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SENTENCES CHOISIES POUR MONSEIGNEUR LE DAUPHIN (a).

 

I. Le plus excellent parmi les hommes n'est pas celui qui prend le plus, mais celui qui donne le plus. (Plat., Gorgias.)

II. Il se faut, disait Cyrus, approcher des belles femmes avec plus de crainte que du feu. Car le feu ne brûle que ceux qui le touchent, au lieu qu'elles brûlent même ceux qui ne font que les regarder. (Xénoph., Inst. de Cyrus, liv. III.)

III. Le général doit supporter, plus que tous les autres, le soleil, le froid et tous les travaux. Par là il gagne ses soldats, il les encourage; et au fond il a moins de peine qu'eux, parce que la gloire le soutient. (Paroles d'Astyages, roi des Mèdes, à Cyrus, son petit-fils; Id., ibid., l. I.)

IV. Le plus bel ornement du prince est de voir ses amis ornés de ses dons. (In., De la guerre du jeune Cyrus, l. I.)

V. Il ne faut point souffrir qu'on parle d'amour aux jeunes gens, de peur d'exciter en eux un désir déjà trop fort. (Id., de l'Inst. de Cyrus, l. I.)

VI. Il faut à l'exemple de Cyrus, durant sa jeunesse, faire avec plus d'attache les exercices qu'on sait le moins pour les apprendre. (Ibid.)

VII. Il faut comme Cyrus, s'accoutumer à parler peu et à rendre raison de tout. (Ibid.)

VIII. Le général d'armée doit prier les dieux en partant, qu'il pense, qu'il dise et qu'il exécute ce qui rendra son commandement le plus agréable aux dieux et aux hommes. (Ibid.)

IX. C'est un art divin quand on a à commander, de savoir se faire obéir volontairement. (In., Mem., l. V.)

X. Sachez, Cambyse, disait Cyrus en mourant à Cambyse son fils aîné, que ce n'est point ce sceptre d'or qui vous conservera le royaume; mais que des amis fidèles sont le vrai sceptre du roi. (Xénoph., Inst. de Cyrus, l. VIII.)

(a) Le manuscrit, conservé à la Bibliothèque impériale, porte la date de 1672.

 

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XI. Il ne faut point s'imaginer que les hommes naissent fidèles; il les faut faire tels, et cela ne se fait point par la force, mais par la bonté. (Cyrus mourant à son fils Cambyse; Inst. liv. VIII.)

XII. Qui veut paraitre bon à quelques choses doit songer à l'être en effet. (Id., Mem. Soc.)

XIII. Dans les affaires du monde, la félicité même est à craindre. La gloire fait des ennemis; les richesses attirent l'envie; la puissance fait entreprendre plus qu'on ne peut. (Id., ibid., l. IV.)

XIV. Un homme né pour commander, doit éviter, sur toutes choses, de ne savoir pas, c'est-à-dire d'être mal instruit. (Id., ibid.)

XV. Ceux qui regardent et conversent familièrement avec les belles personnes, sont plus hardis que ceux qui se jettent dans les périls ou au milieu des précipices. (Id., ibid.)

XVI. L'esprit de l'homme se nourrit et se fortifie en apprenant et en pensant : il fait toujours quelque chose ; il est toujours occupé de quelque recherche, et est attiré par le plaisir de voir et d'ouïr. (Cicero, lib. I, de Off.)

XVII. Il ne faut pas toujours user de douceur : la sévérité doit avoir aussi son exercice, à cause du bien de l'Etat qui sans elle ne peut exister. (Ibid.)

XVIII. Il ne faut point écouter ceux qui disent que c'est un acte de grand courage de se venger de ses ennemis. Il n'y a rien de plus louable et de plus glorieux que de s'apaiser facilement, et d'avoir de la clémence. (Ibid.)

XIX. Le châtiment doit être sans injure, sans injustice, sans excès; et il faut le rapporter non à sa propre utilité, mais à celle de l'Etat. (Ibid.)

XX. Ceux qui gouvernent les Etats doivent être semblables aux lois, qui sont portées au châtiment non paria colère, mais par l'équité. (Ibid.)

XXI. La nature ne nous a pas faits pour le jeu et pour la raillerie, mais pour des exercices sérieux et graves. (Ibid.)

XXII. Il faut que la manière de vivre et le soin que nous prenons de notre corps se rapportent à la bonne; constitution et à la santé, et non au plaisir. (Ibid.)

 

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XXIII. Il vaut mieux prévoir que se repentir. (Dents d'Halicarnasse, Antiq. Rom., lib. XI.)

XXIV. Les flatteurs sont incapables d'être amis : ils veulent être ou maîtres ou esclaves. (Plat., de Repub., c. 9.)

XXV. Plus on est méchant, plus on est malheureux : le méchant qui réussit devient plus méchant, par conséquent plus misérable. (Ibid.)

XXVI. Le plaisir d'apprendre est le plus grand de tous à un esprit raisonnable. (Ibid.)

XXVII. Opprimer les laboureurs, c'est opprimer les nourriciers du peuple. (Ibid., c. 8.)

XXVIII. Personne ne doit être prince, qui ne sache entendre et expliquer les raisons des choses. (Ibid., c. 7.)

XXIX. L'injustice est toujours faible, parce qu'elle n'est jamais d'accord avec elle-même et ne peut unir ses forces. (Id., de Repub. et de just.)

XXX. Il ne faut point mépriser la réputation : mais il faut savoir que la véritable gloire est toujours unie à !a vertu. (Id., de Legib., c. 2.)

XXXI. Le monde étant mêlé de bien et de mal, le grand soin de ceux qui gouvernent doit être que le bien prévale. (Ibid., c. 10.)

XXXII. La destinée de ceux qui ne songent qu'au plaisir et à s'engraisser, c'est d'être la proie des autres. (Ibid., c. 7.)

XXXIII. Pour bien juger, il ne faut ni trop de juges ni trop peu. (Ibid., c. 6.)

XXXIV. Le plus grand de tous les maux est de faire tort à quelqu'un. Il vaut mieux souffrir une injure que la faire. (Plat., Gorgias.)

XXXV. Si c'est un plus grand mal de faire une injure que de la recevoir, la justice qui nous empêche d'en faire est un plus grand bien que la puissance qui nous empêche d'en recevoir, (Ibid.).

XXXVI. Etre sage, c'est se connaître soi-même. (Ibid.)

XXXVII. La seule prudence rend les hommes puissants. (Ibid.)

XXXVIII. Le plus grand mal de l'homme sont les plaisirs non réprimés. (Ibid.)

 

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XXXIX. Le péché le plus impuni est le plus nuisible à celui qui le commet. (Plat., Gorgias.)

XL. Il faut suivre la raison, autrement vous serez toujours contraire à vous-même ; ce qui est pis que si vous aviez tous les hommes pour ennemis. (Plat., Gorgias.)

XLI. Dieu se moquera des moqueurs, et il bénira les hommes bienfaisans. (Prov., III, 34.)

XLII. Il ne faut rien souffrir contre les bonnes mœurs sur les théâtres, l'esprit n'est pas éloigné des vices dont la représentation lui plait. (Aristot., Polit., lib. VIII, c. 4.)

XLIII. Mettre les choses en ordre, c'est un ouvrage divin : c'est Dieu qui entretient l'ordre dans l'univers. (Ibid., lib. vu. c. 4.)

XLIV. Faire voyager la foi, c'est faire régner Dieu; faire régner un homme sans la loi, c'est faire régner une bête farouche. (Ibid.)

XLV. Il faut faire en sorte que les enfants se réjouissent de bien faire, et ne trouvent rien de plus agréable que de juger sainement de toutes choses. (Ibid., lib. VIII, c. 4.)

XLVI. Le vrai roi est celui qui commande non pour exercer sa domination, mais pour profiter à ses sujets. (Ibid., lib. VII.)

XLVII. L'homme montre qu'il a de la raison, en s'élevant au-dessus de son naturel et de ses habitudes. (Ibid., 1. VII, c. 13.)

XLVIII. Ce qui fait tomber les royaumes héréditaires, c'est quand il y naît des princes faibles que les peuples méprisent. (Ibid., lib. v, c. 10.)

XLIX. Le meilleur état de Tarne est celui où elle sent le moins la vie des sens. (Id., Moral., lib. VII, c. 15.)

L. Quoique nous soyons mortels, nous ne devons point nous assujettir aux choses mortelles, mais autant que nous pouvons, nous élever à l'immortalité, et vivre selon ce qu'il y a de meilleur en nous. (Ibid., lib. x.)

LI. Où il y a beaucoup de raison et de conduite, il y a peu de hasard. (Ibid., lib. II, c. 8.)

LII. La vie selon la raison est la meilleure à l'homme, et c'est par là qu'il est homme. (Ibid., lib. X.)

 

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LIII. Celui qui aime la guerre pour elle-même, et non pour la paix, est un meurtrier. (Aristot., Moral lib. X.)

LIV. Quand l'homme vit vertueusement, ce n'est pas en tant qu'homme, mais autant qu'il y a en lui quelque chose de Dieu. (Ibid.)

LV. La meilleure profession, le meilleur emploi, et enfin la meilleure vie et la plus heureuse est celle qui nous donne le moyen de mieux considérer et connaître Dieu. Et au contraire, ce qui empêche de connaitre et de servir Dieu est mauvais. (Ibid., lib. VII, c. 15.)

LVI. Si la sagesse entre dans votre cœur, et que la science vous plaise, le conseil vous conservera, et vous serez gardé par la prudence. (Prov., II, 10, 11.)

LVII. Que vos yeux considèrent ce qui est droit, et qu'ils précèdent vos pas. (Ibid., IV, 25.)

LVIII. Le paresseux veut et ne veut pas; celui qui travaille engraissera. (Ibid., XIII, 4.)

LIX. Le paresseux tient sa main sous son bras, et ce lui est une fatigue de la porter à sa bouche. (Ibid., XXVI, 15.)

LX. Méditez le chemin que vous devez tenir, et vos démarches seront fermes. (Ibid., rv, 26.)

LXI. Le paresseux dit : Il y a un lion sur le chemin, je serai dévoré si je sors. (Ibid., XXII, 13.)

LXII. Je hais l'arrogance, les mauvaises lois et la bouche qui a deux langues. (Ibid., vm, 13.)

LXIII. Ne soyez point sage à vos yeux, craignez Dieu, et, vous retirez du mal. (Ibid., III, 7.)

LXIV. Les rois aiment les lèvres justes; qui parle droitement sera aimé. (Ibid., XVi, 13.)

LXV. Le paresseux n'a point voulu labourer durant l'hiver, il ne recueillera rien en été, il mendiera son pain, et il sera refusé. (Ibid., XX, 4.)

LXVL Le chemin des paresseux est plein d'épines, celui des justes sans embarras. (Ibid., XV, 19.)

LXVII. La main courageuse et laborieuse dominera, la main paresseuse et lâche payera tribut. (Ibid., XII, 24.)

 

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LXVIII. Les désirs tuent le paresseux; il passe tout le jour à souhaiter, et sa main ne travaille pas. (Prov., XXI, 25.)

LXIX. Comme la porte se roule sur son gond, ainsi en est-il du paresseux qui se remue et n'avance pas. (Ibid., XXVI, 14.)

LXX. Celui qui est languissant dans son travail est frère du dissipateur. (Ibid., XVIII, 9.)

LXXI. Eloignez-vous de la mauvaise langue, ne laissez point approcher de vous une bouche médisante. (Ibid., IV, 24.)

LXXII. Laissez l'enfance, et vivez et marchez par les voies de la prudence. (Ibid. ix, 6.)

LXXIII. Une main lâche et paresseuse amène la pauvreté, une main courageuse amasse des richesses. (Ibid., X, 4.)

LXXIV. Mettez votre confiance en Dieu de tout votre cœur, et ne vous appuyez pas sur votre prudence. (Ibid., III, 5.)

LXXV. La vie est dans la gaieté du visage du prince, et sa bonté ressemble à la pluie du soir. (Ibid., XVI, 15.)

LXXVI. N'aimez pas le sommeil, de peur que la pauvreté ne se saisisse, de vous; veillez et vous serez riche. (Ibid., XX, 13.)

LXXVII. La crainte abat le paresseux; les efféminés auront faim. (Ibid., XVIII, 8.)

LXXVIII. Vous dormirez, vous sommeillerez, vous demeurerez les bras croisés ; et la pauvreté viendra comme un homme armé sans que vous ayez de résistance. (Ibid., XXIV, 33.)

LXXIX. Aimez la justice, vous qui jugez la terre ; ayez les dignes sentiments de Dieu, et cherchez-le en la simplicité de votre cœur. (Sap. I, 1.)

LXXX. Judicium durissimum his qui praesunt fiet; potentes autem polenter tormenta patientur. (Ibid., VI, 6, 7.)

LXXXI. Les impies ont cru que notre vie n'était que jeu et raillerie. (Ibid., XV, 12.)

LXXXII. Une justice très-rigoureuse sera faite à ceux qui commandent, et les puissants seront puissamment tourmentés. (Ibid., VI, 6, 7.)

LXXXIII. Ecoutez, ô rois; prêtez l'oreille, ô vous qui commandez les nations et qui vous plaisez à la multitude dont vous êtes environnés. La puissance vient de Dieu qui interrogera vos

 

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œuvres et pénétrera le fond de vos pensées, parce que étant les ministres de son royaume vous n'avez pas jugé selon ses lois. (Sap., VI, 2, 3, 4, 5.)

LXXX1V. Dieu n'aura point égard à la qualité des personnes, ni ne craindra la grandeur ou la puissance de qui que ce soit; et prenez-y garde, ô rois; apprenez la sagesse, afin de ne pas tomber. (Ibid., 8.)

LXXXV. Prêtez l'oreille au pauvre sans chagrin, et rendez-lui ce que vous lui devez, et répondez paisiblement et avec douceur. (Eccli., IV, 8.)

LXXXVI. Ne dites pas : J'ai péché, et que m'est-il arrivé de triste? car le Très-Haut est lent pour punir. (Ibid., V, 4.)

LXXXVII. Le fol marchant dans sa voie, trouve tous les autres fols. (Eccle., X, 3.)

LXXXVIII. Faites promptement ce que vous avez à faire, parce qu'il n'y aura plus ni ouvrage, ni raison, ni sagesse, ni science dans le tombeau où vous allez être précipité. (Ibid. IX, 10.)

LXXXIX. Je demeure dans le conseil, dit la Sagesse, et je me trouve au milieu des réflexions savantes et sensées. (Prov., VIII, 12.)

XC. J'ai passé par le champ du paresseux et par la vigne du fol : tout y était plein d'épines et d'orties, et la muraille d'alentour était tombée. (Ibid., XXIV, 30, 31.)

XCI. Le roi insensé perdra son peuple, et les villes seront habitées par le bon sens de leurs seigneurs. (Eccli., X, 3.)

XCII. Une parole douce multiplie les amis et apaise les ennemis, et la langue qui parle bien donne l'abondance. (Ibid., VI, 5.)

XCIII. Ne dites pas : La miséricorde de Dieu est grande; il ne se souviendra point de mes péchés. Car la miséricorde et la vengeance se suivent de près. (Ibid., V, 6, 7.)

XCIV. Semez le matin ; ne vous relâchez pas le soir : car vous ne savez lequel des deux vous produira des fruits; et si tous les deux, tant mieux pour vous. ( Eccle., XI, 6.)

XCV. Ne parlez point avec le fol, qui n'aime que ce qui lui plaît. (Eccli., VIII, 20.)

 

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XCVI. Pleurez sur le mort ; car il a perdu la lumière : pleurez sur le fol, car il a perdu le sens. (Eccli., XXII, 10.)

XCVII. Ne soyez point comme un lion dans votre maison, opprimant vos sujets et vos domestiques. (Ibid., IV, 35.)

XCVIII. Il a paru au monde inutilement; il va dans les ténèbres, et son nom sera oublié. (Eccle. VI, 4.)

XCIX. Le médisant est un serpent qui mord en secret. (Ibid., X, 11.)

C. Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste, et tout est vanité. (Ibid., I, 2.)

CI. Les yeux du sage sont en sa tête, le fol marche dans les ténèbres. (Ibid., II, 14.)

CII. Que votre main ne soit pas ouverte pour prendre, et resserrée à donner. (Eccli., IV, 36.)

CIII. N'abandonnez point vos anciens amis. Les nouveaux ne les égalent point. Un nouvel ami est un vin nouveau ; il vieillira et vous le boirez avec douceur. (Ibid., IX, 14, 15.)

CIV. Ne tournez pas à tout vent, et n'entrez pas en toutes voies. (Ibid., V. 11.)

CV. Le cœur du sage connaît le temps et la réponse qu'il faut faire. (Eccle., VIII, 5.)

CVI. Le paresseux est couvert de boue, on n'en parle qu'avec mépris. (Eccli, XXII, 1.)

CVII. Soyez doux à écouter les paroles sages afin de les bien entendre, et de rendre avec considération une réponse véritable. (Ibid., X. 13.)

CVIII. Si vous ne travaillez à entretenir votre maison, la pluie pénétrera de tous côtés, et Vous la verrez tomber en ruines. (Eccle., X, 18.)

CIX. La pire des dissensions est de ne s'accorder pas avec soi-même ; ce qui arrive nécessairement à ceux qui n'écoutent pas la raison. (Plat., Gorgias.)

 

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