nature divine (II Petr. IV, 1) ; il nous a rendus

 

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capables de contracter l'union avec lui, de former ce seul corps dont il est le Chef, cette Eglise dont il est l'Epoux, et qu'il aimait de toute éternité d'un si ardent amour, qu'il est descendu du ciel pour célébrer ces noces avec elle.

O sort admirable que le nôtre ! Dieu a daigné, comme dit l'Apôtre, montrer les richesses de sa gloire sur des vases de miséricorde » (Rom. IX,23). Les urnes de Cana, figures de nos âmes, étaient insensibles, et nullement destinées à tant d'honneur. Jésus ordonne à ses ministres d'y verser l'eau ; et déjà, par cette eau, il les purifie ; mais il pense n'avoir rien fait encore tant qu'il ne les a pas remplies jusqu'au haut de ce vin céleste et nouveau, qui ne devait se boire qu'au royaume de son Père. Ainsi la divine charité, qui réside dans le Sacrement d'amour, nous est-elle communiquée ; et pour ne pas déroger à sa gloire, l'Emmanuel, qui veut épouser nos âmes, les élève jusqu'à lui. Préparons-les donc pour cette union ; et, selon le conseil de l'Apôtre, rendons-les semblables à cette Vierge pure qui est destinée à un Epoux sans tache. (II Cor. XI.)

Saint Matthieu, Evangéliste de l'humanité du Sauveur, a reçu de l'Esprit-Saint la charge de nous annoncer le mystère de la foi par l'Etoile ; saint Luc, Evangéliste du Sacerdoce, a été choisi pour nous instruire du mystère delà Purification par les Eaux ; il appartenait au Disciple bien-aimé de nous révéler le mystère des Noces divines. C'est pourquoi, suggérant à la sainte Eglise l'intention de ce troisième mystère, il se sert de cette expression : Ce fut le premier des miracles de Jésus, et il y MANIFESTA sa gloire. A Bethléhem, l'Or et l'Encens des Mages prophétisèrent la divinité et la royauté cachées de l'Enfant ; sur le Jourdain,

 

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la descente de l'Esprit-Saint, la voix du Père, proclamèrent Fils de Dieu l'artisan de Nazareth ; à Cana, Jésus agit lui-même et il agit en Dieu : « car, dit saint Augustin, Celui qui transforma l'eau en vin dans les vases ne pouvait être que Celui-là même qui, chaque année, opère un prodige semblable dans la vigne. » Aussi, de ce moment, comme le remarque saint Jean, « ses Disciples crurent en lui », et le collège apostolique commença à se former.

Nous ne devons donc pas nous étonner que, dans ces derniers temps, l'Eglise, enivrée des douceurs du festin de l'Emmanuel, et voulant accroître la joie et la solennité de ce jour, l'ait choisi de préférence à tout autre pour recevoir la glorieuse mémoire du très saint Nom de Jésus. C'est au jour nuptial que le nom de l'Epoux devient propre à l'Epouse : ce nom désormais témoignera qu'elle est à lui. Elle a donc voulu l'honorer d'un culte spécial, et unir ce cher souvenir à celui des Noces divines.

L'ancienne alliance avait environné le Nom de Dieu d'une terreur profonde : ce nom était pour elle aussi formidable que saint, et l'honneur de le proférer n'appartenait pas à tous les enfants d'Israël. Dieu n'avait pas encore été vu sur la terre, conversant avec les hommes ; il ne s'était pas encore fait homme lui-même pour s'unir à notre faible nature : nous ne pouvions donc lui donner ce Nom d'amour et de tendresse que l'Epouse donne à l'Epoux.

Mais quand la plénitude des temps est arrivée, quand le mystère d'amour est sur le point d'apparaître, le Nom de Jésus descend d'abord du ciel, comme un avant-goût de la présence du Seigneur qui doit le porter. L'Archange dit à Marie:

 

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« Vous lui donnerez le Nom de Jésus » ; or, Jésus veut dire Sauveur. Que ce Nom sera doux à prononcer à l'homme qui était perdu ! Combien ce seul Nom rapproche déjà le ciel de la terre ! En est-il un plus aimable, un plus puissant ? Si, à ce Nom divin, tout genou doit fléchir au ciel, sur la terre et dans les enfers, est-il un cœur qui ne s'émeuve d'amour à l'entendre prononcer ? Mais laissons raconter à saint Bernard la puissance et la douceur de ce Nom béni. Voici comme il s'exprime, à ce sujet, dans son XV° Sermon sur les Cantiques (1) :

« Le Nom de l'Epoux est une lumière, une nourriture, un remède. Il éclaire, quand on le publie ; il nourrit, quand on y pense à part soi ; et quand on l'invoque dedans la tribulation, il procure l'adoucissement et l'onction. Parcourons, s'il vous plaît, chacune de ces qualités. D'où pensez-vous qu'ait pu se répandre, par tout l'univers, cette si grande et si soudaine lumière de la Foi, si ce n'est de la prédication du Nom de Jésus ? N'est-ce pas par la lumière de ce Nom béni, que Dieu nous a appelés en son admirable lumière ? De laquelle étant illuminés, et voyant en cette lumière une autre lumière, nous oyons saint Paul nous dire à bon droit : Vous avez été jadis ténèbres ; mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur.

« Or, le Nom de Jésus n'est pas seulement lumière ; ains encore, il est nourriture. N'êtes-vous donc pas confortés, toutes fois et quantes

 

1. Nous empruntons la traduction de ce beau fragment, dont l'Eglise a inséré une partie dans l'Office du saint Nom de Jésus, aux Méditations sur la Vie de Notre-Seigneur,par saint Bonaventure, traduites par le R. P. Dom François Le Bannier.

 

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que vous rappelez à votre cœur ce doux Nom ? Qu'est-il au monde qui nourrisse autant l'esprit de celui qui pense à lui ? Qu'est-ce qui, de la même sorte, répare les sens affaiblis, donne de l'énergie aux vertus, fait florir les bonnes mœurs, et entretient les honnêtes et chastes affections ? Toute nourriture de l'âme est sèche, si elle n'est détrempée de cette huile ; elle est insipide, si elle n'est assaisonnée de ce sel.

« Quand vous m'écrivez, votre récit n'a pour moi nulle saveur, si je n'y lis le Nom de Jésus. Lorsque vous disputez ou conférez avec moi, le conteste n'a pour moi aucun intérêt, si je n'y entends résonner le Nom de Jésus. Jésus est un miel à ma bouche, une mélodie à mon oreille, une jubilation à mon cœur ; oui même, outre ce, une médecine bienfaisante. L'un de vous est-il triste? Que Jésus vienne en son cœur; que de là il passe en sa bouche, et incontinent, à la venue de ce divin Nom qui est une vraie lumière, tout nuage s'enfuit, la sérénité revient. Quelqu'un tombe-t-il dans le crime ; voire même, court-il, en se désespérant, au lacs de la mort ? S'il invoque le Nom de Jésus, ne recommencera-t-il pas de suite à respirer et à vivre ? Qui jamais oncques demeura dedans l'endurcissement du cœur, comme font tant d'autres, ou bien dedans la torpeur de la fétardie, la rancune, ou la langueur de l'ennui ? Quel est celui qui, par aventure, ayant à sec la source des larmes, ne l'ait sentie soudainement couler plus abondante et plus suave, sitôt que Jésus a été invoqué? Quel est l'homme qui, palpitant et s'alarmant, au fort des périls, puis venant à invoquer ce Nom de vaillance, n'a pas senti tout aussitôt naître en soi la confiance et fuir la

 

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crainte ? Quel est celui, je vous le demande, qui, ballotté et flottant à la merci des doutes, n'a pas, sur-le-champ, je le dis sans balancer, vu reluire la certitude, à l'invocation d'un Nom si éclatant ? Qui est-ce qui, durant l'adversité, écoutant la méfiance, n'a pas repris courage, au seul son de ce Nom de bon secours ? Par effet, ce sont là les maladies et langueurs de l'âme, et il en est le remède.

« Certes, et je puis vous le prouver par ces paroles : Invoque-moi, dit le Seigneur, au jour de la tribulation, et je t'en tirerai, et tu m’honoreras. Rien au monde n'arrête si bien l'impétuosité de la colère, et n'accoise pareillement l'enflure de la superbe. Rien aussi parfaitement ne guarit les plaies de la tristesse, comprime les débordements de la paillardise, éteint la flamme de la convoitise, étanche la soif de l'avarice, et bannit toutes les démangeaisons des passions déshonnêtes. De vrai, quand je nomme Jésus, je me propose un homme débonnaire et humble de cœur, bénin, sobre, chaste, miséricordieux, et, en un mot, brillant de toute pureté et sainteté. C'est Dieu lui-même tout-puissant qui me guérit par son exemple, et me renforce par son assistance. Toutes ces choses retentissent à mon cœur, lorsque j'entends sonner le Nom de Jésus. Ainsi, en tant qu'il est homme, j'en tire des exemples, pour les imiter ; et en tant qu'il est le Tout-Puissant, j'en tire un secours assuré. Je me sers desdits exemples comme d'herbes médicinales, et du secours comme d'un instrument pour les broyer, et j'en fais une mixtion telle que nul médecin n'en saurait faire de semblable.

« O mon âme ! tu as un antidote excellent,

 

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caché comme en un vase, dans ce Nom de Jésus ! Jésus, pour le certain, est un Nom salutaire et un remède qui jamais oneques ne se trouvera inefficace pour aucune maladie. Qu'il soit toujours en votre sein, toujours à votre main: si bien que tous vos sentiments et vos actes soient dirigés vers Jésus. »

Telle est donc la force et la suavité du très saint Nom de Jésus, qui fut imposé à l'Emmanuel le jour de sa Circoncision ; mais, comme le jour de l'Octave de Noël est déjà consacré à célébrer la divine Maternité, et que le mystère du Nom de l'Agneau demandait à lui seul une solennité propre, la fête d'aujourd'hui a été instituée. Son premier promoteur fut, au XV° siècle, saint Bernardin de Sienne, qui établit et propagea l'usage de représenter, entouré de rayons, le saint Nom de Jésus, réduit à ses trois premières lettres IHS, réunies en monogramme. Cette dévotion se répandit rapidement en Italie, et fut encouragée par l'illustre saint Jean de Capistran, de l'Ordre des Frères Mineurs, comme saint Bernardin de Sienne. Le Siège Apostolique approuva solennellement cet hommage au Nom du Sauveur des hommes ; et, dans les premières années du XVI° siècle, Clément VII, après de longues instances, accorda à tout l'Ordre de saint François le privilège de célébrer une fête spéciale en l'honneur du très saint Nom de Jésus.

Rome étendit successivement cette faveur à diverses Eglises; mais le moment devait venir où le Cycle universel en serait enrichi lui-même. Ce fut en 1721, sur la demande de Charles VI, Empereur d'Allemagne, que le Pape Innocent XIII décréta que la Fête du très saint Nom de Jésus serait célébrée dans l'Eglise entière, et il la fixa

 

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au deuxième Dimanche après l'Epiphanie, dont elle complète si merveilleusement les mystères.

Nous donnons maintenant les diverses parties de l'Office de cette fête auxquelles les fidèles prennent part plus généralement.

 

A TIERCE.

 

L'Hymne et les trois Psaumes dont se compose l'Office de Tierce se trouvent ci-dessus, page 5o.

 

Ant. Sachez que le Seigneur, c'est Dieu lui-même; Celui dont le Nom est à jamais !

 

CAPITULE. (Philipp. II.)

 

Mes Frères, le Christ s'est humilié lui-même, se faisant obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la Croix; c'est pourquoi Dieu l'a exalté, et lui a donné un Nom qui est au-dessus de tout nom, afin que, au Nom de Jésus, tout genou fléchisse.

 

R/. br. Que le Nom du Seigneur soit béni : * Alleluia, alleluia. Que le Nom du Seigneur.

V/. Aujourd'hui et jusque dans l'éternité. * Alleluia, alleluia.

Gloire au Père. Que le Nom du Seigneur.

V/. Apportez au Seigneur la gloire et l'honneur. Alleluia.

R/. Apportez au Seigneur la gloire pour son Nom. Alleluia.

 

Pour conclure, on dit l' Oraison, Deus, qui, dessous, à la Messe.

 

A LA MESSE.

 

Dès l'Introït, l'Eglise annonce la gloire du Nom de son Epoux. Ciel, terre, abîme, tressaillez au bruit de ce Nom adorable ; car le Fils de l'Homme qui le porte est aussi le Fils de Dieu.

 

Au Nom de Jésus, que tout genou fléchisse, au ciel, sur la terre et dans les enfers ; et que toute langue confesse que le Seigneur Jésus-Christ est dans la gloire de Dieu le Père.

 

Ps. Seigneur, notre Seigneur, que votre Nom est admirable par toute la terre ! Gloire au Père. Au Nom de Jésus.

 

Dans la Collecte, l'Eglise, qui trouve dans le Nom de son Epoux la consolation de son exil, demande de jouir bientôt de la vue de Celui que ce Nom chéri lui représente.

 

COLLECTE

 

O Dieu, qui avez établi votre Fils unique Sauveur du genre humain, et avez ordonné qu'on l'appelât Jésus; daignez nous accorder, a nous qui vénérons son saint Nom sur la terre, de jouir de sa vue dans les cieux. Par le même Jésus-Christ notre Seigneur.

 

Mémoire du II° Dimanche après l’Epihanie.

 

Dieu tout-puissant et éternel, qui gouvernez les choses du ciel et de la terre, exaucez , dans votre clémence, les supplications de votre peuple, et accordez votre paix à nos temps. Par Jésus-Christ notre Seigneur.

 

EPÎTRE.

 

Lecture des Actes des Apôtres. CHAP. IV.

 

En ces jours-là, Pierre, rempli du Saint-Esprit, dit : Princes du peuple et anciens, écoutez : puisque aujourd'hui nous sommes appelés en jugement pour un bienfait à l'égard d'un homme infirme, qui a été guéri par nous, sachez, vous tous, et tout le peuple d'Israël, que c'est au Nom de notre Seigneur Jésus-Christ, le Nazaréen, crucifié par vous, et ressuscité par Dieu d'entre les morts, que cet homme est devant vous en santé. Jésus est la pierre rejetée par vous qui bâtissez, laquelle est devenue la principale pierre de l'angle; et il n'y a pas de salut dans un autre que lui. Car il n'a point été donné aux hommes, sous le ciel, un autre nom dans lequel nous puissions être sauvés.

 

Nous le savons, ô Jésus ! nul autre nom que le vôtre ne pouvait nous donner le salut: ce Nom, en effet, signifie Sauveur. Soyez béni d'avoir daigné l'accepter; soyez béni de nous avoir sauvés ! Cette alliance ineffable que vous nous annoncez aujourd'hui dans les Noces mystérieuses, est tout entière exprimée dans votre doux et admirable Nom. Vous êtes du ciel, et vous prenez un nom de la terre, un nom qu'une bouche mortelle peut prononcer; vous unissez donc pour jamais la divine et l'humaine nature. Oh! rendez-nous dignes d'une si sublime alliance, et ne permettez pas qu'il nous arrivé jamais de la rompre.

La sainte Eglise célèbre ensuite, par ses chants, la louange de ce divin Nom que bénissent toutes les nations ; car il est le Nom du Rédempteur de toute chair.

 

GRADUEL.

 

Sauvez-nous , Seigneur , notre Dieu , et rassemblez-nous tous du milieu des nations, afin que nous confessions votre saint Nom, et que nous célébrions votre gloire.

V/. Seigneur, notre Père, notre Rédempteur , votre Nom est à jamais.

Alleluia, alleluia.

V/. Que ma bouche fasse entendre la louange du Seigneur; que toute chair bénisse son saint Nom. Alleluia.

 

Après la Septuagésime, on chante le Trait suivant, en place de l’Alleluia.

 

TRAIT.

 

Seigneur , Dieu des armées, convertissez-nous; montrez-nous votre face, et nous serons sauvés : que votre voix retentisse à nos oreilles.

Car votre voix est douce, et votre visage éclatant de beauté.

Votre Nom, ô Jésus ! est une huile répandue : c'est pourquoi les jeunes filles vous ont aimé.

 

EVANGILE.

 

La suite du saint Evangile selon saint Luc. CHAP. II.

 

En ce temps-là, le huitième jour étant venu, auquel l'Enfant devait être circoncis, on lui donna le Nom de Jésus, qui était le Nom que l'Ange lui avait donné, avant qu'il fût conçu dans le sein de sa mère.

 

C’est au moment de la première effusion de votre sang dans la Circoncision, ô Jésus, que vous avez reçu votre Nom; et il en devait être ainsi, puisque ce nom veut dire Sauveur, et que nous ne

 

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pouvions être sauvés que par votre sang. Cette alliance fortunée que vous venez contracter avec nous vous coûtera un jour la vie ; l'anneau nuptial que vous passerez à notre doigt mortel sera trempé dans votre sang, et notre vie immortelle sera le prix de votre cruelle mort. Votre Nom sacré nous dit toutes ces choses, ô Jésus ! ô Sauveur ! Vous êtes la Vigne, vous nous conviez à boire votre Vin généreux, mais la céleste grappe sera durement foulée dans le pressoir de la justice du Père céleste ; et nous ne pourrons nous enivrer de son suc divin qu'après qu'elle aura été violemment détachée du cep et broyée. Que votre Nom sacré, ô Emmanuel, nous rappelle toujours ce sublime mystère; que son souvenir nous garde du péché, et nous rende toujours fidèles.

Durant l'Offrande, la sainte Eglise continue de chanter le Nom divin qui fait l'objet de la présente solennité ; elle célèbre les miséricordes qui sont réservées à tous ceux qui invoquent ce Nom adorable.

 

OFFERTOIRE

 

Je vous louerai de tout mon cœur, Seigneur mon Dieu ; je glorifierai votre Nom à jamais ; car vous êtes, Seigneur, rempli de suavité et de douceur, et vos miséricordes sont grandes pour tous ceux qui vous invoquent. Alleluia.

 

SECRETE.

 

Dieu très clément , que votre bénédiction, qui donne la vie à toute créature, sanctifie, nous vous en prions, ce Sacrifice qui est le nôtre, et que nous vous offrons à la gloire du Nom de votre Fils notre Seigneur Jésus-Christ , afin qu'il puisse honorer votre Majesté et lui plaire, et profiter à notre salut. Par Jésus-Christ notre Seigneur.

 

Mémoire du deuxième Dimanche après l'Epiphanie.

 

Sanctifiez, Seigneur, les dons qui vous sont offerts, et purifiez-nous des taches de nos péchés. Par notre Seigneur Jésus-Christ.

 

Les fidèles ayant reçu le céleste aliment qui contient le Corps et le Sang du Sauveur Jésus, l'Eglise, dans sa reconnaissance, convie toutes les nations à chanter et à glorifier le Nom de Celui qui les a faites et qui les a rachetées.

 

COMMUNION.

 

Toutes les nations que vous avez faites viendront et adoreront en votre présence, Seigneur ! Elles glorifieront votre Nom ; car vous êtes grand, vous opérez les prodiges, vous êtes le seul Dieu. Alleluia.

 

Il ne reste plus maintenant à la sainte Eglise qu'un vœu à former : c'est que les noms de tous ses enfants soient écrits à la suite du glorieux Nom de Jésus, sur le livre de l'éternelle prédestination. Ce bonheur nous est assuré, si nous

 

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savons toujours goûter ce Nom de salut, et rendre notre vie conforme aux devoirs qu'il impose.

 

POSTCOMMUNION.

 

Dieu tout-puissant et éternel, qui nous avez créés et rachetés, regardez avec bonté nos hommages, et daignez recevoir, d'un visage serein et bienveillant, le Sacrifice de l'hostie salutaire que nous avons offerte à votre Majesté, en l'honneur du Nom de votre Fils notre Seigneur Jésus-Christ ; afin que votre grâce étant répandue en nous, nous puissions nous réjouir de voir nos noms écrits dans les cieux au-dessous du glorieux Nom de Jésus, titre de l'éternelle prédestination. Par le même Jésus-Christ notre Seigneur.

 

Mémoire du deuxième Dimanche après l'Epiphanie.

 

Daignez augmenter en nous, Seigneur, l'opération de votre puissance, afin que, nourris des divins Sacrements, nous soyons préparés par votre grâce à goûter l'effet qu'ils nous promettent. Par Jésus-Christ notre Seigneur.

 

En place de la lecture ordinaire de l'Evangile de saint Jean, l'Eglise lit, à la fin de la Messe, le passage où le même Evangéliste raconte le mystère des Noces de Cana.

 

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ÉVANGILE

 

La suite du saint Evangile selon saint Jean. CHAP. II.

 

En ce temps-là, il se fit des noces à Cana, en Galilée, et la Mère de Jésus y était. Jésus fut aussi invité aux noces avec ses Disciples. Et le vin venant à manquer, la  Mère de Jésus lui dit : « Ils n'ont point de vin ». Et Jésus lui répondit : « Femme, qu'importe à moi et à vous ? Mon heure n'est pas encore venue. » Sa Mère dit à ceux qui servaient : « Faites tout ce qu'il vous dira. » Or, il y avait là six grands vases de pierre, pour servir aux purifications des Juifs, et dont chacun tenait deux ou trois mesures. Jésus leur dit: « Emplissez d'eau ces vases. » Et ils les remplirent jusqu'au haut. Et Jésus leur dit : « Puisez maintenant, et portez-en au maître d'hôtel » ; et ils lui en portèrent. Le maître d'hôtel ayant goûté de cette eau qui avait été changée en vin, et ne sachant d'où venait ce vin, quoique les serviteurs qui avaient puisé l'eau le I sussent bien, appela l'époux et lui dit: « Tout homme sert d'abord le bon vin, et après qu'on a beaucoup bu, il en sert de moindre ; mais vous, vous avez réservé jusqu'à cette heure le bon vin ». Ce fut là le premier des miracles de Jésus, qui se fit à Cana en Galilée ; et par là, il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.

 

A SEXTE.

 

L'Hymne et les trois Psaumes dont se compose l'Office de Sexte se trouvent ci-dessus, page 56.

 

Ant. Mon de votre saint Nom, ô Seigneur !

 

CAPITULE. (Philipp. II.)

 

Au Nom de Jésus, que tout genou fléchisse, au ciel, sur la terre et dans les enfers ; que toute langue confesse que le Seigneur Jésus-Christ est dans la gloire de Dieu le Père.   

 

R/. br. Apportez au Seigneur la gloire et l'honneur : * Alleluia, alleluia. Apportez.

V/. Apportez au Seigneur la gloire pour son Nom. * Alleluia, alleluia. Gloire au Père. Apportez.

V/. Glorifiez le Seigneur avec moi. Alleluia.

R/.Exaltons ensemble son Nom. Alleluia.

 

 

Pour conclure, on dit l'Oraison Deus, qui, ci-dessus, à la Messe,page 247.

 

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A NONE.

 

L'Hymne et les trois Psaumes dont se compose l'Office de None se trouvent ci-dessus, page 61.

 

Ant. Jeunes hommes et jeunes filles, vieillards et enfants, louez le Nom du Seigneur; car son Nom seul est grand.

 

CAPITULE. (Col. III).

 

Tout ce que vous faites, soit en paroles, soit en oeuvres, faites-le au Nom du Seigneur Jésus-Christ, rendant grâces, par lui, à Dieu et au Père.

 

R/. br. Glorifiez le Seigneur avec moi: * Alleluia, alleluia.Glorifiez.

V/. Exaltons ensemble son Nom. * Alleluia, alleluia. Gloire au Père. Glorifiez.

V/. Notre secours est dans le Nom du Seigneur. Alleluia.

R/. Qui a fait le ciel et la terre. Alleluia.

 

Pour conclure, on dit l'Oraison Deus, qui, ci-dessus, à la Messe,page 247.

 

A VEPRES.

 

1. Ant. Tout homme  qui invoquera le Nom du Seigneur sera sauvé.

 

Psaume CIX. Dixit Dominus, page 67.

 

2. Ant. Son Nom est saint et terrible ; la crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse.

 

Psaume CX. Confitebor tibi, Domine, page 68.

 

3. Ant. Pour moi, je me réjouirai dans le Seigneur, et je tressaillirai en Jésus, mon Dieu.

 

Psaume CXI. Beatus vir, page 69.

 

4. Ant. Du lever du soleil à son couchant, le Nom du Seigneur est digne de nos louanges.

 

Psaume CXII. Laudate, pueri, page 70.

 

5. Ant. Je sacrifierai une hostie de louange, et j'invoquerai le Nom du Seigneur.

 

Psaume CXV.

 

J'ai cru : c'est pourquoi j'ai parlé; cependant j'ai été affligé à l'excès.

 

Dans mon trouble, j'ai dit : Tout homme est trompeur.

 

Que rendrai-je au Seigneur pour les biens qu'il m'a faits ?

 

Je prendrai le calice du salut, et j'invoquerai le Nom du Seigneur.

 

Je m'acquitterai de mes vœux envers le Seigneur, en présence de tout son peuple.

 

Elle est précieuse aux yeux du Seigneur la mort de ses saints.

 

O Seigneur! parce que je suis votre serviteur, moi, votre serviteur et le fils de votre servante,

 

Vous avez brisé mes liens. Je vous sacrifierai donc une hostie de louange, et j'invoquerai le Nom du Seigneur.

 

Je m'acquitterai de mes vœux envers le Seigneur, en présence de son peuple, sous le portique de la maison du Seigneur, au milieu de toi, ô Jérusalem !

 

CAPITULE. (Philipp. II.)

 

Mes Frères, le Christ s'est humilié lui-même, se faisant obéissant jusqu'à la mort et à la mort de la Croix ; c'est pourquoi Dieu l'a exalté, et lui a donné un Nom qui est au-dessus de tout nom, afin que, au Nom de Jésus, tout genou fléchisse.

 

HYMNE.

 

 

Jesu, dúlcis memória,

Dans véra córdis gáudia:

Sed super mel et ómnia

Ejus dúlcis præséntia. 

 

Nil cánitur suávius,

Nil audítur jucúndius,

Nil cogitátur dúlcius,

Quam Jésus Déi Fílius. 

 

Jésu, spes pæniténtibus,

Quam píus es peténtibus !

Quam bónus te quæréntibus !

Sed quid inveniéntibus ? 

 

Nec língua válet dícere,

Nec líttera exprímere:

Expértus pótest crédere,

Quid sit Jésum dilígere. 

 

Sis, Jésu, nóstrum gáudium,

Qui est futúrus praémium

Sit nóstra in te glória,

Per cúncta semper saécula. 

Amen. 

 

Jésus ! Nom de douce souvenance, qui donne au cœur les joies véritables ; mais plus suave que le miel et toutes les douceurs, est la présence de Celui qui le porte.

 

Nul chant plus mélodieux, nulle parole plus agréable, nulle pensée plus douce, que Jésus, le Fils de Dieu.

 

 

Jésus ! espoir des pénitents, que vous êtes bon pour ceux qui vous implorent ! bon pour ceux qui vous cherchent ! Mais que n'êtes-vous pas pour ceux qui vous ont trouvé !

 

Ni la langue ne saurait dire, ni l'écriture ne saurait exprimer ce que c'est qu'aimer Jésus; celui qui l'éprouve peut seul le croire.

 

 

Soyez notre joie, ô Jésus, vous qui serez notre récompense : que notre gloire soit en vous, durant tous les siècles, à jamais. Amen.

 

 

 

 

V/. Que le Nom du Seigneur soit béni. Alleluia.

R/. Aujourd'hui et jusque dans l'éternité. Alleluia.

 

ANTIENNE DE Magnificat.

 

Ant. Vous lui donnerez le Nom de Jésus ; car il sauvera son peuple des péchés qu'il a commis. Alleluia.

 

26o

ORAISON.

 

O Dieu , qui avez établi votre Fils unique Sauveur du genre humain, et avez ordonné qu'on l'appelât Jésus; daignez nous accorder, à nous qui vénérons son saint Nom sur la terre, de jouir de sa vue dans les cieux. Par le même Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

 

Mémoire du deuxième Dimanche après l'Epiphanie.

 

Ant. Le vin venant à manquer, Jésus ordonna qu'on emplît d'eau les vases, et cette eau fut changée en vin. Alleluia.

V/. Que ma prière monte vers vous, Seigneur,

R/. Comme l'encens en votre présence.

 

ORAISON.

 

Dieu tout-puissant et éternel, qui gouvernez les choses du ciel et celles de la terre, exaucez, dans votre clémence, les supplications de votre peuple, et accordez votre paix à nos temps. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

 

Les deux Hymnes que nous donnons ici, et qui sont employées par l'Eglise aux Matines et aux

 

261    

 

Laudes de la fête, sont du même auteur que celle des Vêpres, Jesu dulcis memoria. On les a attribuées longtemps à saint Bernard ; mais des manuscrits incontestables les revendiquent pour une pieuse Abbesse de l'Ordre de saint Benoît, qui      

vivait au XIV° siècle.         

 

HYMNE.  

 

Jésus, Roi adorable, noble triomphateur, ineffable douceur, Jésus tout aimable;

 

Quand vous visitez notre cœur, la vérité brille pour lui, la vanité du monde lui semble méprisable, et il  s'enflamme de charité. 

 

Jésus, douceur des cœurs, source vive, lumière des esprits, vous dépassez toute allégresse et tout désir.

           

Venez tous connaître Jésus, demandez son amour; cherchez Jésus avec ardeur ;  en le cherchant, embrasez-vous.

 

Que notre voix, ô Jésus ! vous proclame; que notre vie exprime vos vertus, que nos cœurs vous aiment, et maintenant, et toujours.

Amen.

 

HYMNE.

 

Jésus, gloire des Anges, harmonie douce à nos oreilles, miel admirable dans notre bouche, nectar céleste pour notre cœur.

 

Ceux qui vous goûtent ont faim encore; ceux qui vous boivent ont soif encore; ils ne savent désirer que Jésus, objet de leur amour.

 

O mon très doux Jésus, espoir de l'âme qui soupire ! nos larmes pieuses vous implorent, le cri intime de notre cœur vous appelle.

 

Demeurez avec nous, Seigneur ! éclairez-nous de votre lumière; chassez de notre âme les ténèbres, remplissez le monde de votre douceur.

 

Jésus, fleur de la Vierge-Mère, douceur de notre amour, à vous la louange, l'honneur d'un glorieux Nom, le royaume de la béatitude.

Amen.

 

La Séquence que nous donnons ensuite est de la composition du pieux franciscain Bernardin de Bustis, qui rédigea, sous Sixte IV, un Office et une Messe du saint Nom de Jésus.

 

263

 

SÉQUENCE.

 

Le doux Jésus de Nazareth, Roi des Juifs, gracieux, débonnaire, beau et florissant :

 

Pour le salut de son peuple, il a subi la mort et les tourments, pâle et livide sur la croix.

 

Doux Nom, doux surnom; c'est le Nom par excellence, qui surpasse tous les noms.

 

Il calme les pécheurs, il réchauffé les justes, il les fortifie, il les garde contre les attaques.

 

Sous l'étendard de ce Roi, tu vis dans un état tranquille, et tes ennemis s'éloignent.

 

Le Nom de Jésus, quand on le médite, dissipe l'appareil de la guerre ; l'adversaire vaincu s'enfuit.

 

C'est un Nom qu'il faut révérer, un Nom redoutable aux malins esprits.

 

C'est un Nom de salut, une consolation singulière qui soulage les affligés.

 

Il nous le faut honorer, le placer dans le trésor de notre cœur, le méditer, l'aimer, mais d'un héroïque amour.

 

Ce Nom, Ignace l'a publié, il l'a fait retentir au milieu des tourments; son cœur ouvert a laissé voir Jésus, écrit en caractères célestes.

 

Que pouvons-nous souhaiter de plus que d'avoir Jésus pour intime? De tous il est le plus aimant, et il désire nous aimer.

 

Il aime avec ardeur, il aime avec constance, il aime avec fidélité, et veut secourir les siens.

 

Tel il a fait son Nom, qu'il puisse être pour tous le charme du cœur, l'objet excellent et principal d'un amour intime.

 

Les droits de la nature l'exigent: nous devons aimer de toutes nos forces celui qui nous aime, prévenir ses désirs avec empressement.

 

Le Nom de Jésus renferme tout bien, il résonne avec douceur, il nous vaut un trône au royaume du ciel, il réjouit notre oreille.

 

En lui brille la splendeur du Père, en lui éclate la beauté de sa Mère ; en lui se reflète la gloire de son Père, il fait la grandeur de ses frères.

 

Si donc quelqu'un veut connaître pourquoi le Nom de Jésus fait si vivement souhaiter aux justes de s'attacher à lui :

 

C'est que Jésus est beau dans son éclat, que sa bonté est souveraine, qu'il est doux-, facile, plein de mansuétude, porté à la clémence.

 

Jésus est le Roi de gloire; Jésus est brillant de beauté, Jésus est plein de grâce dans ses paroles, admirable dans ses œuvres.

 

Jésus est fort et vaillant; Jésus est un athlète vigoureux; Jésus est magnifique dans ses dons, il aime à les distribuer.

 

Jésus est tendre et compatissant, Jésus est un guide lumineux ; Jésus est rempli de délices et de la plus douce saveur.

 

Jésus est illustre et glorieux ; Jésus est pour tous abondant en fruits; Jésus est la source des vertus ; aux siens il donne ses faveurs.

 

Le plus élevé dans les honneurs, le plus chéri dans l'amour ; toutes les gloires sont à lui.

 

Par sa science il connaît tout, dans son immensité il embrasse tout, par son amour il ravit les cœurs, et les retient dans ses liens.

 

Que ce Nom, le Nom du doux Jésus, nous soit donc toujours cher ; qu'il soit fixé dans notre cœur, et que rien ne l'en puisse arracher.

 

Qu'il enlève le mal du péché, qu'il inspire des chants d'allégresse, qu'il nous donne de jouir de la demeure des bienheureux!

Amen.

 

Nous empruntons aux anciens Missels d'Allemagne l'Hymne suivante, qui reproduit souvent les sentiments et les expressions de la Séquence de Bernardin de Bustis :

 

HYMNE.

 

Il est un Nom digne de tout honneur, adoré au plus haut des cieux, un Nom de gloire souveraine ; révélé à Gabriel, par lui sur terre il fut annoncé à la Mère de grâce.

 

Marie donne le nom de Sauveur à son Fils circoncis le huitième jour, selon la coutume de ses pères. Publié dans le monde entier, cet heureux Nom sauve ceux qui croient en lui.

 

En ce Nom brille la splendeur de la Trinité et de l'Unité ; il fait la joie du ciel. En ce Nom resplendit l'honneur du Père ; en ce Nom éclate la beauté de la Mère ; ce Nom fait la gloire des frères du Sauveur.

 

C'est là le Nom salutaire, la consolation singulière qui vient au secours des cœurs affligés. C'est le Nom qu'il nous faut honorer, bénir et louer, dans la joie constante de nos âmes.

 

Si on le prononce, c'est une mélodie ; si on l'invoque, c'est un doux miel ; il nous garde contre nos ennemis. Le cœur jubile, en songeant à ce Nom si formidable aux esprits de malice.

 

C'est le Nom plein de grâce, abondant en fruits, fécond en vertus, par-dessus tous les noms. C'est lui qui fait connaître aux hommes la face d'un Dieu toute gracieuse, remplie de beauté et d'amour.

 

Ce Nom est beau dans son éclat; il est le souverain bien lui-même ; sa saveur intime est la plus douce. Tout-puissant en sa force, sublime en ses honneurs, il est le principe des délices et de la félicité.

 

Donc, ô Pasteur des âmes, leur lumière incessante, ô bon Jésus ! par votre Nom si cher, protégez-nous, et fermez sous nos pas le noir chaos des ténèbres.

 

Réformateur de toutes les nations humaines, Vie qui avez détruit la mort, restaurateur de la ruine qu'avaient soufferte les tribus angéliques, daignez vous donner à nous.

Amen.

 

Les Messes et les Vêpres des III° et IVe Dimanches après l'Epiphanie, de Septuagésime, Sexagésime et Quinquagésime, se trouvent à la fin du volume, où on les a placées, pour ne pas interrompre la série des quarante jours de la Naissance du Sauveur, et pour éviter aux fidèles l'embarras que le mélange de ces Offices aurait pu produire, au milieu des Fêtes du Propre des Saints.

 

 

 

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