Cerfroid
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ORDONNANCE DE M.  L'ÉVÊQUE DE MEAUX,
POUR RÉPRIMER DES ABUS
QUI S'ÉTAIENT INTRODUITS
A L'OCCASION DE LA FÊTE
DU  MONASTERE DE  CERFROID.

 

 

Jacques-Bénigne , par la permission divine , évêque de Meaux , conseiller du Roi en ses conseils , ci-devant précepteur de monseigneur le Dauphin, premier aumônier de madame la Dauphine, à tous les fidèles que le Saint-Esprit a soumis à notre conduite, salut en Notre-Seigneur. Il nous a été représenté par les prieurs et religieux de la maison et couvent de Cerfroid , chef de l'Ordre de la très-sainte Trinité et Rédemption des captifs, que le jour et fête de la très-sainte Trinité il se tenait une espèce de marché devant la porte de cette maison , où bien loin de solenniser cette fête, on commet mille impiétés, on exerce un honteux commerce on prend des rendez-vous scandaleux, on fait des danses dangereuses,

 

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et que par de fréquentes ivrogneries il s'y excite des tumultes et des batteries qui blessent les consciences, scandalisent le peuple et troublent le service divin : requerraient lesdits prieur et religieux qu'il nous plût confirmer l'Ordonnance que nous avions faite l'année précédente pour obvier à ces désordres, de peur qu'un si grand mal, qui n'est pas encore déraciné, ne se renouvelle, si nous ne continuons à le réprimer. Nous, à qui il est enjoint d'en haut de nous opposer d'autant plus à l'iniquité qu'elle est plus publique et plus scandaleuse, désirant empêcher la perdition des âmes dont Dieu nous demandera un compte si rigoureux , déclarons de nouveau à tous ceux qui vendent ou qui achètent à ce marché, y portent et débitent leurs marchandises, à leurs adhérents et fauteurs, qu'ils pèchent mortellement en profanant le dimanche jour que Dieu a sanctifié, et encore un dimanche aussi saint que celui où l'on honore la Trinité adorable, qui est le mystère de l'incompréhensible hauteur de Dieu et le fondement de la foi des chrétiens : défendons à tous les fidèles par l'autorité du Saint-Esprit de fréquenter ce marché, y vendre et acheter, y porter et débiter leurs marchandises sous peine de la damnation éternelle : faisons pareille déclaration et défense à tous taverniers et vendants vin, leur dénonçant qu'ils sont d'autant plus coupables, qu'ils ajoutent au crime de la profanation d'un si saint jour celui de participer aux ivrogneries qui s'y commettent et aux crimes qui s'ensuivent : dénonçons pareillement à tous ceux qui profanent ce jour sacré par leurs impuretés, leurs danses scandaleuses, leurs ivrogneries, leurs querelles et leurs blasphèmes, et qui en quelque manière que ce soit, troublent le service divin et les prières des fidèles, que leur crime est d'autant plus énorme, qu'ils choisissent pour le commettre un jour si célèbre : permettons auxdits religieux d'avoir recours aux seigneurs et juges des lieux pour empêcher de tels excès : exhortons lesdits seigneurs et juges à signaler leur piété en cette occasion et à faire le devoir de leur charge ; leur dénonçant au nom de Notre-Seigneur que , conformément aux lois divines et humaines, même aux ordonnances des rois dont ils sont les exécuteurs, ils sont obligés en conscience d'empêcher de tels excès, à peine de s'en rendre coupables

 

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et d'en rendre compte au sévère jugement de Dieu. Enjoignons aux curés du voisinage, qui en seront requis par lesdits prieur et religieux, de publier le présent mandement les dimanches précédant la fête de la très-sainte Trinité, et de faire entendre au peuple par de graves remontrances que rien ne provoque tant la colère de Dieu, que quand on emploie à l'offenser les jours qu'il a établis pour sanctifier son saint nom et détourner ses vengeances.

 

Donné à Germigny, le vingt-neuvième de mai MDCLXXXV.

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