Réfut. Catéch. de Ferry
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Réfut. Catéch. de Ferry
Première Vérité
Seconde Vérité
Conf. M. Claude Avert.
Préparation
Conférence M. Claude
Conférence Suite
Réflexions sur M. Claude

 

RÉFUTATION DU CATÉCHISME
DU SIEUR PAUL FERRY,

MINISTRE DE LA RELIGION
PRÉTENDUE RÉFORMÉE A METZ,
PAR DEUX VÉRITÉS CATHOLIQUES,
TIRÉES DE SES PROPRES PRINCIPES.

 

 

Entrée au discours et proposition du sujet.

 

De toutes les vertus chrétiennes, celle que Jésus-Christ a recommandée aux fidèles avec des paroles plus efficaces, c'est la paix et la charité fraternelle. C'est pourquoi étant près de sortir du monde, et disant à ses disciples le dernier adieu : « C'est ici, leur dit-il, mon commandement, que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés (1). » Tout l'Evangile de notre Sauveur est plein d'enseignements salutaires , que la Sagesse éternelle du Père nous a bien voulu apporter du ciel pour la sanctification de nos âmes. Toutefois cette même Sagesse incréée, dont toutes les paroles sont esprit et vie, nous donnant le précepte de la charité : « C'est ici, dit-elle, mon commandement. En cela on reconnaîtra que vous êtes vraiment mes disciples, si vous avez une charité sincère les uns pour les autres (2) » Et pour nous exciter davantage, Jésus-Christ nous propose l'exemple admirable de cet amour infini qu'il a eu pour nous. « Je veux, dit-il, que vous vous aimiez mutuellement, comme je vous ai aimés. » Où il nous prescrit dans les mêmes mots le principe et l'étendue tout ensemble de notre affection réciproque. Car de même qu'il nous a aimés en son Père, il veut que chacun aime son prochain en Dieu ; et de même qu'il nous a aimés jusqu'à donner volontairement

 

1 Joan., XV, 12. — 2 Joan., XIV, 34, 35.

 

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tout son sang pour nous, il veut que notre charité soit si forte, que nous ne craignions pas même d'exposer nos vies pour le bien et pour le salut de nos frères.

Cette vérité étant reçue par tous les fidèles, de quels supplices ne sont pas dignes ceux qui sèment la division dans l'Eglise, qui rompent ce divin nœud de la charité par lequel nous sommes unis en Notre-Seigneur, et qui cherchent de faux prétextes pour animer les amis contre les amis, et les frères contre les frères? Néanmoins il est aisé de justifier que c'a été principalement par ce moyen-là que les sectes de ces derniers siècles ont séduit les âmes, et que leur maxime la plus commune a été de n'oublier aucun artifice qui put rendre notre doctrine odieuse aux peuples.

Je me suis étonné plusieurs fois de cette prière que Luther fit publier contre les Turcs en l'an 1542 : « Nous avons, dit-il, ô mon Dieu, péché contre vous. Mais vous savez, ô Père céleste, que le diable, le Pape et le Turc n'ont aucun droit ni aucune raison de nous tourmenter, car nous n'avons rien commis contre eux; mais parce que nous professons hautement que vous, ô Père, et votre Fils Jésus-Christ Notre-Seigneur, et le Saint-Esprit êtes un seul Dieu éternel ; c'est là notre péché, c'est tout notre crime, c'est pour cela qu'ils nous haïssent et nous persécutent, et si nous rejetions cette foi, nous n'aurions pas à craindre qu'ils nous affligeassent (1). »

Un esprit plus contentieux se rirait ici de la folle déférence de ce grand prophète, qui, ce semble, ne dédaigne pas d'excuser les siens même auprès du diable, et de prendre Dieu à témoin que son capital ennemi n'a aucun sujet d'être offensé contre eux, ni de leur mal faire. A quoi on pourrait ajouter que ce n'était pas sans quelque raison qu'il se plaignait de l'injustice du diable, s'il persécutait ses disciples pendant qu'ils travaillaient si soigneusement à étendre de plus en plus son empire, en divisant tous les jours autant qu'ils pouvaient le royaume de Jésus-Christ. Mais je ne m'arrête point à ces choses : ce qui me surprend le plus en cette prière, c'est la fureur de cet hérésiarque qui, non content de mettre dans un même rang le diable, le Pape et le Turc comme

 

1 Sleidan., lib. XIV, Hist.

 

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les trois plus grands ennemis du nom chrétien, ose dire qu'ils haïssent sa secte tous trois, parce qu'elle fait profession d'adorer le Père, et le Fils, et le Saint-Esprit. Ainsi, quoique nous fassions résonner par toute la terre ce pieux cantique : « Gloire soit au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, » cet homme a l'assurance de publier à la face de tout le monde que nous persécutons ses églises, parce que la Trinité y est honorée, et dans cette injuste entreprise il nous donne pour compagnons le diable et le Turc. Qui vit jamais une pareille impudence ?

Tel a été l'esprit de toute la nouvelle Réforme, qui a suivi les mouvements et les passions de celui qui l'a commencée. Tous ceux qui s'y sont attachés, éblouis de ce titre superbe de Réformateurs qu'ils avaient injustement usurpé , ont altéré par mille sortes de déguisements la doctrine de la sainte Eglise, pour donner lieu à leurs invectives. Ils nous ont malicieusement imposé que nous ruinions l'adoration du seul Dieu , et cette salutaire confiance au seul Jésus - Christ ; ils nous ont traités d'idolâtres et d'ennemis jurés de la Croix ; ils ont dit que nous avions renversé les mérites du Fils de Dieu, pour substituer en leur place le mérite humain ; ils ont tâché de persuader à tout l'univers que la foi que nous professons ne tendait qu'à ravir à notre Sauveur la gloire de nous avoir rachetés ; enfin ils ont parlé et écrit de nous comme si nous étions infidèles.

Il y avait, ce semble, sujet d'espérer que cette première chaleur se modérant un peu par le temps, ils jugeraient plus équitablement de notre doctrine : mais nous en perdons l'espérance, à moins que la main de Dieu n'agisse en leurs cœurs avec une efficace extraordinaire ; et ce qui me confirme dans cette pensée, c'est la lecture d'un Catéchisme que le principal ministre de Metz a fait imprimer. J'avoue que je me suis étonné qu'un homme qui paraît assez retenu, ait traité des matières de cette importance avec si peu de sincérité , ou si peu de connaissance de la doctrine qu'il entreprend de combattre. Quiconque sera un peu instruit de nos sentiments, verra d'abord qu'il nous attribue beaucoup d'erreurs que nous détestons : et si une personne que nos adversaires estiment si sage et si avisée s'emporte à de telles extrémités,

 

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qu'ils nous pardonnent si nous croyons que tel est sans doute l'esprit de la secte qui ne pourrait subsister sans cet artifice.

Je veux qu'ils en soient eux-mêmes les juges. Où est-ce que le sieur Ferry a ouï dire que l'Eglise, catholique donnât « des adjoints à Jésus-Christ en la rédemption (1) » et que ce fût là « une des doctrines qu'il est ordonné de croire pour être sauvé (2)? » Et néanmoins il l'assure ainsi en la réponse que fait l'enfant à la demande neuvième de son Catéchisme. Par où il veut persuader au peuple ignorant que selon la créance que nous embrassons, le sang de Jésus-Christ ne nous suffit pas. Mais ne sait-il pas bien en sa conscience que nous le reconnaissons pour le seul Sauveur et l'unique Rédempteur de nos âmes ; que nous croyons qu'il a payé surabondamment tout ce que nous devions à son Père justement irrité contre nous ; et que bien loin de dire que sa mort ne nous est pas suffisante , nous confessons et nous enseignons à la gloire de Notre-Seigneur Jésus-Christ qu'une seule goutte de son divin sang, voire même une seule larme, et un seul soupir suffisait à racheter mille et mille mondes? Je suis certain qu'il n'ignore pas que telle est la foi de toute l'Eglise ; et toutefois il ose nous objecter que nous donnons des adjoints à notre Sauveur en la rédemption de notre nature.

Il dit avec une pareille infidélité que le Pape est « reconnu » parmi nous « chef et époux de l'Eglise sans égard à Jésus-Christ ; » ce sont ses paroles, « et Jésus-Christ mis à part et exclus (3) : » comme si les catholiques donnaient au Pape une puissance indépendante du Fils de Dieu même. Mais il sait bien que nous ne respectons son autorité, que parce que nous sommes persuadés que Jésus-Christ notre maître la lui a donnée, avec une étroite obligation de lui rendre compte de l'administration qui lui est commise. Est-ce là reconnaître un chef sans égard à Jésus-Christ, comme il nous l'impose (4)? Nous croyons certes plus fortement que nos adversaires, que Jésus n'a pas quitté son Eglise ; et c'est pour cette seule raison que nous assurons sans douter qu'elle est infaillible, parce que son Prince lui a promis qu'il serait perpétuellement avec elle. Combien donc est-il ridicule de nous reprocher

 

1 P. 37. — 2 P. 36. — 3 P. 73. — 4 P. 122.

 

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que nous mettons Jésus-Christ à part, comme si nous l'avions oublié ? Quelle patience faut-il avoir pour souffrir une calomnie de cette nature ? Mais nous prions ce divin Sauveur que l'on nous accuse d'exclure, qu'il lui plaise nous faire la grâce que nous surmontions parla charité ceux qui médisent de nous si injustement.

Le ministre s'est imaginé qu'il éblouirait les yeux des lecteurs par ces deux mots du cardinal Bellarmin qu'il rapporte en marge, Secluso Christo (1) : où certainement il a fait paraître qu'il lit bien négligemment les auteurs qu'il cite, pour ne pas dire qu'il les tronque frauduleusement. Car pour ce qui regarde le titre d'Epoux , qu'il dit que le cardinal donne au Pape, il n'y en a pas un mot en ce lieu. Et quant à ces paroles : Secluso Christo, il n'est rien plus contraire à la vérité, que de les interpréter au sens du ministre : Sans égard à Jésus-Christ, et Jésus-Christ mis à part et exclu. Qui pourra croire que ce grand cardinal ait eu une pensée si extravagante, puisque la lin unique qu'il se propose dans tout le chapitre et dans tout le livre, c'est de montrer que l'autorité du Pape vient de Jésus-Christ? Mais exposons nettement son intention. Il parle de l'Eglise qui est en terre, qu'il considère comme séparée en quelque manière d'avec Jésus-Christ son Epoux, parce qu'encore qu'il soit avec elle par son Saint-Esprit, il ne l'honore pas de sa vue. Il dit donc que l'Eglise doit avoir un chef, même en considérant Jésus-Christ comme séparé d'avec elle ( c'est ce que signifient ces mots Secluso Christo ), c'est-à-dire qu'elle doit avoir un chef en la terre , outre Jésus-Christ qu'elle a dans le ciel. Qu'y a-t-il de si criminel dans ce sentiment ? Si le ministre ne veut pas comprendre quelle différence il y a entre établir un chef outre Jésus-Christ et en établir un sans égard à lui, il faut nécessairement qu'il soit possédé d'un désir étrange de contredire. Je puis assurer sans difficulté qu'outre le roi, qui est le chef souverain, il y a un autre chef en l'armée ; mais je me rendrais criminel, si je reconnaissais un chef sans égard au roi : et afin de prendre un exemple dans la matière dont nous parlons, si quelqu'un osait soutenir que l'Eglise chrétienne n'a point de pasteur, excepté Jésus-Christ, souverain Pontife, nous nous garderions

 

1 Bellarm., De Pont. Rom., lib. I, cap. IX.

 

 

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derions bien de répondre que l'Eglise a des pasteurs sans égard à lui : mais nous repartirions d'un commun accord qu'elle a des pasteurs subalternes, outre le Fils de Dieu, Prince des pasteurs. Il y aurait beaucoup de malice à confondre ces deux façons de parler : celle-là donne l'exclusion ; celle-ci explique la subordination. C'est en ce dernier sens que le cardinal Bellarmin enseigne que le Pape est chef de l'Eglise. Il n'exclut donc pas Jésus-Christ, il ne met pas Jésus-Christ à part pour établir un chef sans égard à lui. Car l'autorité déléguée ne détruit pas l'autorité souveraine : au contraire elle la suppose comme le fondement unique de sa dignité. Ainsi l'interprétation du ministre a fait un blasphème très-exécrable d'une parole très-innocente.

Sans doute il n'a pas encore assez entendu avec quelle simplicité la doctrine chrétienne doit être traitée. Le théologien sincère ne cherche point dans les écrits qu'il combat, des paroles qu'il puisse détourner à un mauvais sens. Où il y va du salut des âmes, le moindre artifice lui paraît un crime. Bien loin de condamner les expressions innocentes, il est prêt même d'excuser celles qui, pesées dans l'extrême rigueur, pourraient quelquefois sembler rudes : il adoucit les choses autant qu'il le peut ; il aime mieux être indulgent qu'injuste ; il estime une pareille infidélité de dissimuler sa propre créance et de déguiser celle de son adversaire, parce que si par la première on trahit sa religion et sa conscience, par l'autre on se déclare ennemi juré de la charité fraternelle, on aliène et on aigrit les esprits, on rend les dissensions irréconciliables.

Plût à Dieu que le catéchiste eût toujours eu devant les yeux cette vérité : si nous n'eussions goûté sa doctrine, du moins nous eussions loué sa candeur; et nous ne serions pas contraints de lui dire que dans la plus grande partie de ses citations, et dans les conclusions qu'il en tire, il semble qu'il ait plutôt tâché d'éblouir les simples que de satisfaire les doctes. Par exemple, voici un trait d'une merveilleuse subtilité. En la page 40 de son Catéchisme, voulant repousser contre nous le reproche que nous faisons à ses églises de leur nouveauté : « Quand nous nous disons, dit-il, de la religion réformée, ce n'est pas pour introduire une nouvelle

 

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religion, encore qu'il s'en introduit presque d'an en an quelqu'une en l'Eglise romaine. » La suite du discours demandait qu'il rapportât ici quelque nouveau dogme; mais ce n'est pas là son dessein. « Il s'introduit, dit-il, presque d'an en an quelque nouvelle religion dans l'Eglise romaine, puisqu'autant d'ordres y sont autant de nouvelles religions, et de nouveaux religieux. » Ridicule imagination ! Toutefois le ministre appréhende qu'on ne la prenne pour une raillerie ; et il la fait valoir sérieusement par l'autorité du pape Innocent III et du concile général de Latran, dont il allègue le douzième chapitre. Qui ne croirait que la chose est très-importante? Mais considérons, je vous prie, ce que dit ce sacré concile. Il appelle les nouveaux ordres monastiques de nouvelles religions : et de là quelle conséquence ? Ces nouvelles sociétés ne font point des églises nouvelles : ce n'est pas la singularité de créance, mais la profession d'une piété plus particulière et un détachement plus entier du monde, qui leur donne le titre de religions : et ainsi leur institution n'a rien de commun avec cette nouveauté de religion dont il s'agit entre nous et nos adversaires, qui emporte un changement dans la foi. Cependant le sieur Ferry ne craint pas de confondre hardiment ces deux choses : et le pauvre peuple déçu applaudit à ces savantes observations. Je ne puis certes que je ne l'avertisse en ce lieu, que ces remarques, peu dignes de lui, ne répondent pas à l'opinion de science qu'il s'est acquise parmi les siens, ni à l'estime de modération qu'il avait même parmi les nôtres.

Mais écoutons encore un reproche, lequel s'il se trouvait véritable , nous serions justement réputés indignes de nous glorifier du nom chrétien. Le ministre rapporte que parmi nous, lorsque l'on console les agonisants, on leur demande « s'ils ne croient pas que Notre-Seigneur Jésus-Christ a voulu mourir pour eux, et qu'autrement que par sa mort et passion ils ne peuvent être sauvés. » Et parce qu'il ne peut rien trouver à reprendre dans cette salutaire interrogation, il tâche du moins de persuader que nous ne le faisons pas de bon cœur; tant il est véritable qu'une haine aveugle lui fait interpréter en un mauvais sens les pratiques les plus pieuses de la sainte Eglise. « Il semble, dit-il, que

 

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ceci ne soit ajouté que par manière d'acquit, ou comme par mégarde. » Je demande ici à nos adversaires, qui sont si tendres et si délicats et qui ne cessent presque jamais de se plaindre : que pouvait-on inventer contre nous, ni de plus faible, ni de plus faux, ni de plus injurieux à des chrétiens? Car après avoir prêché en pleine audience, que si nous rendons grâces de notre salut à la passion de notre Sauveur, c'est par manière d'acquit, ou bien par mégarde : que reste-t-il enfin à nous dire, sinon que nous ne sommes pas chrétiens, et que Jésus-Christ ne nous est plus rien? Mais laissons à part nos ressentiments, et sacrifions-les à notre grand Dieu; avec quelles larmes déplorerons-nous la misère de tant de pauvres âmes séduites, qui sont aliénées par cet artifice de l'Eglise où leurs pères ont servi Dieu, et du vrai chemin de la vie? C'est ce qui me touche le cœur jusqu'au vif; c'est ce qui me fait oublier ma propre faiblesse, pour exposer en toute simplicité à nos frères malheureusement abusés la véritable doctrine de la sainte Eglise, que leurs ministres tâchent de leur rendre horrible.

Ainsi ce n'est pas mon dessein de réfuter ici page à page toutes les faussetés manifestes du Catéchisme du sieur Ferry : premièrement, parce que je vois qu'il avance beaucoup de choses sans preuves : il parcourt toute la controverse, il n'y a aucun point qu'il ne touche, et n'allègue aucune raison que de deux ou trois ; encore sont-elles si peu pressantes, que je ne juge pas nécessaire de les examiner si fort en détail. Et enfin j'ai considéré que cette manière d'écrire contentieuse ne laisse pas toujours beaucoup d'édification aux pieux lecteurs, ni beaucoup d'éclaircissement à ceux qui recherchent la vérité. C'est pourquoi j'ai choisi seulement les deux propositions principales auxquelles tout ce Catéchisme aboutit, et avec l'assistance divine je ferai connaître combien elles sont éloignées de la vérité.

Ces deux propositions sont: que la réformation a été nécessaire, et : qu'encore qu'avant la réformation on se pût sauver en la communion de l'Eglise romaine, maintenant après la ré formation on ne le peut plus. J'opposerai deux vérités catholiques à ces deux propositions du ministre, et je montrerai manifestement : que la réformation, comme nos adversaires l'ont entreprise, est pernicieuse ;

 

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et que si l'on s'est pu sauver en la communion de l'Eglise romaine avant leur réformation prétendue, il s'ensuit qu'on y peut encore faire, son salut.

La première de ces vérités renverse leur religion par les fondements, la seconde nous met à couvert contre leurs attaques : nous les éclaircirons l'une et l'autre par les principes du ministre même : mais l'ordre et la suite du discours demande que je commence par la dernière, et que j'établisse la sûreté de notre salut, avant que de faire voir à nos adversaires le péril certain dans lequel ils sont. Prouvons donc par des raisons évidentes que le Catéchisme nous a enseigné que nous pouvons obtenir la vie éternelle en la communion de l'Eglise romaine.

 

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