EPIPHANIE

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VI JANVIER.

 

Le jour des Mages, le jour du Baptême, le jour du Festin nuptial est arrivé ; les trois puissants rayons du Soleil de justice luisent sur nous. Les ténèbres matérielles sont aussi moins épaisses ; la nuit a déjà perdu de son empire, la lumière progresse de jour en jour. Dans son humble berceau, les membres sacrés du divin Enfant prennent accroissement et force. Aux Bergers, Marie le fit voir étendu dans la crèche ; aux Mages, elle va le présenter sur ses bras maternels. Les présents que nous avons à lui offrir doivent être préparés : suivons donc nous aussi l'étoile, et mettons-nous en marche pour Bethléhem, la Maison du Pain de vie.

 

A TIERCE.

 

L'Hymne et les trois Psaumes dont se compose l'Office de Tierce se trouvent ci-dessus, page 5o

 

Ant. Ta lumière a brillé, ô Jérusalem ! et la gloire du Seigneur s'est levée sur toi, et les nations marcheront à ta lumière. Alleluia.

 

CAPITULE. (Isaïe, LX.)

 

Lève-toi, Jérusalem ! sois illuminée; car ta lumière est venue, et la gloire du Seigneur s'est levée sur toi.

 

R/. br. Les Rois de Tharsis et des îles lointaines lui offriront des présents : * Alleluia, alleluia. Les Rois de Tharsis.

V/. Les Rois de l'Arabie et de Saba lui apporteront des dons. * Alleluia, alleluia. Gloire au Père. Les Rois de Tharsis.

V/. La foule viendra de Saba, alleluia,

R/. Lui apporter l'or et l'encens, alleluia.

 

Pour conclure, on dit l'Oraison Deus qui hodierna die, ci-après, à la Messe, page 103 .

 

A LA MESSE.

 

A Rome, la Station est à Saint-Pierre, au Vatican, près de la tombe du Prince des Apôtres, à qui toutes les nations ont été données en héritage dans le Christ.

L'Eglise ouvre les chants de la Messe solennelle en proclamant l'arrivée du grand Roi que la terre attendait, et sur la naissance duquel les Mages sont venus consulter les oracles prophétiques, en Jérusalem.

 

INTROÏT.

 

Il est venu, le souverain Seigneur ; il tient dans sa main le règne, la puissance et l'empire.

Ps. O Dieu, donnez au Roi la science du jugement, et au Fils du Roi le soin de votre justice. Gloire au Père. Il est venu.

 

Après le Cantique des Anges, la sainte Eglise, toute réjouie des splendeurs de l'étoile qui conduit la Gentilité au berceau du divin Roi, implore, dans la Collecte, la grâce de contempler cette Lumière vivante pour laquelle la foi nous prépare, et dont la splendeur nous illuminera éternellement.

 

COLLECTE.

 

O Dieu, qui avez manifesté aujourd'hui, par une étoile, votre Fils unique aux Gentils : faites, dans votre bonté, que, vous connaissant déjà par la foi, nous arrivions un jour à contempler l'éclat de votre gloire. Par le même Jésus-Christ notre Seigneur.

 

ÉPÎTRE.

 

Lecture du Prophète Isaïe. Chap. LX.

 

 

Lève-toi, Jérusalem ; sois illuminée ; carta lumière est venue, et la gloire du Seigneur s'est levée sur toi. Les ténèbres couvriront la terre, une nuit sombre enveloppera les peuples ; mais sur toi le Seigneur se lèvera, et sa gloire éclatera sur toi. Et les Nations marcheront à ta lumière, et les Rois à la splendeur de ta clarté naissante. Lève les yeux, considère autour de toi, et vois : tous ceux-ci, que tu vois rassemblés, sont venus pour toi. Des fils te sont venus de loin, et des filles se lèvent à tes côtés. En ce jour, tu verras, et tu seras dans l'opulence, et ton cœur sera dans l'admiration, et il se dilatera : en ce jour où la multitude des nations qui habitent les bords de la mer se tournera vers toi, quand la force des Gentils viendra à toi. Les chameaux, les dromadaires de Madian et d'Epha, arriveront chez toi comme un déluge : la foule viendra de Saba t'apporter l'or et l'encens, en chantant la louange du Seigneur.

 

O gloire infinie de ce grand jour, dans lequel commence le mouvement des nations vers l'Eglise, la vraie Jérusalem ! O miséricorde du Père céleste qui s'est souvenu de tous ces peuples ensevelis dans les ombres de la mort et du crime ! Voici que la gloire du Seigneur s'est levée sur la Cité sainte ; et les Rois se mettent en marche pour l'aller contempler. L'étroite Jérusalem ne peut plus contenir ces flots des nations ; une autre ville sainte est inaugurée ; et c'est vers elle que va se diriger cette inondation des peuples gentils de Madian et d'Epha. Dilate ton sein, dans ta joie maternelle, ô Rome ! Tes armes t'avaient assujetti des esclaves ; aujourd'hui ce sont des enfants qui arrivent en foule à tes portes ; lève les yeux, et vois : tout cela est à toi ; l'humanité tout entière vient prendre dans ton sein une nouvelle naissance. Ouvre tes bras maternels ; et accueille-nous, nous tous qui venons du Midi et de l'Aquilon, apportant l'encens et l'or à Celui qui est ton Roi et le nôtre.

 

GRADUEL.

 

La foule viendra de Saba t'apporter l'or et l'encens, en chantant la louange du Seigneur.

V/. Lève-toi, Jérusalem; sois illuminée, parce que la gloire du Seigneur s'est levée sur toi.

Alleluia, alleluia.

V/. Nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus, avec des présents, adorer le Seigneur. Alleluia.

 

 

EVANGILE.

 

La suite du saint Evangile selon saint Matthieu. Chap. II.

 

Jésus étant né en Bethléhem de Juda, aux jours du roi Hérode, voici que des Mages vinrent d'Orient à Jérusalem, et ils disaient: Où est le Roi des Juifs qui vient de naître ? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l'adorer. A cette nouvelle, le roi Hérode fut troublé, et toute la ville de Jérusalem avec lui. Et rassemblant tous les Princes des prêtres et les Docteurs du peuple, il leur demandait où le Christ devait naître. Et ils lui dirent: En Bethléhem de Juda; car il est écrit par le Prophète : Et toi, Bethléhem, terre de Juda, tu n'es pas la moindre entre les principales villes de Juda; car de toi sortira le Chef qui régira mon peuple d'Israël. Alors Hérode, ayant appelé les Mages en secret, s'enquit d'eux avec grand soin du temps auquel l'étoile leur avait apparu. Et les envoyant à Bethléhem, il leur dit: Allez et informez-vous exactement de cet enfant, et lorsque vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que je vienne aussi l'adorer. Ayant ouï ces paroles du roi, ils partirent. Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue en Orient les précédait, jusqu'à ce que, étant arrivée sur le lieu où était l'enfant, elle s'y arrêta. Lorsqu'ils revirent l'étoile, ils furent transportés de joie, et étant entrés dans la maison, ils trouvèrent l'Enfant avec Marie sa mère, et se prosternant (ici on se met à genoux), ils l'adorèrent, et ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent pour présents l'or, l'encens et la myrrhe. Et ayant reçu en songe l'ordre de ne point aller trouver Hérode, ils s'en retournèrent dans leur pays par un autre chemin.

 

Les Mages, prémices de la Gentilité, ont été introduits auprès du grand Roi qu'ils cherchaient, et nous les avons suivis. L'Enfant nous a souri

 

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comme à eux. Toutes les fatigues de ce long voyage qui mène à Dieu sont oubliées ; l'Emmanuel reste avec nous, et nous avec lui. Bethléhem, qui nous a reçus, nous garde à jamais ; car à Bethléhem nous possédons VEnfant et Marie sa Mère. En quel lieu du monde trouverions-nous des biens aussi précieux ? Supplions celte Mère incomparable de nous présenter elle-même ce Fils qui est notre lumière, notre amour, notre Pain de vie, au moment où nous allons approcher de l'autel vers lequel nous conduit l'Etoile de la foi. Dès ce moment ouvrons nos trésors ; tenons à la main notre or, notre encens et notre myrrhe, pour le nouveau-né. Il agréera ces dons avec bonté; il ne demeurera point en retard avec nous. Quand nous nous retirerons comme les Mages, comme eux aussi nous laisserons nos cœurs sous le domaine du divin Roi ; et ce sera aussi par un autre chemin, par une voie toute nouvelle, que nous rentrerons dans cette patrie mortelle qui doit nous retenir encore, jusqu'au jour où la vie et la lumière éternelle viendront absorber en nous tout ce qui est de l'ombre et du temps.

Dans les églises cathédrales et autres insignes, après le chant de l'Evangile, on annonce au peuple avec pompe le jour de la prochaine fête de Pâques. Cet usage, qui remonte aux premiers siècles de l'Eglise, rappelle le lien mystérieux qui unit les grandes solennités de l'Année liturgique, et aussi l'importance que les fidèles doivent mettre à la célébration de celle de Pâques qui est la plus grande de toutes, et le centre de la Religion tout entière. Après avoir honoré le Roi des nations dans l'Epiphanie, il nous restera donc à célébrer, au temps marqué, le triomphateur de la mort. Voici la forme en laquelle se fait cette annonce solennelle :

 

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L’ANNONCE DE LA PAQUE.

 

Sachez, bien-aimés Frères, que, par la miséricorde de Dieu, de même que nous avons goûté l'allégresse de la Nativité de notre Seigneur Jésus-Christ, ainsi nous vous annonçons aujourd'hui les joies prochaines de la Résurrection de ce même Dieu et Sauveur. Le........... sera le Dimanche de la Septuagésime.

Le......... sera le jour des Cendres, et l'ouverture du jeûne de la très sainte Quarantaine. Le.... nous célébrerons avec transport la sainte Pâque de notre Seigneur Jésus-Christ. Le second Dimanche après Pâques, on tiendra le Synode diocésain. Le.... on célébrera l'Ascension de notre Seigneur Jésus-Christ. Le.... la fête de la Pentecôte. Le.... la fête du très saint Corps

du Christ. Le...... sera le premier Dimanche de l'Avent de notre Seigneur Jésus-Christ , à qui est honneur et gloire dans les siècles des siècles. Amen.

 

Durant l'Offertoire, la sainte Eglise, en présentant à Dieu le pain et le vin, emprunte les paroles du Psalmiste, et célèbre les Rois de Tharsis, d'Arabie et de Saba, tous les rois de la terre et tous les peuples, accourus pour offrir leurs présents au nouveau-né.

 

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OFFERTOIRE.

 

Les Rois de Tharsis et des îles lointaines lui offriront des présents ; les Rois d'Arabie et de Saba lui apporteront leurs dons ; tous les Rois de la terre l'adoreront ; toutes les nations lui seront assujetties.

 

SECRETE.

 

REGARDEZ, s'il VOUS plaît, d'un œil favorable, Seigneur, les dons de votre Eglise, qui ne vous offre pas de l'or, de l'encens et de la myrrhe, mais Celui-là même qui est figuré par ces présents, et qui maintenant est immolé et donné en nourriture, Jésus-Christ, votre Fils, notre Seigneur, qui vit et règne avec vous.

 

La Préface de la Messe de l'Epiphanie est particulière à la Fête et à son Octave. L'Eglise y célèbre la lumière immortelle apparaissant à travers les voiles de l'humanité sous laquelle le Verbe divin est venu, par amour, cacher sa gloire.

 

PREFACE.

 

Oui, c'est une chose digne et juste; équitable et salutaire, de vous rendre grâces en tout temps et en tous lieux, Seigneur saint, Père tout-puissant , Dieu éternel : de ce que votre Fils unique apparaissant dans la substance de notre mortalité, nous a restaurés par cette nouvelle manifestation de la lumière de son immortelle splendeur. Donc, avec les Anges et les Archanges, avec les Trônes et les Dominations, avec l'armée entière des cieux, nous chantons l'hymne de votre gloire, disant, sans jamais cesser : Saint ! Saint ! Saint !

 

Pendant la Communion, la sainte Eglise, unie à Celui qui est son Roi et son Epoux, chante l'Etoile messagère d'un tel bonheur, et se félicite d'avoir marché à sa lumière ; car elle a trouvé Celui qu'elle cherchait.

 

COMMUNION.

 

Nous avons vu son étoile en Orient , et nous sommes venus, avec des présents, adorer le Seigneur.

 

De si hautes faveurs exigent de nous une rare fidélité ; l'Eglise la demande dans la Postcommunion, et implore le don d'intelligence et la pureté que réclame un si ineffable mystère.

 

POSTCOMMUNION.

 

Faites, s'il vous plaît, Dieu tout-puissant, que, par l'intelligence d'un esprit purifié, nous puissions goûter le mystère que nous célébrons par ce solennel service. Par Jésus-Christ notre Seigneur.

 

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A SEXTE.

 

Hymne et les trois Psaumes dont se compose l'Office de Sexte se trouvent ci-dessus, page 56.

 

Ant. Les Mages, ouvrant leurs trésors, offrirent au Seigneur l'or, l'encens et la myrrhe. Alleluia.

 

CAPITULE. (Isaïe, LX.)

 

Lève les yeux, considère autour de toi, et vois : tous ceux-ci que tu vois rassemblés, sont venus pour toi : des fils te sont venus de loin, et des filles se lèvent à tes côtés.

 

R/. La foule viendra de Saba : * Alleluia, alleluia. La foule.

V/.  Lui apporter l'or et l'encens. * Alleluia, alleluia. Gloire au Père. La foule.

V/. Adorez le Seigneur, alleluia,

R/. Dans son saint temple, alleluia.

 

Pour conclure, on dit l’Oraison Deus qui hodierna die, ci-dessus, à la Messe, page 103.

 

A NONE.

 

L'Hymme et les trois Psaumes dont se compose l'Office de None se trouvent ci-dessus, page 61.

 

Ant. Cette étoile brille comme une flamme et manifeste le Dieu, Roi des rois; les Mages l'ont vue, et sont venus offrir leurs présents au grand Roi.

 

CAPITULE. (Isaïe, LX.)

 

La foule viendra de Saba apporter l'or et l'encens, en chantant les louanges du Seigneur.

 

R/. Adorez le Seigneur : * Alleluia, alleluia. Adorez.

V/. Dans son saint temple. * Alleluia, alleluia. Gloire au Père. Adorez.

V/. Adorez Dieu, alleluia,

R/. Vous tous, ô ses Anges ! alleluia.

 

Pour conclure, on dit l'Oraison Deus qui hodierna die, ci-dessus, à la Messe, page 103.

 

LES SECONDES VÊPRES DE L'EPIPHANIE.

 

Les secondes Vêpres de notre grande fête sont presque semblables aux premières. Les mêmes Antiennes expriment la Théophanie, la divine Apparition ici-bas de ce Verbe éternel engendré avant l’aurore, et descendu pour être notre Sauveur ; la gloire du Seigneur qui se lève sur Jérusalem, et les nations marchant à sa lumière ; les Mages ouvrant leurs trésors, et déposant leurs mystiques présents aux pieds du royal Enfant ; les mers, les fleuves et  les fontaines sanctifiés dans

 

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le baptême de l'Homme-Dieu ; la splendeur merveilleuse de l’Etoile qui nous indique le Roi des rois.

Le cinquième Psaume n'est plus celui que nous avons chanté hier, et qui conviait toutes les nations à louer le Seigneur. L'Eglise lui substitue aujourd'hui le CXIII°, In exitu Israel de Aegypto (page 71), dans lequel, après avoir célébré la délivrance d'Israël, David flétrit les idoles des nations, ouvrage de la main des hommes, et qui doivent tomber en présence de l'Emmanuel. Tous les peuples sont associés à l'adoption de Jacob. Dieu va bénir, non plus seulement la maison d'Israël et la maison d'Aaron, mais encore tous ceux qui craignent le Seigneur, de quelque race, de quelque nation qu'ils soient.

Le Capitule, ci-dessus, aux premières Vêpres, page 97.

 

L'Hymne Crudelis Herodes, à la suite du Capitule.

 

Après l'Hymne, on chante le Verset suivant :

 

Reges Tharsis et insulrc munera offerent.

 

V/. Les rois de Tharsis et des îles lointaines lui offriront des présents.

R/. Les rois d'Arabie et de Saba lui apporteront des dons.     

 

Dans l'Antienne du Cantique de Marie, la sainte Eglise résume encore une fois le triple mystère de la solennité.

 

ANTIENNE DE Magnificat.

 

Ant. Nous honorons un jour marqué par trois prodiges : aujourd'hui, l'étoile a conduit les Mages à la crèche; aujourd'hui, l'eau a été changée en vin au festin nuptial; aujourd'hui, le Christ a voulu être baptisé par Jean dans le Jourdain, pour notre salut. Alleluia.

 

ORAISON.

O Dieu, qui avez manifesté aujourd'hui, par une étoile, votre Fils unique aux Gentils ; faites, dans votre bonté, que nous qui vous connaissons déjà par la foi, nous arrivions un jour à contempler l'éclat de votre gloire. Par le même Jésus-Christ notre Seigneur.

 

 

Durant tout le cours de l'Octave, nous placerons à chaque jour quelques pièces empruntées aux anciennes Liturgies et employées par les diverses Eglises à célébrer, les unes le triple mystère de l'Epiphanie, d'autres la venue des Mages, ou le Baptême du Christ ; quelques-unes enfin la Naissance du Dieu Enfant, ou la divine Maternité de la Vierge.

Nous commencerons aujourd'hui par cette Hymne de saint Ambroise, que chante l'Eglise de Milan :

 

HYMNE.

 

Dieu Très-Haut, qui allumez l'éclatant flambeau des sphères célestes, Jésus ! paix, vie, lumière, vérité, soyez propice à nos prières.

 

Soit que, par votre baptême mystique, vous rendiez ce jour à jamais sacré, sanctifiant les flots du Jourdain qui jadis remonta trois fois vers sa source ;

 

Soit que vous annonciez au ciel l'enfantement de la Vierge par une étoile étincelante, et conduisiez en ce jour les Mages à la crèche, pour vous adorer ;

 

Soit que vous donniez la saveur du vin aux amphores remplies d'eau, et fassiez goûter au serviteur la liqueur qu'il n'y avait pas versée :

 

Gloire à vous, ô Seigneur, qui avez apparu aujourd'hui ; gloire à vous avec le Père et l'Esprit divin, dans les siècles éternels. Amen.

 

 

La Préface suivante est empruntée au Sacramentaire de saint Gélase :

 

PREFACE.

 

Il est vraiment digne et juste, équitable et salutaire de vous louer, Seigneur, qui êtes admirable dans toutes vos œuvres,au moyen desquelles vous avez révélé les mystères de votre royaume. Une étoile messagère de l'enfantement virginal a annoncé la solennité présente, faisant connaître aux Mages étonnés que le Seigneur du ciel était né sur la terre. Ainsi le Dieu qui devait être manifesté au monde, est déclaré par un indice céleste, et Celui qui devait connaître une naissance temporelle, est manifesté au moyen des signes qui règlent le temps.

 

Le livre des Séquences de l'Abbaye de Saint-Gall nous a fourni celle que nous donnons ci-après, composée au IX° siècle par le célèbre Notker.

 

SEQUENCE.

 

Que la chrétienté tout entière célèbre les solennités du Christ.

 

Elles sont éclatantes,de merveilles, vénérables à tous les peuples.

 

Elles honorent l'avènement du maître de toutes choses et la vocation des Gentils.

 

Quand le Christ fut né, une étoile parut aux yeux des Mages.

 

Les Mages ont compris que l'astre ne brille pas en vain d'un tel éclat.

 

Ils portent des présents, pour les offrir, comme à un Roi céleste, à l'enfant que leur annonce l'étoile.

 

Ils dédaignent,en passant, le lit cou vert d'or d'un prince superbe : c'est la crèche du Christ qu'ils recherchent.

 

La colère du farouche Hérode s'allume ; il est envieux du Roi nouveau-né.

 

Il ordonne d'immoler, par un glaive cruel, les enfants de Bethlehem.

 

O Christ ! quelle armée tu formeras pour ton Père, à l'âge où, devenu homme, apte à de plus grands combats, tu prêcheras ta doctrine au peuple, si aujourd'hui, encore à la mamelle, tu lui envoies de si nombreux bataillons.

 

A trente ans, à l'âge d'homme, le grand Dieu s'inclina sous la main d'un illustre serviteur, rendant sacré ce baptême qui devait remettre nos crimes.

 

L'Esprit-Saint, sous la forme d'un innocent oiseau, le visite, pour opérer en lui cette onction qui surpasse celle de tous les saints ; il habitera à jamais son cœur avec délices.

 

La voix pleine de tendresse du Père retentit ; le Père a oublié cette parole qu'il prononça jadis : « Je me repens d'avoir créé l'homme ».

 

Elle dit : « Tu es vrai-ce ment mon Fils, l'objet de mes complaisances ; aujourd'hui, je t'ai engendré, mon Fils. »

 

Peuples, écoutez tous ce Docteur.

Amen.

 

 

Les Menées de l'Eglise Grecque, au jour de la Nativité du Sauveur, nous donnent les belles strophes suivantes :

 

IN NATALI DOMINI.

 

Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! c'est le cri des Anges en Bethléhem; sur la terre, paix aux hommes de bonne volonté. Le sein de la Vierge est plus vaste que le ciel; une lumière s'est levée sur ceux qui étaient assis dans les ténèbres. Cette lumière a exalté les humbles et ceux qui chantent avec les Anges : Gloire à Dieu au plus haut des cieux !

 

Réjouis-toi, Israël ; chantez la louange, vous tous qui aimez Sion. Le lien de la damnation d'Adam a été brisé; le Paradis nous a été ouvert, et le Serpent a perdu sa force. Celle qu'il avait trompée au commencement, il la voit maintenant Mère du Créateur. O abîme des richesses de la sagesse et de la science de Dieu ! celle qui avait introduit en toute chair la mort, ouvrage du péché, est devenue, par une Mère de Dieu, le principe du salut. Car le petit enfant qui naît d'elle est le Dieu très parfait : dans sa naissance même, il maintient le sceau de la virginité; par ses langes il délie les liens du péché, et, par son enfance, il apporte le remède aux douleurs d'Eve qui n'enfantait qu'avec tristesse. Que toute créature mène le chœur, et se réjouisse ; car le Christ est venu la rappeler à la vie et sauver nos âmes.

 

Ta naissance, ô notre Dieu, a apporté au monde la lumière de la science ; par elle, ceux qui adoraient les astres apprennent d'un astre à t'adorer, Soleil de justice ; à te reconnaître, céleste Orient : gloire à toi, Seigneur !

 

Justes, réjouissez-vous ; cieux, tressaillez ; montagnes, bondissez: le Christ est né. La Vierge est assise ; semblable aux Chérubins, elle porte sur ses genoux, comme sur un trône, le Dieu Verbe fait chair. Les bergers glorifient le nouveau-né ; les Mages offrent des présents au Seigneur; les Anges chantent ce cantique : Seigneur incompréhensible, gloire à toi !

 

Pour honorer la pure et glorieuse Mère de notre divin Roi, empruntons cette Séquence au pieux moine Herman Contract :

 

SEQUENCE.

 

Salut, glorieuse Etoile de la mer ; votre lever divin, ô Marie, présage la lumière aux nations.

 

Salut, Porte céleste, fermée à tout autre qu'à Dieu ! Vous introduisez en ce monde la Lumière de vérité, le Soleil de justice, revêtu de notre chair.

 

Vierge, beauté du monde, Reine du ciel, brillante comme le soleil, belle comme l'éclat de la lune, jetez les yeux sur tous ceux qui vous aiment.

 

Dans leur foi vive, les anciens Pères et les Prophètes vous désirèrent sous l'emblème de ce rameau qui devait naître sur l'arbre fécond de Jessé.

 

Gabriel vous désigna comme l'arbre de vie qui devait produire, par la rosée de l'Esprit-Saint, l'amandier à la divine fleur.

 

C'est vous qui avez conduit l'Agneau-Roi, le Dominateur de la terre, de la pierre du désert de Moab à la montagne de la fille de Sion.

 

Vous avez écrasé Léviathan, malgré ses fureurs, et brisé les anneaux de ce tortueux serpent, en délivrant le monde du crime qui causa sa damnation.

 

Nous donc, restes des nations, pour honorer votre mémoire, nous appelons sur l'autel, pour l'immoler mystérieusement, l'Agneau de propitiation, Roi éternel des cieux, le fruit de votre enfantement merveilleux.

 

Les voiles étant abaissés, il nous est donné à nous, vrais Israélites, heureux fils du véritable Abraham, de contempler, dans notre admiration, la manne véritable que figurait le type mosaïque : priez, ô Vierge, que nous soyons rendus dignes du Pain du ciel.

 

Donnez-nous de nous désaltérer, avec une foi sincère, à cette douce fontaine représentée par celle qui sortit  de la pierre du désert; que nos reins soient ceints de la ceinture mystérieuse ; que nous traversions heureusement la mer, et qu'il nous soit donné de contempler sur la croix le serpent d'airain.

 

Les pieds mystérieusement dégagés de leurs chaussures, les lèvres pures, le cœur sanctifié, donnez-nous d'approcher du feu saint, le Verbe du Père, que vous avez porté, comme le buisson porta la flamme, ô Vierge devenue mère !

 

Ecoutez-nous ; car votre Fils aime à vous honorer en vous exauçant toujours.

 

Sauvez-nous, ô Jésus ! nous pour qui la Vierge-Mère vous supplie.

 

Donnez-nous de contempler la source de tout bien, d'arrêter sur vous les yeux purifiés de notre âme.

 

Que notre âme, désaltérée aux sources de la Sagesse, puisse aussi percevoir la saveur de la vraie Vie.

 

Qu'elle orne par les œuvres la foi chrétienne qui habite en elle, et que, par une heureuse fin, elle passe de cet exil vers vous, Auteur du monde. Amen.

 

Nous venons à notre tour vous adorer, ô Christ, dans cette royale Epiphanie qui rassemble aujourd'hui à vos pieds toutes les nations. Nous nous pressons sur les pas des Mages ; car, nous aussi, nous avons vu l'étoile, et nous sommes accourus. Gloire à vous, notre Roi ! à vous qui

 

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dites dans le Cantique de votre aïeul David : « C'est moi qui ai été établi Roi sur Sion, sur la montagne sainte, pour annoncer la loi du Seigneur. Le Seigneur m'a dit qu'il me donnerait les nations pour héritage, et l'empire jusqu'aux confins de la terre. Maintenant donc, ô rois, comprenez ; instruisez-vous, arbitres du monde ! » (Psalm. II.)

Bientôt vous direz, ô Emmanuel, de votre propre bouche : « Toute puissance m'a été donnée au ciel et sur la terre » (MATTH. XXVIII) ; et, quelques années plus tard, l'univers entier sera sous vos lois. Déjà Jérusalem s'émeut ; Hérode tremble sur son trône ; mais l'heure approche où les hérauts de votre avènement iront annoncer à la terre entière que Celui qui était l'attente des nations est arrivé. La parole qui doit vous soumettre le monde partira ; elle s'étendra au loin comme un vaste incendie. En vain les puissants de la terre tenteront de l'arrêter dans son cours. Un Empereur, pour en finir, proposera au Sénat de vous inscrire solennellement au rang de ces dieux que vous venez renverser ; d'autres croiront qu'il est possible de refouler votre domination par le carnage de vos soldats. Vains efforts ! le jour viendra où le signe de votre puissance ornera les enseignes prétoriennes, où les Empereurs vaincus déposeront leur diadème à vos pieds, où cette Rome si fière cessera d'être la capitale de l'empire de la force, pour devenir à jamais le centre de votre empire pacifique et universel.

Ce jour merveilleux, nous en voyons poindre l'aurore ; vos conquêtes commencent aujourd'hui, ô Roi des siècles ! Du fond de l'Orient infidèle, vous appelez les prémices de cette gentilité que vous aviez délaissée, et qui va désormais former

 

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votre héritage. Plus de distinction de Juif ni de Grec, de Scythe ni de barbare. Vous avez aimé l'homme plus que l'Ange, puisque vous relevez l'un, et laissez l'autre dans sa chute. Mais si, durant de longs siècles, votre prédilection fut accordée à la race d'Abraham, désormais votre préférence est pour nous Gentils. Israël ne fut qu'un peuple, et nous sommes nombreux comme les sables de la mer, comme les étoiles du firmament. Israël fut placé sous la loi de crainte ; vous avez réservé pour nous la loi d'amour.

Dès aujourd'hui vous commencez, ô divin Roi, à éloigner de vous la Synagogue qui dédaigne votre amour ; aujourd'hui vous acceptez pour Epouse la Gentilité, dans la personne des Mages. Bientôt votre union avec elle sera proclamée sur la croix, du haut de laquelle, tournant le dos à l'ingrate Jérusalem, vous étendrez les bras vers la multitude des peuples. O joie ineffable de votre Naissance ! mais joie plus ineffable encore de votre Epiphanie, dans laquelle il nous est donné à nous, déshérités jusqu'ici, d'approcher de vous, de vous offrir nos dons, et de les voir agréés par votre miséricorde, ô Emmanuel !

Grâces vous soient donc rendues, Enfant tout-puissant, « pour l'inénarrable don de la foi » (II Cor. IX, 15) qui nous transfère de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière ! Mais donnez-nous de comprendre toujours toute l'étendue d'un si magnifique présent, et la sainteté de ce grand jour où vous formez alliance avec la race humaine tout entière, pour arriver avec elle à ce mariage sublime dont parle votre éloquent Vicaire, Innocent III : « mariage, dit-il, qui fut promis au patriarche Abraham, juré au roi David, accompli en Marie devenue Mère, et aujourd'hui con-

 

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sommé, confirmé et déclaré : consommé dans l'adoration des Mages, confirmé dans le baptême du Jourdain, déclaré dans le miracle de l'eau changée en vin. » Dans cette fête nuptiale où l'Eglise votre Epouse, née à peine, reçoit déjà les honneurs de Reine, nous chanterons, ô Christ, dans tout l'enthousiasme de nos cœurs, cette sublime Antienne des Laudes, où les trois mystères se fondent si merveilleusement en un seul, celui de votre Alliance avec nous :

 

Ant. Aujourd'hui l'Eglise s'unit au céleste Epoux : ses péchés sont lavés par le Christ dans le Jourdain; les Mages accourent aux Noces royales, apportant des présents ; l'eau est changée en vin, et les convives du festin sont dans la joie. Alleluia.

 

 

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