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HYMNES
QUI SE CHANTENT A VEPRES
AUX DIMANCHES ET AUX FÊTES PRINCIPALES.

 

 

PENDANT  L'AVENT.

Conditor alme siderum, etc.

A LA FÊTE DE NOËL.

Christe, Redemptor omnium, etc.

A COMPLIES.

Virgo Dei genitrix, etc.

SAINT ETIENNE, PREMIER MARTYR,

Illustrem Stephani funeribus diem, etc.

A  LAUDES.

Duras  eloquio  dum  Stephanus potens, etc.

LES SAINTS INNOCENTS.

Salvete, flores martyrum, etc.

A   LA   FÊTE   DE   L'EPIPHANIE.

Hostis Herodes impie, etc.

POUR LE CARÊME.

Audi, benigne Conditor, etc.

A COMPLIES, pendant le Carême.

Christe, qui lux es et dies, etc.

AU   TEMPS  DE   LA   PASSION.

Vexilla regis prodeunt, etc.

PENDANT LA SEMAINE DE PAQUES,

PROSE. — Victimœ paschali laudes, etc.

Depuis Quasimodo jusqu'à l'Ascension.

Ad cœnam Agni providi, etc.

A COMPLIES, depuis Quasimodo jusqu'à la Trinité.

Jesu Salvator saeculi, etc.

A LA  FÊTE  DE   L'ASCENSION.

Jesu nostra Redemptio.

A LA FETE DE  LA  PENTECOTE.

Veni, Creator Spiritus, etc.

POUR LE JOUR DE LA PENTECOTE.

PROSE. — Veni, sancte Spiritus, etc.

A LA FÊTE DE LA SAINTE TRINITÉ,

O lux beata Trinitas, etc.

A LA FÊTE DU SAINT SACREMENT,

Pange, lingua, gloriosi, etc.

Sacris solemnis juncta sint gaudia, etc.

Verbum supernum prodiens, etc.

PROSE DU  SAINT SACREMENT.

Lauda, Sion, Salvatorem, etc.

 

PENDANT  L'AVENT.

 

Conditor alme siderum, etc.

 

O Créateur des astres, éternelle lumière des fidèles, Christ Sauveur de tous les hommes : exaucez les prières de vos humbles serviteurs.

Touché de voir périr le genre humain par la mort, vous avez apprêté un remède à ses langueurs, et vous l'avez sauvé en lui pardonnant ses péchés.

Dans les derniers temps vous êtes venu au monde en sortant du chaste sein d'une Vierge, comme un époux de son lit nuptial.

Toute créature dans le ciel et dans la terre fléchit le genou devant votre souveraine puissance, et reconnaît sa dépendance.

O Saint, qui viendrez une seconde fois pour juger le monde : nous vous prions de nous délivrer des tentations de l'ennemi malin et trompeur.

Louange, honneur, force et gloire à Dieu, Père, Fils, et Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

A LA FÊTE DE NOËL.

 

Christe, Redemptor omnium, etc.

 

O Christ, Sauveur de tous les hommes, Fils unique du Père et seul avant tous les temps engendré de son sein d'une manière ineffable ,

Vous êtes la lumière et la splendeur du Père, vous êtes l'espérance éternelle de tout le monde : daignez écouter les prières que vos serviteurs vous offrent par toute la terre.

Souvenez-vous que, pour opérer notre salut, vous avez pris un corps comme le noire, en naissant d'une Vierge toute pure.

C'est le mystère que nous représente ce bienheureux jour, qui se renouvelle tous les ans : et il nous fait souvenir que, seul descendu du trône de Dieu votre Père, vous êtes venu sauver le monde.

En ce jour, le ciel, la terre, la mer, et toutes les créatures qu'ils enferment, célèbrent la grâce de votre avènement par leurs louanges et par leurs chants.

Et nous qui avons été rachetés

 

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par votre sang précieux, nous chantons aussi un nouveau cantique, pour honorer le jour de votre naissance.

Gloire soit à vous, ô Seigneur, qui êtes né d'une Vierge, et soyez honoré avec le Père et le Saint-Esprit, dans toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

A COMPLIES.

 

depuis Noël jusqu'à la Purification , et toutes les fêtes la Vierge.

 

Virgo Dei genitrix, etc.

 

O Vierge, Mère de Dieu, vous avez renfermé dans votre sein le Verbe Fils de Dieu fait homme, que le monde entier ne peut contenir.

Vous l'avez enfanté, sans cesser d'être Vierge ; et la foi vive qu'on a en lui, a purifié le monde de ses péchés.

Nous implorons votre secours, ô Mère compatissante : ô Vierge bénie, assistez vos serviteurs.

Gloire soit au Père, au Fils, et au Saint-Esprit : gloire soit à Dieu. Ainsi soit-il.

 

SAINT ETIENNE, PREMIER MARTYR,

à Vêpres et à Matines.

 

Illustrem Stephani funeribus diem, etc.

 

O Christ, soleil de justice, en regardant de la droite du Père , saint Etienne dans son martyre, vous avez rendu le jour de sa mort plus éclatant que la lumière du ciel la plus brillante.

Etienne, l'honneur et la fleur des sept diacres , pénétré de la grâce dont la lumière rejaillissait sur son visage, exerçait son ministère à l'autel, comme un ange devant le trône de Dieu.

Avec un cœur embrasé de l'amour divin et un esprit toujours appliqué à la prière, il dresse des tables, et sert des viandes pour les repas des pauvres, que l'union des chrétiens faisait appeler festins de charité.

De là il va confondre par la force de l'esprit dont il est animé, les auteurs des erreurs, qui comme des monstres furieux, semblent être sortis de l'enfer : et il abat aux pieds de la croix de Jésus-Christ les Juifs, ces têtes dures et ces cœurs incirconcis.

Telles sont les premières victoires que l'invincible Etienne remporte sur les incrédules : mais par là il s'ouvre le chemin au martyre, et vous lui verrez offrir au ciel en sa personne les prémices des martyrs.

Louange et gloire soit à vous, ô Seigneur Jésus, qui de toute éternité engendré dans le sein du Père, venez aujourd'hui au monde en naissant d'une Vierge très-pure, que le Saint-Esprit a remplie de sa vertu. Ainsi soit-il.

 

A  LAUDES.

Duras  eloquio  dum  Stephanus potens, etc.

 

Etienne,   puissant  en  paroles,

 

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enseigne aux Juifs à humilier leurs esprits, et à porter le joug du Seigneur qui est doux : et alors sa face plus éclatante qu'une étoile, leur paraissait plutôt le visage d'un ange que celui d'un homme.

L'envie anime ses ennemis : ils sont transportés de fureur; et l'on voit fondre une grêle de cailloux sur le corps tendre et délicat de l'innocent Etienne : son sang coule de toutes parts : ses habits, la terre, les cailloux mêmes en sont empourprés.

Son corps est tout couvert de plaies; il les souffre en patience : Jésus ouvre les cieux, et assis à la droite du Père, il se fait voir à son martyr.

A cette vue Etienne augmente sa charité, il prie pour ses ennemis, et demande leur salut en récompensé de ses peines; et Paul de persécuteur devient un vase d'élection.

O âme sainte d'Etienne, qui jouissez de la vue de Dieu : obtenez-nous le pardon de nos péchés, conduisez-nous au ciel : vous avez réconcilié vos ennemis avec Dieu, secourez de votre assistance ceux qui vous honorent.

Louange et gloire vous soit rendue, ô Seigneur Jésus, qui de toute éternité engendré dans le sein du Père, venez aujourd'hui au monde en naissant d'une Vierge très-pure, que le Saint-Esprit a remplie de sa vertu. Ainsi soit-il.

 

LES SAINTS INNOCENTS.

 

Salvete, flores martyrum, etc.

 

Nous vous saluons, ô fleurs et prémices des martyrs, qu'un persécuteur de Jésus-Christ a enlevées dès le commencement de votre vie, comme un tourbillon enlève des ruses naissantes.

Vous êtes les premières victimes du Sauveur, vous êtes les tendres agneaux qu'on lui a immolés, et vous vous jouez innocemment devant son autel avec les palmes et les couronnes que vous avez remportées.

Gloire vous soit rendue, ô Seigneur, qui êtes né d'une Vierge, et honoré avec le Père et le Saint-Esprit dans toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

A la fête de la Circoncision, comme à la fête de Noël.

 

A   LA   FÊTE   DE   L'EPIPHANIE.

 

Hostis Herodes impie, etc.

 

Hérode, impie et cruel persécuteur , pourquoi crains-tu la venue de Jésus-Christ ? Il ne vient pas ôter aux hommes les royaumes de la terre, lui qui leur donne le royaume du ciel.

Les mages suivent l'étoile qui les précède : sa lumière leur fait trouver la véritable lumière : et ils reconnaissent un Dieu par leurs présents.

L'Agneau céleste touche et sanctifie les pures eaux du Jourdain :

 

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il nous lave on sa personne sacrée des péchés dont il est innocent.

Miracle nouveau de la puissance de Jésus-Christ : l'eau rougit dans les cruches de Cana, et elle change de nature aussitôt que le Sauteur lui ordonne d'être transformée en vin.

Gloire soit à vous, ô Seigneur, qui vous êtes fait connaître aujourd'hui , avec le Père et le Saint-Esprit dans toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

POUR LE CARÊME.

Audi, benigne Conditor, etc.

 

O Dieu, notre Créateur miséricordieux , écoutez les prières que nous vous offrons avec larmes dans ce saint jeune de quarante jours.

O Seigneur, vous voyez le fond des cœurs, et vous savez quelle est notre faiblesse : nous retournons à vous, accordez-nous par votre grâce la rémission de nos fautes.

Il est vrai, nous sommes coupables d'un grand nombre de péchés ; mais pardonnez-les-nous, puisque nous les confessons devant vous, et guérissez les maladies de nos aines, pour la gloire de votre nom.

Faites qu'en mortifiant notre corps par l'abstinence des viandes, notre âme jeûne aussi en s'abstenant de tout péché.

O bienheureuse Trinité, ô unité parfaite, faites que vos  serviteurs

profitent   du   jeûne   qu'ils   vous offrent. Ainsi soit-il.

 

A COMPLIES, pendant le Carême.

 

Christe, qui lux es et dies, etc.

 

O Christ, lumière des croyants et jour des bienheureux, c'est vous qui dissipez les ténèbres de la nuit du péché ; vous êtes la lumière sortie de la lumière, c'est vous qui avez apporté au monde la vraie lumière.

O Seigneur, nous vous prions d'être en cette nuit notre défenseur; donnez-nous une nuit tranquille, soyez notre repos ;

De peur que le sommeil ne nous accable par sa pesanteur, et ne donne lieu à l'ennemi de nous surprendre; et que la chair flattée par ses illusions, ne nous rende coupables à vos yeux.

Que nos yeux prennent un doux sommeil, et que notre cœur toujours vigilant s'élève à vous; que votre main toute-puissante soutienne vos serviteurs qui vous aiment.

O Dieu notre défenseur, veillez autour de nous : repoussez l'ennemi qui cherche à nous surprendre ; soyez le guide de vos serviteurs, que vous avez rachetés de votre sang.

Souvenez-vous de nous, Seigneur; et pendant que nous gémissons sous la pesanteur de ce corps, vous qui êtes défenseur de notre âme, venez à notre secours.

 

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Gloire à Dieu, Père, Fils, et Saint-Esprit, maintenant et dans l'éternité. Ainsi soit-il.

 

AU   TEMPS  DE   LA   PASSION.

 

Vexilla regis prodeunt, etc.

 

L'étendard du roi marche: le mystère de la croix paraît : mystère où le Créateur de la chair a été attaché à un gibet, avec la chair qu'il avait prise.

Où ensuite il fut percé du cruel fer d'une lance , et répandit l'eau et le sang dont nos crimes sont lavés.

Ce que David a chanté dans ses vers véritables, est accompli : Dieu a régné par le bois (1), comme ce Prophète l'avait prédit.

Arbre précieux et éclatant, empourpré du sang du Roi des rois, choisi parmi tous les arbres, pour toucher des membres si saints,

Que tu es heureux d'avoir porté entre tes bras la rançon du genre humain! Tu es la balance où cette rançon a été pesée , et tu as enlevé à l'enfer sa proie.

Nous te révérons, ô croix notre unique espérance. Que par toi dans ce temps sacré des souffrances d'un Dieu, les justes croissent en piété , et que les pécheurs obtiennent le pardon de leurs crimes.

Que tout esprit vous loue, ô Dieu Trinité souveraine : vous qui nous avez sauvés par le mystère de la croix, gouvernez-nous éternellement dans le ciel. Ainsi soit-il.

 

1 C'était une leçon des Septante, dans le Psaume XCV, 10.

 

PENDANT LA SEMAINE DE PAQUES,

 

à la Messe et à Vêpres.

 

PROSE. — Victimœ paschali laudes, etc.

 

Offrez, chrétiens, un sacrifice de louanges à Jésus-Christ votre véritable Agneau pascal.

L'Agneau a racheté les brebis : le Christ innocent a réconcilié les pécheurs avec son Père.

Il y a eu un merveilleux combat entre la mort et la vie.

L'auteur de la vie, en mourant, triomphe de la mort, et règne vivant et glorieux.

Dites-nous, Marie, ce que vous avez vu en allant au sépulcre?

J'ai trouvé le tombeau vide : Jésus est vivant; j'ai vu la gloire de sa résurrection; j'ai vu les anges qui me l'ont annoncée, son suaire et ses linceuls, qui en sont autant de témoins.

Oui, Jésus, mon unique espérance, est ressuscité : apôtres, il doit aller devant vous en Galilée.

Nous savons que Jésus-Christ est vraiment ressuscité d'entre les morts: ô Roi vainqueur de la mort, faites-nous miséricorde. Ainsi soit-il. Louez Dieu.

 

Depuis Quasimodo jusqu'à l'Ascension.

Ad cœnam Agni providi, etc.

 

Après avoir passé la mer Rouge,

 

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allons, revêtus d'habits blancs, an festin de l'Agneau, et chantons les louanges de Jésus-Christ notre Roi.

Son saint corps a été dans les souffrances; comme dans un feu, sur l'autel de la croix : en goûtant le sang qui en est sorti, nous vivons pour Dieu.

Par ce sang nous avons été délivrés de l'ange exterminateur au soir de la pâque, et nous avons été affranchis de la rigoureuse tyrannie de Pharaon.

Ainsi Jésus-Christ est notre pâque, c'est l'Agneau qui a été immolé pour notre salut; sa chair offerte pour nous est le vrai pain sans levain, et l'azyme de sincérité dont nous devons nous nourrir.

O victime d'un prix infini, par vous les portes de l'enfer ont été brisées, les captifs ont été rachetés, et la vie a été rendue aux morts.

Jésus-Christ ressuscite du tombeau, il revient victorieux de l'enfer : il a enchaîné le tyran, et il a ouvert le paradis.

O Dieu Créateur de toutes choses, nous vous prions, dans cette joie sainte que nous donne la solennité de Pâques, de défendre votre peuple contre toutes les attaques de la mort.

Gloire vous soit rendue, ô Seigneur, qui êtes ressuscité d'entre les morts : et soyez honoré avec le Père et le Saint-Esprit dans toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

A COMPLIES, depuis Quasimodo jusqu'à la Trinité.

 

Jesu Salvator saeculi, etc.

 

O Jésus Sauveur du monde, vous êtes le Verbe du Père tout-puissant : vous êtes la lumière sortie de la lumière invisible, et la garde toujours vigilante de vos serviteurs.

Vous qui êtes le Créateur de toutes choses, et qui disposez l'ordre dis temps, rétablissez par le repos de la nuit les forces de nos corps épuisés par le travail.

O Seigneur, nous vous prions de nous délivrer de l'ennemi, qu'il ne trompe pas ceux que vous avez rachetés de votre sang.

Pendant le peu de temps que nous avons à vivre dans ce corps pesant, faites que notre chair se repose de telle sorte, que notre esprit veille toujours en vous.

O Dieu, Créateur de toutes choses, nous vous prions dans cette joie sainte que nous donne la solennité de Pâques, de défendre voire peuple contre toutes les attaques de la mort.

Gloire vous soit rendue, ô Seigneur, qui êtes ressuscité d'entre les morts; et soyez honoré avec le Père et le Saint-Esprit, dans toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

Au lieu des deux derniers versets, on dit le suivant, depuis l'Ascension jusqu'à la Pentecôte.

 

Gloria tibi, Domine, etc.

 

Gloire vous soit rendue, ô Seigneur,

 

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qui êtes monté au ciel, avec le Père et le Saint-Esprit, dans toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

Depuis la Pentecôte jusqu'à la Trinité, on dit :

 

Gloria Patri, Domino, etc.

 

Gloire dans tous les siècles au Père, Seigneur de l'univers, au Fils ressuscité d'entre les morts, et au Saint-Esprit notre Consolateur. Ainsi soit-il.

 

A LA  FÊTE  DE   L'ASCENSION.

Jesu nostra Redemptio.

 

O Jésus notre Rédempteur, objet de notre amour et de nos désirs : Dieu Créateur de toutes choses, et homme dans la lin des temps.

Quel excès de bonté vous a fait prendre nos crimes sur vous, et souffrir une cruelle mort poumons sauver de la mort !

Vous avez forcé la prison des enfers, vous en avez tiré vos captifs; et par un glorieux triomphe, vous avez pris votre place à la droite de votre Père.

Que votre miséricorde, Seigneur, vous porte à surmonter nos maux en nous les pardonnant, et contentez nos désirs en nous faisant voir votre gloire.

Soyez notre joie, comme vous devez être notre récompense : laites que nous mettions notre gloire en vous, à présent et dans l'éternité. Ainsi soit-il.

 

A LA FETE DE  LA  PENTECOTE.

 

Veni, Creator Spiritus, etc.

 

Venez, ô Esprit Créateur, visitez les âmes de vos fidèles, et remplissez de votre grâce céleste les cœurs que vous avez créés.

Vous êtes notre Consolateur : vous êtes le don du Dieu très-haut, la source d'eau vive, le feu sacré qui embrase les cœurs, la charité et l'onction spirituelle des âmes.

C'est vous qui venez en nous avec les sept dons de votre grâce; vous êtes le doigt de Dieu, et c'est par vous qu'il opère ses merveilles : c'est vous que le l'ère avait promis à l'Eglise : vous êtes descendu sur les apôtres, et vous avez rendu leur langue éloquente.

Eclairez nos esprits de vos lumières; embrasez nos cœurs de votre amour; et fortifiez notre chair fragile par l'assistance continuelle de votre grâce.

Repoussez loin de nous notre ennemi : faites-nous goûter votre paix, soyez vous-même notre guide; et soumis à votre conduite, nous éviterons tout ce qui peut nous faire tomber dans le mal.

Que par vous nous connaissions le Père éternel, que nous connaissions aussi le Fils, et que nous croyons toujours en vous qui êtes l'Esprit de l'un et de l'autre.

Gloire dans tous les siècles au Père Seigneur de l'univers, au Fils ressuscité d'entre les morts, et au Saint-Esprit   notre   Consolateur. Ainsi soit-il.

 

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POUR LE JOUR DE LA PENTECOTE.

 

PROSE. — Veni, sancte Spiritus, etc.

 

Venez, ô Esprit-Saint, et envoyez-nous du ciel un rayon de vos lumières,

Venez, ô Père des pauvres; venez, distributeur des dons célestes ; venez, lumière des cœurs.

Venez, Consolateur plein de bonté, doux bote des âmes pures, et leur agréable rafraîchissement.

Vous êtes leur repos dans le travail, vous tempérez leurs mauvais désirs, vous les consolez dans leur affliction.

O bienheureuse lumière, remplissez de vos clartés les cœurs de vos fidèles.

Sans votre secours il n'y a rien de bon, ni de pur dans l'homme.

Lavez nos taches, arrosez nos sécheresses, guérissez nos blessures;

Attendrissez nos cœurs endurcis, échauffez nos froideurs, conduisez-nous dans nos égarements.

Donnez vos sept dons sacrés à vos fidèles, qui mettent en vous leur confiance;

Donnez-leur le mérite de la vertu, une lin heureuse et la joie éternelle. Ainsi soit-il.

 

A LA FÊTE DE LA SAINTE TRINITÉ,

et aux Vêpres du samedi.

 

O lux beata Trinitas, etc.

 

O bienheureuse Trinité, lumière éternelle et souveraine unité, le soleil se retire, venez éclairer nos cœurs.

Que nous chantions vos louanges dès le matin; que nous vous adorions le soir; que nous célébrions votre gloire dans toute l'éternité.

Gloire dans tous les siècles à Dieu le Père, à son Fils unique, et au Saint-Esprit notre Consolateur. Ainsi soit-il.

 

A LA FÊTE DU SAINT SACREMENT,

à Vêpres.

 

Pange, lingua, gloriosi, etc.

 

Chante, ma langue, le mystère du glorieux corps et du précieux sang, que le Roi des nations, fruit d'une Vierge de race royale, a répandu pour la rédemption du monde.

Enfant donné au genre humain, né pour nous d'une Vierge très-pure : il a vécu sur la terre pour être notre exemple; et après avoir répandu la divine semence de sa parole, il a fini avec un ordre admirable la course de sa vie.

Assis à table avec ses apôtres, dans le dernier souper qu'il fit avec eux, où il observa pleinement la loi, il se donna de ses propres mains à ses douze disciples, pour être leur nourriture.

Le Verbe fait chair a changé par sa parole le pain véritable en cette chair qu'il a prise : le vin devient son sang; et si le sens humain ne comprend rien dans ce mystère, la

 

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foi suffit pour affermir un cœur sincère.

Révérons donc avec un profond respect un si grand sacrement : que toutes les ombres de la loi ancienne cèdent à ce mystère de la loi nouvelle, et qu'une foi vive supplée au défaut de nos sens.

Gloire, louange, salut et honneur, force et bénédiction au Père, et au Fils, et à l'Esprit qui procède de l'un de l'autre. Ainsi soit-il.

 

A Matines.

 

Sacris solemnis juncta sint gaudia, etc.

 

O chrétiens, tressaillez de joie en cette sainte solennité, faites retentir du fond de vos cœurs des cantiques de louanges : dépouillez-vous du vieil homme ; que tout soit nouveau en vous, vos cœurs, vos paroles et vos œuvres.

Nous repassons la mémoire de ce dernier souper où le Sauveur donna à ses Apôtres l'Agneau pascal et des pains sans levain, selon les cérémonies de la loi prescrite à l'ancien peuple.

Après qu'ils eurent mangé cet Agneau, figure de Jésus-Christ notre véritable pâque, nous confessons que le Sauveur donna de ses propres mains son vrai corps à ses disciples, et le donna tout entier à tous, et tout entier à chacun.

Il nous a donné son corps pour nous soutenir dans nos faiblesses; il nous a donné le breuvage de son sang, pour nous réjouir dans nos afflictions, disant : « Prenez le calice que je vous présente, buvez-en tous. »

C'est ainsi qu'il institua ce sacrifice. Les prêtres seuls ont reçu de lui le pouvoir de le consacrer, et c'est eux qui le doivent prendre et le distribuer.

Ainsi le pain des anges devient le pain des hommes : les figures de la loi ancienne sont accomplies. O merveille ! l'esclave pauvre et misérable mange son Seigneur.

O sainte Trinité un seul Dieu, nous vous prions de nous visiter en ce jour où nous vous honorons : conduisez-nous où se portent tous nos désirs, à la lumière éternelle où vous habitez. Ainsi soit-il.

 

A Laudes.

 

Verbum supernum prodiens, etc.

 

Le Verbe descendu d'en haut sans quitter la droite de son Père, et sorti pour accomplir son ouvrage, vint à la fin de sa vie.

Pendant que Judas méditait le dessein de le livrer à ses ennemis, il voulut auparavant se donner à ses disciples pour être leur nourriture et leur vie.

Il leur donna donc sous deux espèces sa chair et son sang, afin de nourrir l'homme tout entier composé de ces deux substances.

En naissant il est entré en société avec nous : dans son festin

 

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sacré il s'est fait notre nourriture : en mourant il a été le prix de notre rédemption : dans son royaume il sera notre récompense.

O salutaire victime, qui nous ouvrez la porte du ciel, l'ennemi nous presse par ses attaques, soyez notre force et notre secours.

Gloire éternelle à un seul Dieu, qui subsiste en trois Personnes, et qu'il nous donne la vie éternelle dans la céleste patrie.

 

PROSE DU  SAINT SACREMENT.

 

Lauda, Sion, Salvatorem, etc.

 

Sion, loue ton Sauveur, chante des hymnes et des cantiques en l'honneur de ton Pasteur et de ton Roi.

Fais tout l'effort possible, puisqu'il est au-dessus de toutes les louanges, et que tu ne peux assez le louer.

Voici en ce jour un nouveau sujet de louange dans ce pain vivant et vivifiant,

Que nous croyons sans aucun doute avoir été donné aux douze apôtres dans la dernière Cène.

Que ta louange soit donc pleine et éclatante, et que l'allégresse de ton esprit soit tout ensemble vive et modeste.

Car en ce jour solennel se renouvelle la mémoire de l'institution de la sainte table,

Sur laquelle le nouveau Roi a établi la pâque de la loi nouvelle,

et a mis fin à l'ancienne pâque :

Faisant ainsi succéder la nouveauté à la vieillesse, la vérité à la figure et la lumière à la nuit.

Ce que Jésus-Christ a fait dans la dernière Cène, il nous a ordonné de le faire en mémoire de lui.

C'est pourquoi, instruits de ses divins oracles, nous consacrons le pain et le vin pour être la victime de notre salut.

Car la foi enseigne aux chrétiens que le pain est changé au corps de Jésus-Christ, et le vin en son sang;

Et animé de la certitude de cette foi, tu crois, contre l'ordre de la nature, ce que tes yeux ne voient point et ce que ta raison ne peut comprendre.

Sous ces différentes espèces, qui ne sont pas des choses, mais des signes, des choses admirables sont cachées.

C'est la chair de Jésus-Christ même, devenue notre viande; c'est son sang, devenu notre breuvage : c'est Jésus-Christ tout entier sous chacune de ces espèces.

Aussi le reçoit-on tout entier, sans le couper, ni le rompre, ni le diviser :

Et soit qu'un seul ou que mille le reçoivent, chacun le reçoit également et sans le consumer.

Les bons et les méchants le reçoivent; mais avec un sort bien différent, puisque les uns y trouvent la vie, et les autres la mort.

Car il est la mort des méchants et

 

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la vie des bons; et une communion, semblable au dehors, produit au dedans des effets si contraires.

Lorsqu'on rompt l'hostie, que votre foi ne s'ébranle pas; mais sachez qu'il y a autant sous chaque fragment, qu'il y avait sous l'hostie entière.

Car on ne rompt que le signe, et non Jésus-Christ qu'il représente, lequel par la fraction ne souffre ni diminution ni changement.

Voici donc le pain des anges devenu la nourriture des voyageurs; c'est là ce vrai pain des en fans, qui ne doit pas être jeté aux chiens.

L'immolation d'Isaac, le sacrifice de l'Agneau pascal, et la manne que Dieu donna aux Juifs, ont été les figures de ce mystère sacré.

Jésus, notre bon Pasteur, pain vivant et véritable de nos âmes, soyez notre nourriture et notre défense, et faites-nous posséder la terre des vivants.

Vous, qui connaissez tout et qui êtes le Tout-Puissant qui nous nourrissez de vous-même pendant cette vie mortelle : faites que nous soyons un jour assis à votre table dans le ciel, et que nous soyons les cohéritiers et les compagnons des saints habitants de ce séjour bienheureux. Ainsi soit-il.