II - Catéchisme - I
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SECOND CATÉCHISME

 

POUR CEUX QUI SONT PLUS AVANCÉS

DANS LA CONNAISSANCE DES MYSTÈRES

ET QUE L’ON COMMENCE A PRÉPARER A LA PREMIÈRE COMMUNION.

 

ABRÉGÉ DE L'HISTOIRE SAINTE.

I. La création du monde, et celle de l'homme.

II. La chute d'Adam, et le Sauveur promis.

III. La corruption du monde, et le déluge.

IV. L'ignorance et l'idolâtrie répandues par toute la terre : la vocation d'Abraham : les promesses et l'alliance.

V. Le peuple de Dieu captif en Egypte, et délivré par Moïse.

VI. Le peuple dans le désert : la loi : l'entrée dans la terre promise : Josué : David : Salomon : le temple : le schisme de Jéroboam : la captivité de Babylone : les prophéties : l'attente du Christ.

VII. La venue de Jésus-Christ : sa prédication : sa mort, sa résurrection, son ascension : sa toute-puissance.

VIII. Descente du Saint-Esprit, et l'établissement de l'Eglise.

PREMIERE PARTIE DE  LA DOCTRINE CHRÉTIENNE

LEÇON I. De la doctrine chrétienne en général, et de la connaissance de Dieu.

LEÇON II. De la création de l'ange et de l'homme.

LEÇON III. De la chute de l'homme.

LEÇON IV. Des effets du péché d'Adam.

LEÇON V. De la réparation du genre humain, et du Rédempteur.

LEÇON VI. De ce qu'il faut faire pour être sauvé, et des trois vertus théologales.

SECONDE PARTIE DE  LA DOCTRINE  CHRÉTIENNE

LEÇON I. De la foi et du Symbole des apôtres.

LEÇON II. Explication des huit premiers articles du Symbole.

LEÇON III. Des quatre derniers articles du Symbole.

LEÇON IV. Explication du premier article du Symbole, où il est parlé du Père, et de la création.

LEÇON  V. Explication des articles où il est parlé de Jésus-Christ et de la rédemption; et premièrement du second article, et en Jésus-Christ, etc.

LEÇON VI. Explication du troisième article : Qui a été conçu, etc.

LEÇON VII. Suite de l'instruction sur la personne de Jésus-Christ, et sur le mystère de la Rédemption, dans le quatrième article du Symbole.

LEÇON VIII. Suite de la même instruction sur la personne de Jésus-Christ, dans les articles V, VI et VII.

LEÇON IX. Du Saint-Esprit, et de la sanctification ou justification, sur les articles VIII et IX.

LEÇON X. Suite de l'article IX.

LEÇON XI. Suite de l'instruction sur le Saint-Esprit et la sanctification, dans les articles X, XI et XII.

LEÇON XII ET DERNIÈRE, Où l'on propose l'abrégé et le sommaire de toute la doctrine du Symbole,

ARTICLE  I. Des trois ouvrages attribués dans le symbole aux trois Personnes divines.

ARTICLE II. Que ces trois ouvrages sont également d'une grandeur infinie.

ARTICLE  III. Comment ces trois ouvrages sont attribués aux trois Personnes divines.

ARTICLE IV. Des processions divines, et de l'incompréhensibilité des mystères.

ARTICLE V. Des moyens dont Dieu s'est servi pour nous révéler la doctrine chrétienne, à savoir l'Ecriture et la tradition.

TROISIÈME PARTIE DE LA DOCTRINE  CHRÉTIENNE

LEÇON I. De l'espérance et de la prière.

LEÇON II. De l'Oraison dominicale.

LEÇON  III. Des dispositions pour bien prier.

LEÇON  IV. De l’Ave, Maria, et de la prière des saints.

QUATRIÈME PARTIE DE LA DOCTRINE CHRÉTIENNE

LEÇON I. Du Décalogue.

LEÇON  II. Instruction générale sur le Décalogue, et sur les deux préceptes de la charité.

LEÇON III. Des commandements de l'Eglise.

LEÇON  IV. Du péché, et de la justice chrétienne.

LEÇON V, Qu'on fera aux plus avancés, aussi bien que les deux suivantes.

LEÇON VI. Des sept péchés capitaux.

LEÇON VII. De la tentation et de la concupiscence.

CINQUIÈME PARTIE DE LA DOCTRINE CHRÉTIENNE DES SACREMENTS.

LEÇON I. Des sacrements en général.

LEÇON II. Des sacrements en particulier.

  

Au commencement de ce second catéchisme, on fera aux enfants un récit en abrégé de l'Histoire sainte, à peu près selon la forme qu'on va mettre ici. Le curé le pourra étendre, et le diviser en autant de discours ou de leçons qu'il avisera par sa prudence. Mais par toutes sortes de moyens, il tâchera de le faire entrer bien avant dans l'esprit des enfants, en le leur faisant de la manière la plus vive et la plus insinuante, et avec les caractères les plus marqués et les plus sensibles qu'il pourra; en le leur répétant souvent, et leur en faisant répéter tantôt une partie, tantôt une autre ; même le faisant apprendre par cœur à ceux qui auront assez de mémoire pour cela; se souvenant toujours que rien ne s'insinue mieux dans les esprits, et n'y fait plus d'impression, que les narrés, et qu'il n'y a rien de meilleur que d'y insérer la doctrine, comme Dieu l'a fait faire à Moïse et aux évangélistes.

 

ABRÉGÉ DE L'HISTOIRE SAINTE.

I. La création du monde, et celle de l'homme.

 

Au commencement et avant tous les siècles, de toute éternité, Dieu était; et il était Père, Fils, et Saint-Esprit, un seul Dieu en trois personnes, Esprit bienheureux et tout-puissant. Parce qu'il est bienheureux, il n'a besoin que de lui-même; et parce qu'il est tout-puissant, de rien il peut créer tout ce qu'il lui plaît. Ainsi rien n'était que Dieu, Père, Fils, et Saint-Esprit : tout le reste, que; nous voyons et que nous ne voyons pas n'était rien du tout.

Dieu créa donc au commencement le ciel et la terre, les choses

 

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visibles et invisibles, la créature spirituelle et la corporelle, et l'ange aussi bien que l'homme. Dieu commanda, et tout sortit du néant à sa parole. Il n'eut qu'à vouloir, et aussitôt tout fut créé, et chaque chose rangée à sa place : la lumière, le firmament, le soleil, la lune, les astres, la terre et la mer, les plantes, les animaux, et enfin l'homme.

Il lui plut de faire le monde en six jours : à la fin du sixième jour il fit l'homme à son image et ressemblance, en lui créant une âme capable d'intelligence et d'amour ; et il voulut qu'il fût éternellement heureux, s'il s'appliquait tout entier à connaître et aimer son Créateur. En même temps il lui donna la grâce de le pouvoir faire ; et le bonheur éternel de l'homme devait être de posséder Dieu qui l'avait créé. S'il n'eût point péché, il n'eût point connu la mort : et Dieu avait résolu de le conserver immortel en corps et en âme.

 

II. La chute d'Adam, et le Sauveur promis.

 

Dieu créa pareillement la femme ; il appela l'homme Adam, et la femme Eve, et voulut que tout le genre humain naquît de ce premier mariage. Il mit nos premiers parents dans son paradis; c'était un jardin délicieux; et pour montrer qu'il était leur souverain, il leur donna un commandement, qui fut de ne pas manger du fruit d'un certain arbre. Dieu appela cet arbre l'Arbre de la science du bien et du mal : le bien était de demeurer soumis à Dieu, et le mal devait paraître si l'homme désobéissait au commandement divin. L'homme avait été créé bon et saint, mais il n'était pas pour cela incapable de péché, ni absolument parfait. Le démon le tenta ; il désobéit à Dieu, et mangea le fruit défendu. Aussitôt Dieu lui prononça son arrêt de mort; et par un juste jugement, son péché devint le péché de tous ses enfants, c'est-à-dire de tous les hommes. Dieu le chassa de son paradis, et le mit sous la puissance du démon, par qui il s'était laissé vaincre. Mais en même temps, touché de pitié, il lui promit que de sa race il lui naîtrait un sauveur, par qui l'empire du démon serait détruit et l'homme

 

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délivré du péché et de la mort: c'est le Christ ou le Messie, qui devait naître au milieu des temps.

 

III. La corruption du monde, et le déluge.

 

Les hommes ainsi corrompus dès leur origine, devenaient plus méchants à mesure qu'ils se multipliaient. Caïn, l'un des fils d'Adam, tua son frère Abel le juste, dont il était jaloux ; et sa postérité imita ses crimes. Dieu donna Seth à Adam au lieu d'Abel. La connaissance et le service de Dieu se conserva dans la famille de Seth, jusqu'à ce que cette famille bénite s'étant mêlée avec celle de Caïn méchant et maudit, tout le genre humain fut corrompu. Alors Dieu résolut de noyer tous les hommes par un déluge universel , en réservant seulement Noé avec sa famille, afin de repeupler de nouveau la terre. Avant que d'envoyer le déluge, Dieu ordonna à Noé de faire de bois, en forme de coffre, un grand bâtiment qu'on appela l'Arche, et il y renferma les hommes avec les animaux qu'il voulut sauver, de toutes les espèces. Les eaux s'élevaient par toute la terre, jusqu'à couvrir les plus hautes montagnes. L'arche protégée de Dieu, voguait dessus. Noé en sortit quand la terre fut desséchée, et un an après qu'il y était entré. La première chose qu'il fit fut d'élever un autel, et d'offrir à Dieu un sacrifice en action de grâces.

 

IV. L'ignorance et l'idolâtrie répandues par toute la terre : la vocation d'Abraham : les promesses et l'alliance.

 

La terre se repeupla d'hommes et d'animaux et toutes les nations se formèrent des trois enfants de Noé, Sem, Cham, et Japhet. En s'éloignant des commencements, les hommes oubliaient Dieu qui avait fait le ciel et la terre, et les avait faits eux-mêmes. On adora les créatures où l'on vit quelque chose d'excellent, comme les astres, le ciel, les hommes extraordinaires; et l'idolâtrie commençait à se répandre par tout l'univers. La véritable religion ne laissait

 

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pas de se conserver avec la mémoire de la création du monde. Les hommes se la laissaient les uns aux autres par tradition, et comme de main en main. Mais de peur qu'avec le temps elle ne se perdit tout à fait parmi tant de corruption, Dieu appela le patriarche Abraham, né de la race de Sem. Il fit alliance avec lui, en lui promettant d'être son Dieu et de sa postérité, et l'obligeant aussi à le servir, lui et ses descendants. La circoncision fut établie comme le sceau de l'alliance. Abraham fut introduit dans la terre de Chanaan, que Dieu lui promit de donner à sa postérité. C'est celle que nous appelons la Judée, la Palestine, ou la Terre sainte. Dieu y voulait être servi par les descendants d'Abraham. Pour combler ce patriarche de ses grâces, il lui promit de nouveau le Sauveur du monde, qui devait naître de sa race, et par lequel toutes les nations de la terre, après s'être longtemps égarées, devaient retourner un jour au vrai Dieu, qui avait fait le ciel et la terre, les hommes et les animaux.

Dieu confirme son alliance, et les promesses du Christ qui devait venir, à Isaac fils d'Abraham, et à Jacob , son petit-fils. Il donna à Jacob le nom d'Israël. Abraham, Isaac et Jacob vécurent dans la Palestine, tantôt d'un côté, tantôt d'un autre, sans y avoir de demeure fixe. Leur vie était simple et laborieuse ; ils nourrissaient de grands troupeaux. Dieu bénissait leur travail à cause qu'ils le servaient, et ils étaient respectés des princes et des habitants du pays. Jacob y eut douze enfants, qu'on appelle les douze patriarches, c'est-à-dire les premiers pères des Israélites, et la tige de leurs douze tribus. C'est de là que sont sortis les Israélites, et on les appelle aussi les Hébreux.

 

V. Le peuple de Dieu captif en Egypte, et délivré par Moïse.

 

Une famine universelle obligea Jacob à quitter la terre de Chanaan , pour se retirer avec ses enfants dans l'Egypte, qui n'en était pas éloignée. Tout abondait en Egypte par la prévoyance de Joseph, un des fils de Jacob, et celui qu'il aimait le mieux : mais il croyait l'avoir perdu, et l'avait pleuré comme mort, il y avait

 

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déjà longtemps. Cependant Dieu l'avait conservé miraculeusement; et Pharaon, roi d'Egypte, lui avait donné tout pouvoir dans son royaume. Jacob reçu en Egypte par ce moyen, s'y établit avec sa famille ; et là, prêt d'expirer, il bénit ses enfants, chacun en particulier. Parmi tous ses enfants, Juda devait être le plus célèbre. C'était du nom de Juda que la Palestine devait un jour tirer son nom, et devenir la Judée. De ce même nom tous les Hébreux devaient aussi un jour être appelés Juifs. Jacob en le bénissant , lui annonça la gloire de sa postérité, et lui prédit que le Christ sorti de sa race, serait l'attente des peuples.

La famille de Jacob devint un grand peuple ; elle demeura dans la foi des patriarches, et servit le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, que l'Egypte plongée dans l'idolâtrie ne connaissait pas. Cependant un autre Pharaon monta sur le trône, et ne se souvint plus des services de Joseph. La jalousie de ce prince et de ses sujets leur fit prendre la résolution d'exterminer les Hébreux. Dieu les sauva de leurs mains sous la conduite de Moïse, par des prodiges inouïs. L'Egypte fut frappée de dix terribles fléaux de Dieu, qu'on appelle les dix plaies d'Egypte. L'eau des rivières fut changée en sang, et les Egyptiens trouvaient à peine de quoi boire; les grenouilles remplirent toutes leurs maisons ; des mouches de diverses sortes pénétraient partout, et ne leur laissaient aucun repos; Dieu envoya la mortalité et des ulcères terribles sur les hommes et sur les animaux; la grêle ravagea les moissons, dont les restes furent dévorés par des sauterelles qui couvraient la face de la terre; toute l'Egypte fut couverte de ténèbres épaisses; on ne se connaissait plus ; enfin Dieu envoya son ange, qui en une nuit fit mourir tous les premiers-nés des Egyptiens, depuis le fils du roi assis sur son trône, jusqu'au fils de la servante occupée au moulin, et dans les services les plus bas de la maison. Pharaon à cette fois écouta la voix de Dieu, et laissa sortir les Israélites. La mer Rouge s'ouvrit devant eux pour leur faire un passage ; et un peu après ils virent flotter sur les eaux le corps de Pharaon et ceux de ses soldats, qui les poursuivaient : c'est qu'ils s'étaient repentis d'avoir obéi à Dieu ; Dieu aussi les fit périr sans miséricorde.

 

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VI. Le peuple dans le désert : la loi : l'entrée dans la terre promise : Josué : David : Salomon : le temple : le schisme de Jéroboam : la captivité de Babylone : les prophéties : l'attente du Christ.

 

Les Israélites restèrent quarante ans dans le désert ; mais Dieu les protégeait. La manne tomba du ciel pour les nourrir , un rocher frappé par la verge de Moïse, leur fournit des eaux en abondance. Dès le commencement, Dieu leur parut sur le mont de Sinaï, avec une démonstration étonnante de sa majesté et de sa puissance : au milieu des éclairs et des tonnerres, il écrivit de son doigt les dix commandements, qu'on appelle le Décalogue, sur deux tables de pierre, et leur donna la loi sous laquelle ils devaient vivre dans la terre de Chanaan, jusqu'à la venue du Christ.

Le temps était arrivé où Dieu avait résolu de donner aux Israélites cette terre promise à leurs pères. Moïse, leur législateur, les mena jusqu'à l'entrée : Josué les y introduisit, et la partagea entre les douze tribus. Dieu enfin suscita David, qui en acheva la conquête : la royauté fut établie dans sa famille : Dieu lui promit que le Christ sortirait de lui. Aussi David était-il de la tribu de Juda, dont le Messie devait naître, selon l'oracle de Jacob. David chanta dans ses Psaumes les merveilles du Sauveur qui devait venir : il en vit la figure en la personne de Salomon son fils et son successeur. Durant le règne de Salomon, le temple fut bâti dans Jérusalem , et cette sainte cité fut la figure de l'Eglise chrétienne. Salomon ne fut pas fidèle à Dieu, et aussi son royaume fut divisé sous Roboam, son fils et son successeur. Des douze tribus il y en eut dix qui se séparèrent du temple et de la famille de David, à qui Dieu avait donné le royaume. Jéroboam fut le chef de ces rebelles. C'est la figure des schismatiques et de leurs auteurs, qui se séparent de l'Eglise. Dieu les rejeta, et le nom en est aboli. La tribu de Juda fut le chef de ceux qui demeurèrent fidèles. Mais les Juifs oublièrent souvent le Dieu de leurs pères, et leurs infidélités leur attirèrent divers châtiments. Après les impiétés d'Achaz et de Manassès, rois de Juda, Dieu appela Nabuchodonosor, roi de Babylone, pour punir les ingratitudes de son peuple : Jérusalem fut

 

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détruite, le temple réduit en cendres, et tout le peuple mené captif en Babylone. Mais Dieu se souvenait toujours de ses anciennes miséricordes, et des promesses qu'il avait faites à Abraham, Isaac et Jacob. Ainsi après soixante et dix ans de captivité, il ramena son peuple dispersé dans la terre de ses pères : Jérusalem fut réparée, et le temple rétabli sur ses ruines. Cyrus, roi de Perse, fut choisi de Dieu pour accomplir cet ouvrage. Esdras et Néhémias y travaillèrent sous les ordres des rois de Perse. En ce temps et durant plusieurs siècles, Dieu ne cessa d'envoyer ses prophètes, qui reprenaient le peuple et fortifiaient les serviteurs de Dieu dans son culte. Ensemble ils prédisaient le règne éternel, et les souffrances du Christ ; et le peuple de Dieu vivait dans cette attente.

 

VII. La venue de Jésus-Christ : sa prédication : sa mort, sa résurrection, son ascension : sa toute-puissance.

 

Il y avait environ quatre mille ans que le monde vivait dans les ténèbres. Dieu n'était connu qu'en Judée, et dans le plus petit peuple de l'univers. L'heure bienheureuse étant arrivée, où ce Christ tant promis devait venir, Dieu envoya au monde son propre Fils : le Verbe de Dieu se fit homme. La nouvelle de sa prochaine venue fut annoncée à Marie, qui devait être sa mère, et néanmoins toujours vierge. Elle crut : le Christ, Fils de Dieu, fut conçu dans ses entrailles. Il naquit à Bethléem : il .fut circoncis et nommé Jésus, c'est-à-dire Sauveur. Il croissait en obéissant à Marie sa Mère, et à Joseph son nourricier. A l'âge d'environ trente ans, il fut baptisé par saint Jean-Baptiste : il prêcha dans la Judée, et il annonça l'Evangile , c'est-à-dire la bonne nouvelle; et cette bonne nouvelle , c'est la rémission des péchés, et la vie éternelle, à ceux qui croiraient en lui, et vivraient selon les préceptes de la loi nouvelle qu'il prêchait. Pour jeter les fondements de son Eglise, il appela ses douze apôtres, dont saint Pierre fut établi le chef par Jésus-Christ. Cependant la jalousie des pontifes, des pharisiens et des docteurs de la loi s'élevait contre lui, à cause qu'il reprenait leurs erreurs et leur hypocrisie. Enfin, il fut crucifié sur le Calvaire, auprès de Jérusalem, entre deux voleurs. Les

 

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Juifs continuèrent à l'outrager au milieu de son supplice ; et comme il eut demandé à boire, on lui présenta dans une éponge du fiel et du vinaigre. Tout ce qui était écrit de lui dans les Psaumes et dans les Prophéties, fut accompli : il expira sur la croix ; son corps fut mis dans un tombeau : son âme sainte descendit dans les enfers, où elle délivra les Pères détenus dans ces lieux souterrains et se réunit à son corps le troisième jour. Ce jour même , Jésus-Christ ressuscité se fit voir à ses disciples incrédules. Ils voient, ils touchent ses plaies, ils y enfoncent leurs doigts et leurs mains, ils sont convaincus. Durant l'espace de quarante jours Jésus-Christ leur parle, il les instruit ; il envoie ses douze apôtres par toute la terre, pour y être les fondateurs des églises chrétiennes, et la source de tous les pasteurs qui les devaient gouverner jusqu'à la fin du monde ; enfin après leur avoir promis d'être toujours avec eux jusqu'à la fin des siècles, il monte aux cieux en leur présence. Là il est assis à la droite de son Père, et toute puissance lui est donnée dans le ciel et sur la terre.

 

VIII. Descente du Saint-Esprit, et l'établissement de l'Eglise.

 

Cinquante jours après Pâques, et le jour de la Pentecôte, il envoya le Saint-Esprit qu'il avait promis. Les apôtres remplis de force, prêchent par tout l'univers Jésus-Christ ressuscité, et la rémission des péchés en son nom et par son sang. En peu de temps ils remplissent tout l'univers de l'Evangile, et répandent leur sang pour en confirmer la vérité. L'empereur Néron, le plus infâme et le plus cruel de tous les princes, fut le premier persécuteur de l'Eglise, et il fit mourir à Rome les apôtres saint Pierre et saint Paul. Aussitôt après cette première persécution, la guerre commença contre les Juifs qui avaient excité l'empire romain contre les saints, et avaient livré les apôtres aux empereurs. A ce coup, Jérusalem périt sans ressource, le temple fut consumé par le feu, les Juifs périrent par le glaive. Alors ils ressentirent l'effet du cri qu'ils avaient fait contre le Sauveur : Son sang soit sur nous et sur nos enfants! La vengeance de Dieu les poursuit, et partout ils son!

 

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captifs et vagabonds. Cependant le monde, corrompu par l'idolâtrie et par toute sorte de vices, apprend une vie nouvelle. L'Eglise persécutée durant trois cents ans, souffre sans murmurer les dernières extrémités, et tout l'univers s'unit en vain pour la détruire. La sainteté de ses enfants et la constance de ses martyrs, édifie et convertit tous les peuples. Au temps que Dieu avait résolu de lui donner du repos, il suscita Constantin, empereur romain , son serviteur , qui embrassa publiquement le christianisme. Les rois de la terre devinrent les enfants et les défenseurs de l'Eglise ; et selon les anciennes prophéties, elle s'établit par toute la terre. Les hérésies prédites par Jésus-Christ et par les apôtres s'élèvent : tous les mystères de la foi sont attaqués les uns après les autres : la foi ne fait que s'affermir et s'éclaircir davantage. Par la sainte doctrine et par l'administration des saints sacrements, l'Eglise produit toujours des saints, qu'elle tient cachés dans son sein. Tous les siècles sont illustrés par l'exemple de quelque sainteté plus éclatante. Parmi beaucoup de tentations et de périls, les chrétiens attendent la résurrection générale, et le jour où Jésus-Christ reviendra dans sa majesté juger les vivants et les morts.

 

Pour imprimer ce récit dans l'esprit des enfants il est bon de leur faire retenir les noms de ceux dont Dieu s'est principalement servi; parce que l'expérience fait voir que la suite de l'Histoire sainte, comme attachée à ces noms se conserve mieux dans la mémoire. On pourra donc faire ces demandes, ou d'autres semblables.

 

Qui est le créateur du ciel et de la terre ?

Dieu éternel, Père, Fils, et Saint-Esprit, un seul Dieu en trois personnes.

 

Quel est le premier homme que Dieu a créé?

C'est Adam.

 

Et la première femme ?

C'est Eve.

 

Sont-ce là nos premiers parents?

Oui, Adam et Eve sont nos premiers parents.

 

Qu'en avons-nous hérité ?

Le péché et la mort.

 

Quel est le premier de tous les justes qui est mort dans la grâce ?

C'est Abel, que son frère Caïn tua par jalousie.

 

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Quel autre enfant Dieu donna-t-il à Adam à la place d'Abel ?

Il lui donna Seth, dans la famille duquel le service de Dieu se conserva.

 

Comment est-ce que Dieu punit la corruption universelle du monde ?

En envoyant le déluge.

 

Est-ce qu'il n'y avait point de juste sur la terre?

Il y avait le juste Noé.

 

Quelle grâce Dieu lui fit-il ?

De le conserver dans l'arche contre le déluge, lui et sa famille.

 

Par qui fut repeuplé le monde ?

Par les trois enfants de Noé, qui sont Sem, Cham et Japhet.

 

Avec qui Dieu a-t-il commencé son alliance ?

Avec Abraham.

De qui était-il descendu ?

De Sem.

 

Qui appelez-vous les patriarches ?

Abraham, Isaac son fils, Jacob fils d'Isaac, et ses douze enfants.

 

Quel autre nom a Jacob ?

Il s'appelle aussi Israël ; et c'est de lui que sont sortis les Israélites, c'est-à-dire le peuple de Dieu.

 

D'où sont sortis les douze tribus d'Israël ?

De ces douze enfants de Jacob.

 

Qui est celui de ces douze enfants de Jacob dont Jésus-Christ devait naître ?

De Juda.

 

Ou est-ce que les Israélites furent captifs dans le commencement?

En Egypte, où leurs pères s'étaient réfugiés dans une famine universelle.

 

De qui Dieu se servit-il pour les délivrer de cette servitude?

De Moïse.

 

Par qui Dieu a-t-il donné la loi aux anciens Hébreux ?

Par le même Moïse.

 

Qui les a introduits dans la terre promise?

C'est Josué.

 

Qui a achevé la conquête de cette terre ?

Le roi David.

 

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De quelle tribu était-il ?

De celle de Juda.

 

Quelle promesse particulière reçut-il de Dieu ?

Que le Christ, ou le Messie sortirait de sa race.

 

Qui a bâti le temple de Jérusalem ?

Salomon, fils de David, un des ancêtres de Jésus-Christ.

 

Que nous figure le temple ?

L'Eglise catholique, où Dieu veut être servi.

 

Sous quel roi est-ce que dix tribus se séparèrent du temple ?

Sous Roboam, fils de Salomon.

 

Qui fut l'auteur de ce schisme ?

Jéroboam, dont le nom est infâme à la postérité.

 

Que nous figure cela ?

Les hérésies et les schismes.

 

Quelle tribu fut le chef de ceux qui demeurèrent fidèles ?

C'est la tribu de Juda, dont le Christ devait sortir.

 

Etait-il attendu par le peuple juif ?

Oui, il était attendu, et il était prédit par Moïse, par David dans ses Psaumes, et par les prophètes.

 

Quand est-ce que Jésus-Christ est venu ?

Environ l'an quatre mille du monde.

 

De qui est-il fils ?

Il est Fils de Dieu dans l'éternité, et de la Vierge Marie dans le temps.

 

Qui sont ceux qu'il a appelés pour établir son Eglise ?

Les douze apôtres.

 

Qui est le premier des douze apôtres ?

C'est saint Pierre.

 

Qui lui a donné cette primauté ?

Jésus-Christ même.

 

D'où sont venus tous les évêques et tous les pasteurs de l'Eglise ?

Des douze apôtres.

 

Qui est le premier persécuteur de l'Eglise ?

C'est Néron, le plus cruel et le plus infâme de tous les princes.

 

Par qui commença-t-il la persécution ?

Par les apôtres saint Pierre et saint Paul.

 

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Ou leur fit-il souffrir le martyre ?

A Rome même.

 

Qui est le premier prince qui ait fait publiquement profession du christianisme ?

C'est l'empereur Constantin.

 

Le curé ou le catéchiste pourra ici raconter la conversion de Constantin : la croix qui lui apparut dans le ciel avec ces paroles : En celle-ci tu voûteras ; la victoire qui s'en ensuivit, et comme la religion chrétienne fut embrassée et exaltée par cet empereur.

Il pourra aussi raconter succinctement et à diverses reprises, pour ne point trop charger en une fois la mémoire des enfants, que le premier évêque qui a prêché l'Evangile en ces pays, a été saint Denys, envoyé par le pape qui était alors; que saint Denys confirma l'Evangile par son martyre ; que c'est delà qu'est venue une longue suite d'évêques, par la grâce de Dieu, tous catholiques ; que la nation des Français étant entrée dans ces pays. Clovis, un de ses rois, gagna une grande bataille, en invoquant Jésus-Christ; qu'il fut baptisé par saint Rémi, archevêque de Reims, avec tous les François; qu'il se fit à leur conversion une infinité de miracles, par où la foi catholique fut tellement affermie, que depuis ce temps elle n'a jamais été altérée, et que depuis douze cents ans nos rois et tout ce royaume a toujours été catholique, uni à l'Eglise romaine et au successeur de saint Pierre.

Que le catéchiste ne croie pas avoir perdu son temps, en imprimant ces choses dans l'esprit des enfants : car par ce moyen il leur donne une idée générale de la religion, et les attache au corps de l'Eglise catholique.

 

 

PREMIERE PARTIE DE  LA DOCTRINE CHRÉTIENNE

 

QUI CONTIENT UNE INSTRUCTION GÉNÉRALE, ET LES PREMIERS PRINCIPES DE LA RELIGION.

 

LEÇON I. De la doctrine chrétienne en général, et de la connaissance de Dieu.

 

Représenter Jésus-Christ enfant au milieu des docteurs, comme ci-dessus, Ier Cat. Leçon 1; ou Jésus-Christ enseignant sur la montagne ou sur la nacelle de Pierre, et l'attention de tout le peuple ; ou les miracles dont il a confirmé sa doctrine.

 

Etes-vous chrétien ?

Oui; je suis chrétien par la grâce de Dieu.

 

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Pourquoi dites-vous par la grâce de Dieu?

Parce que c'est un don de Dieu, et le plus grand de tous les dons, d'être chrétien.

 

Qui appelez-vous chrétien ?

Celui qui est baptisé, et qui croit et confesse la doctrine chrétienne.

 

Qu’appelez-vous la doctrine chrétienne ?

Celle que Jésus-Christ a enseignée.

 

Comment est-ce qu'on apprend la doctrine chrétienne ?

Par le catéchisme.

 

Que veut dire ce mot catéchisme ?

Il veut dire instruction.

 

De qui faut-il recevoir cette instruction ?

De l'Eglise et de ses pasteurs.

 

Que nous apprend la doctrine chrétienne ?

Elle nous apprend pourquoi Dieu nous a mis au monde.

 

Pourquoi nous a-t-il mis au monde ?

Pour le connaître, l'aimer, le servir, et par ce moyen obtenir la vie éternelle.

 

Qu'est-ce que Dieu ?

C'est le Créateur du ciel et de la terre, et le Seigneur universel de toutes choses.

 

Faites-nous connaître un peu plus en particulier ce que vous croyez de Dieu ?

Dieu est un esprit infini, éternel, incompréhensible, qui est partout, qui voit tout, qui peut tout, qui a fait toutes choses de rien, qui gouverne tout par sa sagesse.

 

Dites tout cela en un mot ?

Dieu est parfait.

 

Qu'entendez-vous par ce mot ?

Tout ce qu'on peut concevoir de perfection est en Dieu, et infiniment au delà : rien ne lui manque.

 

Qu'entendez-vous, quand vous dites que Dieu est esprit ?

Qu'il est une raison, une intelligence, qui ne peut être vue de nos yeux, ni touchée de nos mains, ni aperçue par aucun de nos sens, mais seulement conçue par notre esprit.

 

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Mais notre esprit peut-il comprendre Dieu ?

Non : Dieu est incompréhensible.

 

Dieu a-t-il un corps ?

Dieu n'a ni corps, ni forme ou figure humaine, ni corporelle.

 

Pourquoi donc parle-t-on si souvent des mains de Dieu, de ses yeux, et ainsi du reste ?

Par ses yeux, on signifie qu'il voit tout; par ses mains, qu'il fait tout ; par ses bras, on entend sa grande puissance : et on exprime, comme on peut, sa grandeur, en mettant toutes les créatures à ses pieds.

 

Qu’entendez-vous en disant que Dieu est partout ?

Qu'il est au ciel, en la terre et en tout lieu.

 

Dieu est-il en nous ?

Il est en nous, et c'est lui qui continuellement nous donne l'être et la vie.

 

Qu'entendez-vous en disant que Dieu voit tout ?

Qu'il voit tout ensemble le passé, le présent et l'avenir, et jusqu'à nos plus secrètes pensées.

 

Qu'entendez-vous en disant que Dieu peut tout ?

Qu'il peut tout ce qu'il lui plaît, et qu'il fait tout sans aucune peine par sa seule volonté.

 

Qu’entendez-vous en disant que Dieu gouverne tout?

Qu'il n'arrive rien que ce qu'il ordonne, ou ce qu'il permet.

 

Par ou connaissez-vous Dieu ?

Par la beauté de ses ouvrages, par l'ordre du monde, et par sa lumière qu'il a mise en nous.

 

Dieu a-t-il fait toutes les créatures ?

Oui, il les a faites toutes, jusqu'à un ver de terre.

 

Comment pouvez-vous croire qu'il a fait de si viles créatures ?

Parce que sa puissance et sa sagesse y reluisent, autant et plus quelquefois que dans celles que nous admirons le plus.

 

Dieu a-t-il fait le péché ?

A Dieu ne plaise : Dieu n'a pas fait le péché ; mais il le permet seulement.

 

Pourquoi Dieu permet-il le péché?

Pour en tirer un plus grand bien.

 

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LEÇON II. De la création de l'ange et de l'homme.

 

Raconter l'œuvre des six jours (Gen., I), ou en particulier la création de l'homme (Gen., I, 26 ; II, 7, 8. etc.).

 

Quelles sont les plus parfaites créatures de Dieu?

C'est l'ange et l'homme.

 

N'y a-t-il pas de bons et de mauvais anges?

Oui : il y a de bons et de mauvais anges.

 

Qui appelez-vous les bons anges ?

Ceux qui ont persévéré dans le bien.

 

Et les mauvais anges, qui sont-ils ?

Ceux qui n'ont pas persévéré dans le bien.

 

Comment les appelez-vous?

Les démons, les diables, les malins esprits , les anges de ténèbres, dont Satan est le chef.

 

Dieu est-il le créateur des mauvais anges comme des bons?

Dieu en est le créateur, mais il ne les a pas faits mauvais.

 

Dieu les avait-il créés bons et saints comme les autres ?

Oui : Dieu les avait créés bons et saints comme les autres.

 

Qui est-ce qui les a faits mauvais ?

C'est eux-mêmes qui se sont faits mauvais par leur péché.

 

D'où vient qu'ils tentent les hommes, et qu'ils les induisent au mal ?

Parce qu'ils sont mauvais, et jaloux du bonheur qui nous est promis.

 

Dieu a-t-il fait le corps de l'homme aussi bien que son âme?

Oui : Dieu a également fait l'un et l'autre.

 

De quoi a-t-il formé le corps du premier homme ?

De terre, ou plutôt de boue.

 

Et son âme, l'a-t-il aussi formée de terre ?

Non, il l'a créée par sa toute-puissance.

 

Et crée-t-il de même nos âmes?

Oui, il les crée, et les unit au corps humain, toutes les fois qu'il forme un homme.

 

Comment appelez-vous l’âme de l'homme?

Je l'appelle âme raisonnable.

 

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Pourquoi l'appelez-vous raisonnable?

Parce qu'elle est capable de raison.

 

En quoi connaissez-vous que l'homme est capable de raison ?

Parce qu'il rend raison de ce qu'il fait, et sait pourquoi il le fait.

 

Donnez-en un exemple ?

Par exemple, je sais que je viens au catéchisme pour apprendre ma religion, et pour être éternellement bienheureux en la pratiquant.

 

En quoi consiste l'excellence de l’âme de l'homme ?

En ce que Dieu l'a faite à son image et ressemblance.

 

En quoi est-ce que l’âme est faite à l'image et ressemblance de Dieu ?

En ce qu'elle peut le connaître et l'aimer, et par ce moyen être comme lui éternellement bienheureuse.

 

L'ange et l'homme n'ont-ils pas le libre arbitre ?

Oui : l'ange et l'homme ont le libre arbitre ?

 

Qu'appelez-vous libre arbitre ?

La liberté du choix qui nous est donnée, en ce que nous pouvons faire et ne faire pas, comme il nous plaît, les choses que nous faisons.

 

Donnez-nous-en quelque exemple?

Par exemple, je puis parler ou me taire, marcher ou ne marcher pas, et ainsi du reste.

 

Pouvez-vous faire de même ce qui regarde le salut ?

Oui : je le puis; mais avec la grâce de Dieu.

 

Que sentez-vous donc de principal en vous-même ?

Deux choses principales : connaître ou entendre, et vouloir ou me porter à ce qu'il me plaît.

 

Quel usage devez-vous faire de ces deux choses ?

Les rapporter à Dieu, c'est-à-dire le connaître et l'aimer.

 

Pourquoi les devez-vous rapporter à Dieu ?

Parce que Dieu me les a données pour cette fin.

 

Qui vous a donc donné votre intelligence ou votre entendement ?

C'est Dieu.

 

Qui vous a donné la liberté par laquelle vous choisissez ce que vous

voulez ?

C'est Dieu.

 

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Quel usage en devez-vous faire ?

Les lui consacrer.

 

Comment appelez-vous nos premiers parents ?

Adam et Eve.

 

Pourquoi Dieu a-t-il voulu que tous les hommes sortissent d'un seul mariage ?

Pour établir l'union et une espèce de parenté entre tous les hommes.

 

LEÇON III. De la chute de l'homme.

 

La tentation d'Adam, sa désobéissance, le châtiment : le chérubin tournant son glaive enflammé pour empêcher le retour à l'arbre de vie. (Gen., III.)

 

Dieu avait-il fait le premier homme bon et saint?

Oui : Dieu l'avait fait bon et saint.

 

Et nous, sommes-nous aussi bons et saints en venant au monde ?

Non, nous sommes mauvais et pécheurs.

 

Est-ce Dieu qui nous a faits mauvais?

A Dieu ne plaise : Dieu ne fait rien qui ne soit bon.

 

Comment donc naissons-nous pécheurs?

C'est par le péché de notre premier père.

 

Comment est-ce que nous sommes pécheurs par le péché de notre premier père ?

Il ne faut pas demander comment : il suffit que Dieu l'ait révélé.

 

Comment appelez-vous ce péché que nous apportons en naissant?

On l'appelle péché originel, c'est-à-dire péché qu'on apporte dès son origine ou dès sa naissance.

 

Quel a été le péché d'Adam ?

C'est d'avoir mangé du fruit défendu.

 

Ce fruit était-il mauvais ?

Non : Dieu ne fait rien de mauvais.

 

Pourquoi donc Dieu l'avait-il défendu à l'homme ?

Pour éprouver son obéissance.

 

Qui est-ce qui porta l'homme à désobéir à Dieu?

C'est le démon qui le tenta.

 

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Qu'appelez-vous tenter l'homme ?

Le porter au mal.

 

L'homme n'a donc pas péché, puisque c'est le démon qui l'a porté à mal faire?

Il a grièvement péché, parce qu'avec la grâce de Dieu il pou-voit résister à la tentation du malin esprit.

 

LEÇON IV. Des effets du péché d'Adam.

 

Adam surpris dans son crime ; il n'ose paraître devant Dieu : le remords de sa conscience : la honte de sa nudité : son travail et ses misères , et la corruption du genre humain. (Gen., III, 7, 8, 9, 10, 11, 16, 17,18, 19; IV, VI.)

 

Quels effets ressentons-nous du péché d'Adam ?

De très-malheureux effets dans le corps et dans l’âme.

 

Quels effets en ressentons-nous dans le corps?

La mort et toutes ses suites, comme sont les maladies et toutes les incommodités de la vie.

 

L'homme eût-il été immortel, s'il n'eût point péché ?

Oui : sans le péché, Adam et tous les hommes auraient été immortels dans le corps comme dans l’âme.

 

Comment le corps aurait-il été immortel?

Par un don particulier de Dieu.

 

Quels effets du péché ressentons-nous dans nos âmes?

Deux malheureux effets, l'ignorance et la convoitise ou concupiscence.

 

En quoi consiste notre ignorance ?

Principalement en ce que nous avons perdu la connaissance de Dieu et de nous-mêmes.

 

A quoi voyez-vous que l'homme a perdu la connaissance de Dieu ?

Je le vois principalement par l'idolâtrie, qui avant la venue de Jésus-Christ, occupait presque tout le genre humain.

 

Qu'est-ce que l'idolâtrie?

C'est adorer la créature au lieu du Créateur.

 

Pourquoi dites- vous que l'idolâtrie occupait presque tout le genre humain ?

Parce qu'il n'y avait que le peuple juif qui reconnût Dieu.

 

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Le peuple juif était-il fort étendu?

Il était renfermé dans un fort petit pays.

 

Et ce peuple était-il tout à fait pur d'idolâtrie ?

Il y était très-enclin, et y retombait souvent.

 

Pourquoi dites-vous que l'homme ne se connaît pas lui-même?

Parce qu'il ne songe pas qu'il ait rien au-dessus des bêtes, mettant toutes ses pensées dans son corps.

 

Qu'appelez-vous la concupiscence ou la convoitise ?

C'est l'inclination au mal.

 

Sommes-nous enclins au mal ?

Oui : nous sommes enclins au mal.

 

Comment ?

En ce que nous sommes portés à nous attacher aux plaisirs sensibles, et à nous aimer nous-mêmes plus que Dieu.

 

LEÇON V. De la réparation du genre humain, et du Rédempteur.

 

Raconter sommairement comment Jésus-Christ a été promis à Adam, à Abraham, et aux patriarches; à Moïse, à David, à Salomon et aux prophètes. Voyez ci-dessus, au commencement de ce catéchisme.

 

Que méritaient les hommes par le péché originel ?

Ils méritaient tous la mort éternelle.

 

Comment Dieu les en a-t-il délivrés ?

Par une pure miséricorde.

 

De quel moyen s’est-il servi pour les en délivrer ?

C'est en leur donnant un Sauveur et un Rédempteur.

 

Quel est-il ?

C'est Jésus-Christ.

 

Pourquoi est-il appelé Sauveur ?

Parce qu'il nous sauve de nos péchés.

 

Et le mot de Rédempteur, que veut-il dire ?

Il veut dire qui rachète, comme quand on rachète des esclaves.

 

Jésus-Christ a-t-il toujours été connu ?

Oui : dès l'origine du monde.

 

Les Juifs l'attendaient-ils ?

Oui : ils l'attendaient sous le nom de Christ ou de Messie.

 

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Les Juifs ne l'attendent-ils pas encore ?

Oui : ils l'attendent encore, tant ils sont aveugles.

 

LEÇON VI. De ce qu'il faut faire pour être sauvé, et des trois vertus théologales.

Instruction sur la liaison qui doit être entre les vertus : et en rapporter des exemples en Abraham : de sa foi, lorsqu'il sortit de son pays à la voix de Dieu (Gen., XII,), et qu'il crut qu'il lui donnerait de Sara, sa femme, vieille et stérile , une longue postérité (Gen., XV, 1 etc.. jusqu'au 7,) : de son espérance , lorsqu'il s'appuya sur la promesse de Dieu, qui l'assura qu'il serait son protecteur et sa grande récompensé (Gen., XV. I,) : de sa charité, lorsqu'il voulut immoler pour l'amour de Dieu son fils Isaac. (Gen., XXII.)

 

N'avons-nous rien à faire pour être sauvés par Jésus-Christ ?

Ce serait une impiété de le croire.

 

Que faut-il faire pour être sauvé par Jésus-Christ?

Il faut croire en lui, et vivre selon ses préceptes et ses exemples.

 

Ce n'est donc pas lui qui nous sauve ?

C'est lui qui nous sauve, parce qu'il nous mérite lui seul la rémission de nos péchés, et la grâce de bien faire.

 

Quelles vertus Jésus-Christ nous ordonne-t-il d'avoir pour être sauvés ?

Il y en a trois, qui sont particulières au chrétien, et auxquelles toutes les autres se rapportent.

 

Nommez-les.

La foi, l'espérance et la charité.

 

Comment les appelle-t-on?

On les appelle vertus théologales, ou divines.

 

Qu'appelez-vous vertus théologales ou divines ?

Celles qui se portent vers Dieu considéré en lui-même, comme vers leur objet principal.

 

Qu'appelez-vous un objet?

La chose vers laquelle on se porte : comme la vue se porte vers la lumière et les couleurs : c'est son objet.

 

Quel est donc l'objet principal des vertus théologales ?

C'est Dieu considéré en lui-même.

 

Montrez comment les trois vertus théologales se portent vers Dieu.

C'est que nous croyons en Dieu par la foi; par l'espérance nous espérons de le posséder; et nous l'aimons par la charité.

 

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Qu'est-ce que la foi ?

C'est une vertu et un don de Dieu, par lequel nous croyons en lui, et tout ce qu'il a révélé à son Eglise.

 

Qu'est-ce que l'espérance ?

C'est une vertu et un don de Dieu, par lequel nous attendons la vie éternelle qu'il a promise à ses serviteurs.

 

Qu’est-ce que la charité ?

C'est une vertu et un don de Dieu, par lequel nous aimons Dieu sur toutes choses, et notre prochain comme nous-mêmes.

 

Pourquoi dites-vous que ces vertus sont des dons de Dieu ?

Parce qu'en effet c'est Dieu qui les donne.

 

Les autres vertus, par exemple, la sobriété, ne doivent-elles pas se rapporter à Dieu ?

Oui : mais ce n'est pas immédiatement.

 

Qu'appelez- vous se rapporter à Dieu immédiatement ?

C'est-à-dire se rapporter à Dieu sans milieu, et en le considérant en lui-même.

 

Eclaircissez ceci par quelque exemple.

La sobriété, par exemple, est une vertu qui nous apprend à nous modérer dans le boire et dans le manger ; et c'est là son propre objet.

 

Et quel est le propre objet des vertus théologales?

C'est Dieu même; car c'est croire en Dieu, mettre son espérance en Dieu, aimer Dieu plus que soi-même et que toutes choses.

 

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SECONDE PARTIE DE  LA DOCTRINE  CHRÉTIENNE

 

QUI CONTIENT LES INSTRUCTIONS PARTICULIÈRES
SUR CHAQUE VERTU THÉOLOGALE
ET PARTICULIÈREMENT SUR LA FOI.

 

LEÇON I. De la foi et du Symbole des apôtres.

 

Exemple. La foi d'Abraham et des patriarches. Récit. Jésus-Christ envoyant ses apôtres, comme ci-dessus , I Cat., Leçon V.

 

Qu'est-ce que la foi?

C'est une vertu et un don de Dieu, par lequel nous croyons en Dieu, et ce qu'il a révélé à son Eglise.

 

Ou sont contenues les choses principales que Dieu a révélées à son Eglise ?

Dans le Symbole des apôtres.

 

Que veut dire ce mot, Symbole ?

Il veut dire un signe, une marque, ou une chose établie par un commun consentement.

 

Pourquoi le Symbole est-il un signe ou une marque ?

Parce que c'est à cette marque qu'on reconnaît le chrétien, et qu'on le distingue d'avec l'infidèle.

 

Pourquoi attribuez-vous le Symbole aux apôtres?

Parce qu'il leur est attribué par la commune tradition de toutes les Eglises chrétiennes.

 

Combien y a-t-il d'articles dans le Symbole ?

Il y en a douze.

 

Récitez le Symbole.

Credo in Deum, etc.    Je crois en Dieu, etc.

 

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LEÇON II. Explication des huit premiers articles du Symbole.

 

Rien de la création ou de l'incarnation de Jésus-Christ, après le message de l'ange à la sainte Vierge.

 

Qu'est-ce qui nous est enseigné par les huit premiers articles du Symbole ?

Par ces articles, on nous instruit des deux plus grands mystères de notre foi, qui sont la sainte Trinité et l'incarnation.

 

Qu'est-ce que la sainte Trinité ?

C'est un seul Dieu en trois personnes, Père, Fils, et Saint-Esprit.

 

Qu'est-ce que Dieu?

Dieu est un esprit infini, éternel, incompréhensible, qui est partout, qui voit tout, qui peut tout, qui a fait toutes choses de rien, et qui gouverne tout par sa sagesse.

 

Y a-t-il plusieurs dieux ?

Non : il n'y a qu'un seul Dieu.

 

Combien y a-t-il de personnes en Dieu ?

Trois.

 

Quelles sont-elles?

Le Père, le Fils, et le Saint-Esprit ; et c'est ce que nous appelons la sainte Trinité.

 

Le Père est-il Dieu ?

Oui.

 

Le Fils est-il Dieu?

Oui.

 

Le Saint-Esprit est-il Dieu ?

Oui.

 

Ce sont donc trois Dieux ?

Non : car encore que ce soient trois personnes distinctes, elles ne sont pourtant qu'un seul Dieu, parce qu'elles n'ont qu'une même divinité.

 

Lequel est le plus grand, le plus sage et le plus puissant des trois?

Ils ont la même grandeur, la même sagesse et la même puissance.

 

Le Père est-il plus ancien que le Fils et le Saint-Esprit ?

Non : ils sont tous trois d'une même éternité ; enfin ils sont

 

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égaux en toutes choses, parce qu'ils ne sont qu'un seul Dieu.

 

Pourquoi répétez-vous si souvent ces paroles : Au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit ?

Pour nous ressouvenir que nous avons été baptisés au nom des trois personnes divines, Père, Fils, et Saint-Esprit.

 

Laquelle des trois Personnes s'est faite homme ?

Dieu le Fils, la seconde personne.

 

Le Père ne s'est-il pas fait homme ?

Non.

 

Le Saint-Esprit ne s'est-il pas fait homme ?

Non.

 

Qu'est-ce à dire se faire homme ?

C'est prendre un corps et une âme comme nous.

 

Oh le Fils de Dieu a-t-il pris ce corps et cette âme?

Au sein et dans les entrailles  de la bienheureuse Vierge Marie.

 

Comment cela s’est-il fait ?

Par l'opération du Saint-Esprit, et sans la connaissance d'aucun homme.

 

Mais saint Joseph, époux de la Vierge, n'est-il pas le père de Notre-Seigneur ?

Non, il n'en est pas le propre père, il n'en a été que le gardien et le nourricier.

 

La sainte Vierge a donc toujours été vierge ?

Oui : elle a toujours été vierge, et devant l'enfantement, et dans l'enfantement, et après.

 

Comment se peut-il faire qu'elle ait été Mère, et qu'elle soit demeurée vierge ?

C'est par un miracle de la toute-puissance de Dieu.

 

Le Fils de Dieu fait homme, comment s'appelle-t-il?

Il s'appelle Jésus-Christ.

 

Quel jour a-t-il été conçu au sein de sa bienheureuse Mère ?

Le jour de l'Annonciation, qu'on appelle vulgairement la Notre-Dame de Mars.

 

Quand est-il né ?

La nuit de Noël.

 

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Que veut dire ce mot, Noël ?

Il est tiré d'un mot latin, qui signifie naissance, natalis, par corruption, Noël.

 

Quel jour a-t-il été circoncis et appelé Jésus ?

Le premier jour de l'an.

 

Quel jour a-t-il été adoré des mages ?

Le sixième jour de janvier, qui pour cela est appelé le jour de l'Epiphanie, ou manifestation de Notre-Seigneur, vulgairement appelé le Jour des Rois.

 

Quel jour a-t-il été présenté au temple?

Le jour de la Chandeleur, auquel sa sainte Mère accomplit aussi la loi de la purification.

 

Quel jour est-il mort ?

Le vendredi-saint.

 

Comment est-il mort ?

Attaché à une croix.

 

Quel jour est-il ressuscité ?

Le jour de Pâques.

 

Quel jour est-il monté au ciel?

Le jour de l'Ascension.

 

Quel jour a-t-il envoyé le Saint-Esprit à son Eglise ?

Le jour de la Pentecôte.

 

Quand viendra-t-il du ciel en terre?

A la fin du monde, pour juger les vivants et les morts.

 

Pourquoi le Fils de Dieu s'est-il fait homme?

Pour nous racheter de l'enfer par son sang précieux, et nous sauver de la mort éternelle par la mort de la croix.

 

LEÇON III. Des quatre derniers articles du Symbole.

 

L'Eglise assemblée et formée le jour de la Pentecôte par la descente du Saint-Esprit, et par la prédication des apôtres. (Ad., II.)

 

Qu'est-ce que nous enseigne le neuvième article, Je crois la sainte Eglise ?

De croire la sainte Eglise catholique, et la communion des saints.

 

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Que veut dire ce mot, Eglise?

Il veut dire assemblée.

 

Et ce mot, catholique, que veut-il dire ?

Il veut dire universelle.

 

Pourquoi l'Eglise est-elle appelée universelle ?

Parce qu'elle est dans tous les temps et dans tous les lieux.

 

Qu'est-ce que l'Eglise?

C'est l'assemblée ou la société des fidèles.

 

Qu'est-ce qui les unit au dedans?

La même foi.

 

Qu'est-ce qui les unit au dehors ?

La profession d'une même foi, d'une même loi ; les mêmes sacrements ; le même gouvernement ecclésiastique sous un même chef visible, qui est le pape.

 

Peut-on être sauvé hors de l'Eglise catholique ?

Non : ainsi les Juifs, les païens, les hérétiques n'auront pas la vie éternelle, s'ils meurent hors de l'Eglise.

 

Qu’entendez-vous par la communion des saints?

J'entends principalement la participation qu'ont tous les fidèles du fruit des bonnes œuvres les uns des autres.

 

Que nous propose le dixième article, la rémission des péchés?

Que dans l'Eglise catholique réside la vertu de remettre les péchés ; et qu'elle s'exerce dans le baptême, et au sacrement de pénitence.

 

Que nous propose l'onzième article, la résurrection de la chair ?

Qu'à la fin du monde le corps de chaque homme sera réuni le même à son âme.

 

Que nous propose le dernier et douzième article, la vie éternelle?

Qu'après la résurrection générale, les justes vivront éternellement en corps et en âme dans la gloire et dans la félicité du paradis.

 

Faites un acte de foi sur tous les mystères du Symbole?

Mon Dieu, je crois tous et chacun de ces mystères , parce que vous les avez révélés à votre Eglise; et j'aimerais mieux mourir que d'en rejeter aucun.

 

Quel fruit devons-nous tirer de la connaissance des mystères de la

 

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Trinité, de l'incarnation, delà passion du Sauveur et de la vie éternelle ?

1. De ne point passer un seul jour sans remercier Dieu de ces bienfaits; 2. de détester le péché qui a fait souffrir tant de maux à Notre-Seignèur pour l'amour de nous; 3. d'avoir confiance qu'avec la grâce de Notre-Seigneur nous parviendrons à la vie éternelle.

 

EXPLICATION  PLUS PARTICULIÈRE DU  SYMBOLE.

 

On apprendra aux enfants l'explication contenue dans les huit leçons suivantes, quand on verra qu'ils seront plus intelligents; par exemple, approchant le temps de leur première communion ; et un peu après, dans le temps que le très-saint Sacrement les rendra plus attentifs et mieux disposés à entendre.

 

LEÇON IV. Explication du premier article du Symbole, où il est parlé du Père, et de la création.

 

Récitez le premier article du Symbole.

Je crois en Dieu le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre.

 

Que veut dire ce mot, Je crois ?

Il veut dire qu'on se soumet à ces vérités de tout son cœur, et sans hésiter.

 

Est-ce comme on croit les autres choses dont on est persuadé ?

Non : c'est croire avec une ferme foi, et plus que ce qu'on voit de ses yeux.

 

Pourquoi croit-on de cette sorte ?

Parce que c'est Dieu même qui le dit, et qu'il le faut croire plus que ses sens et sa propre raison, comme étant la vérité même.

 

Que signifient ces mots, Je crois en Dieu ?

Ils signifient qu'on se porte vers Dieu de tout son cœur et de toute son affection, aussi bien que de tout son entendement.

 

Peut-on croire en autre qu'en Dieu ?

Non : parce que Dieu seul est la première et souveraine vérité.

 

Que nous propose le premier article du Symbole ?

Ce qui regarde le Père éternel et la création.

 

Qu'entendez-vous par ce mot de Dieu ?

J'entends un esprit infini, éternel, incompréhensible, qui est

 

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partout, qui voit tout, qui peut tout, qui a fait toutes choses de rien, et qui gouverne tout par sa sagesse ; en un mot, qui est parfait, à qui rien ne manque.

 

Pourquoi dites-vous que Dieu est un esprit ?

Parce qu'il est une raison, une intelligence, qui n'a ni corps ni figure, qui ne peut être ni vue de nos yeux, ni touchée de nos mains, ni aperçue par aucun de nos sens, mais seulement conçue par notre esprit.

 

Pouvons-nous connaître Dieu parfaitement ?

Non : il est incompréhensible dans sa nature, dans sa perfection, dans ses conseils et dans ses œuvres.

 

Qu'entendez-vous par ce mot, Père.

Que Dieu est auteur de toutes choses.

 

Et quoi encore ?

Qu'il est père de tous les chrétiens, qu'il adopte pour ses enfants.

 

Qu’appelez-vous adopter ?

Les choisir et les prendre pour ses enfants par sa volonté.

 

Qu’entendez-vous encore par le mot de Père ?

Que de toute éternité Dieu est Père de son Fils unique, qui est la seconde personne de la très-sainte Trinité.

 

Que veut dire ce mot, tout-puissant ?

On comprend sous ce mot toutes les perfections de Dieu.

 

Que signifie-t-il particulièrement ?

Il signifie particulièrement que Dieu peut tout ce qui lui plaît, sans peine et par sa seule volonté.

 

Pourquoi nous propose-t-on en particulier la toute-puissance de Dieu ?

Afin que nous vivions entièrement dans sa dépendance.

 

Pourquoi l'appelle-t-on Créateur ?

Parce qu'il a tout tiré du néant.

 

Qu’est-ce qu'on entend par ces mots, Créateur du ciel et de la terre?

On entend, qu'avec le ciel et la terre, Dieu a fait tout ce qu'ils contiennent, c'est-à-dire toutes choses.

 

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LEÇON  V. Explication des articles où il est parlé de Jésus-Christ et de la rédemption; et premièrement du second article, et en Jésus-Christ, etc.

 

Récitez le second article du Symbole.

Et en Jésus-Christ son Fils unique, Notre-Seigneur.

 

Que nous propose ce second article, et les suivants jusqu'au huit?

Ce qu'il faut croire de Jésus-Christ, et de la rédemption du genre humain.

 

Pourquoi dit-on, Je crois en Jésus-Christ, comme on dit, Je crois en Dieu le Père ?

Parce que le Fils de Dieu, Jésus-Christ, est Dieu comme le Père.

 

Est-ce un autre Dieu que le Père ?

A Dieu ne plaise ; il n'y a qu'un seul Dieu.

 

Comment donc Jésus-Christ est-il Dieu ?

Parce qu'il est un seul Dieu avec le Père.

 

Que veut dire ce mot, Jésus ?

Il veut dire Sauveur.

 

Pourquoi appelle-t-on ainsi Jésus-Christ ?

Parce qu'il nous sauve de nos péchés.

 

D'où est venu ce nom de Jésus ?

Il a été apporté du ciel par un ange.

 

Et ce mot de Christ, que veut-il dire?

Il veut dire oint, et c'est la même chose que les anciens Hébreux entendaient par le mot de Messie.

 

Que veut dire le mot de Messie ?

Il veut dire Christ ou oint.

 

Pourquoi notre Sauveur est-il appelé oint?

Parce qu'on oignoit anciennement les prêtres ou sacrificateurs, les rois, les prophètes, et que Jésus-Christ était tout cela.

 

Mais Jésus-Christ a-t-il été oint d'une onction corporelle ?

Non : cette onction de Jésus-Christ, c'est la divinité qui habite en lui.

Pourquoi Jésus-Christ est-il appelé le Fils unique de Dieu? Parce qu'il en est le seul vrai Fils.

 

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Mais ne sommes-nous pas aussi enfants de Dieu ?

Nous sommes enfants de Dieu par adoption, c'est-à-dire par l'élection de Dieu et par sa grâce; mais Jésus-Christ est le seul vrai Fils par nature.

 

Que s'ensuit-il de ce que Jésus-Christ est l'unique et vrai Fils de Dieu par nature ?

Qu'il est de même nature que son Père, et Dieu comme lui.

 

Comment cela s'ensuit-il?

Parce que, même parmi les hommes, le fils est de même nature que son père.

 

Jésus-Christ est-il éternel comme son Père ?

Oui, il est éternel comme son Père, puisqu'il est de même nature, et un seul Dieu avec lui.

 

N'appelle-t-on pas aussi le Fils de Dieu du nom de Verbe ?

Oui, on l'appelle le Verbe de Dieu, le Verbe éternel.

 

Que veut dire ce mot de Verbe ?

Il veut dire parole.

 

Le Fils de Dieu est-il la parole de son Père ?

Il est sa parole intérieure et sa pensée éternellement subsistante, et de même nature que lui.

 

Qu'entendez-vous en disant que cette parole est subsistante ?

Que c'est une personne, comme le Père est une personne.

 

Pourquoi appelez-vous Jésus-Christ Notre-Seigneur?

Parce que, comme Dieu, il est le Seigneur de toutes choses.

 

Pourquoi encore ?

Parce qu'en qualité de Sauveur, il nous a acquis par son sang pour être son peuple particulier.

 

LEÇON VI. Explication du troisième article : Qui a été conçu, etc.

 

Répétez le troisième article.

Qui a été conçu du Saint-Esprit, né de la Vierge Marie.

 

Que veut dire cet article ?

Que Jésus-Christ, qui est le Fils de Dieu de toute éternité, a été fait dans le temps le fils de Marie.

 

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Cela s'est-il fuit par changement ?

Non : mais la personne du Fils de Dieu, en demeurant toujours ce qu'elle était, a élevé à soi la nature humaine et se l'est unie.

 

Le Fils de Dieu et le Fils de Marie, est-ce la même personne?

Oui : le Fils de Dieu et le Fils de Marie, c'est la même personne, un seul Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme, Dieu parfait et homme parfait.

 

La sainte Vierge est donc Mère de Dieu ?

Oui, la sainte Vierge est Mère de Dieu.

 

Pourquoi dites-vous que Jésus-Christ est Dieu parfait ?

Parce que toute la Divinité est en lui.

 

Pourquoi est-il homme parfait ?

Parce qu'il a un corps et une âme comme nous, et nous est semblable en tout, excepté le péché.

 

Il y a donc deux natures en Jésus-Christ ?

Il y a deux natures en Jésus-Christ, à savoir la nature divine et la nature humaine.

 

Comment entendez-vous que ces deux natures soient une même personne?

A peu près comme l’âme raisonnable et le corps humain est un seul homme ; ainsi Dieu et l'homme est un seul Jésus-Christ.

 

Comment appelez-vous ce mystère?

Incarnation, ou le mystère du Verbe incarné.

 

Que veut dire ce mot, incarné ?

Il veut dire fait chair.

 

Est-ce donc que le Fils de Dieu n'a pris que notre chair ?

Par la chair on entend la nature humaine tout entière, et aussi bien l’âme que le corps.

 

Jésus-Christ est-il vrai fils de Marie?

Il est vrai fils de Marie, conçu de son sang virginal, et né de son sein béni.

 

Pourquoi dites-vous que Jésus-Christ a été conçu du Saint-Esprit ?

Parce que c'est par l'opération du Saint-Esprit que son corps a été formé dans les entrailles de Marie toujours vierge.

 

Marie est-elle toujours vierge ?

Oui, elle est toujours vierge , devant l'enfantement, dans l'enfantement, et après l'enfantement.

 

63

 

Est-ce là ce que veut dire cette parole du Symbole, né delà Vierge

Marie ?

Oui : elle veut dire que Marie est toujours vierge, et la sainte

Eglise l'a toujours ainsi entendu.

 

LEÇON VII. Suite de l'instruction sur la personne de Jésus-Christ, et sur le mystère de la Rédemption, dans le quatrième article du Symbole.

 

Récitez le quatrième article du Symbole.

Qui a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié , mort, et enseveli.

 

Que veut dire ce mot, qui a souffert ?

Il exprime tous les tourments que Jésus-Christ a endurés, et sa passion tout entière.

 

Ou est-ce que Jésus-Christ a souffert ?

Dans le jardin des Olives, où il a été en agonie jusqu'à suer du sang, et entre les mains des soldats, qui le prirent et l'emmenèrent comme un criminel.

 

Ou encore ?

Chez Caïphe , souverain pontife , et chez Anne , beau-père de Caïphe, où il fut accusé, condamné, battu, souffleté, couvert de crachats, outragé et maltraité en toutes manières.

 

Ou encore ?

Chez Ponce Pilate, président et gouverneur de la Judée pour les Romains.

 

Que souffrit-il chez Pilate?

Il fut accusé de nouveau, flagellé, couronné d'épines qu'on lui enfonça dans la tête à coups de cannes ; moqué et outragé par toute la compagnie des soldats ; poursuivi à mort, à grands cris, par tout le peuple, qui lui préféra Barabbas, un voleur de grand chemin et un meurtrier; et enfin condamné à expirer sur la croix, encore que le juge eût reconnu son innocence.

 

Comment fut-il mené au supplice?

En portant sa croix sur ses épaules au milieu de Jérusalem.

 

Où fut-il crucifié?

Sur le Calvaire, petite montagne auprès de Jérusalem.

 

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Qu'y eut-il de plus honteux dans son supplice?

Qu'il ait été crucifié entre deux voleurs, comme le plus criminel.

 

A quelle heure fut-il crucifié ?

A la troisième heure du jour, qui comprenait tout le temps depuis neuf heures du matin jusqu'à midi.

 

Combien de temps fut-il en croix?

Quatre ou cinq heures environ ; après quoi il expira en faisant un grand cri.

 

Que lui firent les Juifs pendant qu'il était sur la croix?

Ils continuèrent à l'outrager et à le traiter indignement, jusqu'à lui présenter à boire du fiel et du vinaigre.

 

Pourquoi y a-t-il souffert ces supplices et la mort même?

Pour la rémission de nos péchés.

 

Fallait-il qu'il souffrit toutes ces choses?

Dieu l'avait ainsi ordonné, et le Sauveur s'y était soumis volontairement.

 

Pourquoi devait-il mourir ?

Afin de nous délivrer delà mort, en la souffrant pour nous.

 

Pourquoi d'une mort violente?

Afin d'être une victime dont tout le sang fût répandu , comme celui des taureaux et des boucs dans les anciens sacrifices.

 

Sa mort est donc un sacrifice ?

Oui : c'est un parfait sacrifice, et d'un mérite infini.

 

Pourquoi d'un mérite infini?

Parce que la personne qui l'offre étant Dieu et homme, elle est d'une dignité infinie.

 

Pourquoi a-t-il choisi la mort de la croix ?

Parce que c'était la plus ignominieuse, et celle dont on punis-soit les plus scélérats.

 

Pourquoi a-t-il souffert la peine des plus grands pécheurs ?

Pour effacer nos péchés.

 

Quel est le prix de notre rachat ?

C'est le sang de Jésus-Christ, un prix d'une valeur infinie.

 

Pourquoi Jésus-Christ a-t-il été enseveli et mis en terre?

Pour entrer en toutes manières dans l'état des morts.

 

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Pourquoi encore ?

Pour montrer qu'il était véritablement mort.

 

Comment fut-il enseveli?

Il fut mis dans des linges avec des parfums, au milieu d'un jardin, en un sépulcre taillé dans le roc, où personne n'a voit encore été mis.

 

Qui lui rendit cet office?

Joseph d'Arimathie, qui demanda courageusement le corps de Jésus à Pilate, avec Nicodème et les Maries.

 

Que veut dire ce pieux appareil ?

Que le sépulcre de Jésus-Christ doit faire notre amour et nos

délices.

 

Que devons-nous faire pour honorer la sépulture de Jésus-Christ ?

Nous ensevelir avec lui dans son tombeau, et mourir tout à fait au monde.

 

LEÇON VIII. Suite de la même instruction sur la personne de Jésus-Christ, dans les articles V, VI et VII.

 

Dites le cinquième article.

« Est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité de mort à vie. »

 

Que veut dire cet article ?

Pendant que le corps de Jésus-Christ était dans le tombeau, son âme sainte alla délivrer les Pères.

 

Qui appelez-vous ici les Pères?

Les patriarches, les prophètes, et les autres serviteurs de Dieu, qui avaient vécu avant la venue de Jésus-Christ.

 

Où étaient-ils ?

Dans des lieux que l'Ecriture appelle les Enfers, et qu'on appelle vulgairement Limbes.

 

D'où vient qu'ils n’étaient pas dans le ciel?

Parce que Jésus-Christ y devait entrer le premier, et nous en ouvrir l'entrée par son sang.

 

Quand est-ce que Jésus-Christ est ressuscité?

Le troisième jour après qu'il eut été mis dans le tombeau.

 

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Quels ont été les témoins de sa résurrection ?

Les apôtres et ses autres disciples.

 

Qu'ont-ils fait pour la faire croire au monde?

Ils ont enduré toutes sortes de tourments, et la mort elle-même, pour soutenir le témoignage qu'ils ont rendu de la résurrection de Notre-Seigneur.

 

Que devons-nous faire pour avoir part à la résurrection de Jésus-Christ?

Nous devons mourir au péché, pour commencer avec Jésus-Christ une vie nouvelle.

 

Qu'appelez-vous mourir au péché ?

N'en plus commettre.

 

Et quelle est cette vie nouvelle que nous devons commencer ?

Une vie chrétienne.

 

Pourquoi appelez-vous la vie chrétienne une vie nouvelle ?

Parce que l'homme commence premièrement à vivre selon les sens, et qu'après il doit vivre selon l'esprit et selon la foi.

 

Quand est-ce qu'il faut commencer cette vie nouvelle ?

C'est principalement quand on a été instruit par le catéchisme des devoirs du chrétien. »

 

Dites le sixième article.

« Est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant.

 

Que veut dire cet article?

Que Jésus-Christ monta aux cieux en présence de ses disciples, le quarantième jour après sa résurrection.

 

Pourquoi  fut-il quarante  jours avant que  de  monter  aux cieux?

Pour visiter ses disciples, et les confirmer dans la foi de sa résurrection.

 

Que veulent dire ces paroles, que Jésus-Christ est assis à la droite de Dieu?

Elles signifient que toute puissance a été donnée à Jésus-Christ dans le ciel et dans la terre. (Matth., XXVIII, 18.)

 

A quoi nous oblige ce mystère ?

A transporter au ciel tous nos désirs.

 

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Que propose le septième article : D'où il viendra juger les vivants et les morts ?

Que Jésus-Christ viendra juger les vivants et les morts.

 

Que signifie cet article?

Qu'il descendra en grande majesté, pour rendre à chacun selon ses œuvres.

 

Que veut dire rendre à chacun selon ses œuvres?

C'est rendre aux bons une récompense éternelle, et une peine éternelle aux méchants.

 

LEÇON IX. Du Saint-Esprit, et de la sanctification ou justification, sur les articles VIII et IX.

 

Récit. La descente du Saint-Esprit, l'Eglise formée, les persécutions , les hérésies, la victoire de l'Eglise. Description du concile des apôtres (Act., XV), de celui de Nicée, etc.

 

Quel est le huitième article ?

Je crois au Saint-Esprit.

 

Que veut dire cet article ?

Qu'on croit au Saint-Esprit, comme on croit au Père et au Fils.

 

Pourquoi croit-on au Saint-Esprit, comme on croit au Père et au Fils ?

Parce qu'il est un même Dieu avec le Père et le Fils.

 

Comment l'appelle-t-on saint ? est-ce comme les créatures ?

Non.

 

Pourquoi ?

C'est que les créatures sont saintes parce qu'elles sont sanctifiées par le Saint-Esprit, mais le Saint-Esprit est saint par lui-même.

 

Que voulez-vous donc dire en l'appelant saint ?

Qu'il est saint par sa nature et qu'il nous sanctifie.

 

Récitez le neuvième article.

« La sainte Eglise catholique , la communion des saints. »

 

Que remarquez-vous d'abord dans cet article?

Qu'il a deux parties ; l'une dans ces mots, Je crois l'Eglise catholique ; et l'autre dans ceux-ci, la communion des saints.

 

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Que veut dire ce mot, Eglise?

Assemblée, congrégation, société.

 

Et ce mot catholique, que veut-il dire ?

Il veut dire universelle.

 

Que veut-on dire, quand on dit que l'Eglise est universelle ?

Qu'elle est dans tous les temps et dans tous les lieux.

 

Pourquoi dit-on que l’Eglise chrétienne est universelle ?

Pour marquer la différence qui est entre l'Eglise chrétienne, et l'ancienne société ou synagogue des Juifs.

 

En quoi mettez-vous cette différence ?

Je la mets dans les temps et dans les lieux.

 

Que dites-vous à l'égard des temps?

Que la synagogue ou société des Juifs ne devait durer que jusqu'à Jésus-Christ, et à la prédication de l'Evangile.

 

Et l'Eglise chrétienne ?

Elle doit durer jusqu'à la fin du monde.

 

Et pour les lieux, qu'en dites-vous ?

Que la société des Juifs était renfermée dans un seul pays.

 

Quel était ce pays ?

La Judée.

 

Et l'Eglise chrétienne ?

Elle embrasse tout l'univers, sans qu'aucun pays en soit exclu.

 

Dites maintenant en abrégé ce que vous entendez par ces mots, Eglise catholique ou universelle.

Que l'Eglise chrétienne est dans tous les temps et dans tous les lieux.

 

Qu'est-ce donc que l'Eglise catholique ?

L'assemblée ou la société des fidèles répandue par toute la terre.

 

Qu'est-ce qui les unit au dedans ?

La même foi.

 

Qu'est-ce qui les unit au dehors ?

La profession d'une même foi, d'une même loi, les mêmes sacrements, le même gouvernement ecclésiastique sous un même chef visible, qui est le pape.

 

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Pourquoi dit-on que l’Eglise est apostolique ?

Parce que les évoques ou principaux pasteurs ont succédé sans interruption aux apôtres.

 

Qu'appelez-vous sans interruption ?

En s'ordonnant et consacrant successivement les uns les autres, depuis le temps des apôtres jusqu'à nous, sans aucune interruption.

 

Pourquoi cette succession ?

Pour transmettre successivement, et comme de main en main, la doctrine apostolique, depuis le temps des apôtres jusqu'à la fin du monde.

 

Pourquoi appelle-t-on l'Eglise catholique Eglise romaine ?

Parce que l'Eglise établie à Rome est le chef et la mère de toutes les autres Eglises.

 

D'où vient que vous lui attribuez cet honneur ?

Parce que là est établie la chaire de saint Pierre, prince des apôtres, et des papes ses successeurs.

 

Peut-on être sauvé hors de l'Eglise catholique, apostolique et romaine ?

Non. Ainsi les Juifs, les païens, les hérétiques, n'auront pas la vie éternelle, s'ils meurent hors de l'Eglise.

 

Pourquoi joignez-vous l'article IX, Je crois l'Eglise catholique, au VIIIe, Je crois au Saint-Esprit?

Pour montrer le rapport et la liaison de ces deux articles.

 

En quoi mettez-vous ce rapport ?

En ce que c'est le Saint-Esprit qui éclaire et anime l'Eglise.

 

Comment l'éclaire-t-il ?

En lui enseignant toute vérité.

 

Comment l'anime-t-il ?

En la remplissant de ses dons et de ses grâces.

 

Qu'entendez-vous par ces mots, Je crois l'Eglise?

J'entends qu'elle est toujours, et qu'il faut croire tout ce qu'elle enseigne.

 

Pourquoi faut-il croire tout ce qu'elle enseigne ?

Parce qu'elle est illuminée par le Saint-Esprit.

 

L'Eglise catholique est donc infaillible ?

Oui : l'Eglise catholique est infaillible.

 

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Et ceux qui rejettent ses décisions ?

Ils sont hérétiques.

 

LEÇON X. Suite de l'article IX.

 

Expliquez la seconde partie de cet article, Je crois la communion des saints.

C'est-à-dire que tous les chrétiens sont frères, et membres d'un même corps, qui est l'Eglise.

 

Et de là, que s'ensuit-il ?

Que tous les biens spirituels sont communs entre les fidèles.

 

En quoi mettez-vous cette communion de biens spirituels ?

En ce que les grâces que chacun reçoit, et les bonnes œuvres qu'il fait, profitent à tout le corps et à chaque membre de l'Eglise.

 

D'où vient cela ?

C'est à cause de l'union parfaite de tout le corps et de tous les membres de l'Eglise.

 

Que doit opérer cette union ?

Que lorsqu'un membre de l'Eglise a quelque bien, tous les autres s'en réjouissent. ( I Cor., XII. )

 

Et quoi encore ?

Que lorsqu'un membre est affligé, tous les autres membres y compatissent. ( Ibid. )

 

Quels vices sont exclus par cette communion des fidèles?

Les inimitiés et les jalousies.

 

Que dites-vous donc de ceux qui sont jaloux de leurs frères chrétiens ?

Qu'ils pèchent contre cet article du Symbole, la communion des saints.

 

Pourquoi les fidèles sont-ils appelés saints ?

Parce qu'ils sont appelés à la sainteté, et qu'ils sont consacrés à Dieu par le baptême.

 

Qui sont ceux à qui ce nom convient particulièrement ?

Ce sont ceux qui, dans une foi parfaite, mènent aussi une sainte vie.

 

L'Eglise peut-elle priver quelqu'un de la communion des saints ?

Oui : elle en peut priver les pécheurs scandaleux.

 

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Comment les en prive-t-elle ?

Par l'excommunication.

 

Quel est l'effet de l'excommunication ?

D'être séparé de l'Eglise, et tenu comme un païen et un péager, ainsi que Jésus-Christ l'a dit lui-même. (Matth., XVIII, 17.)

 

LEÇON XI. Suite de l'instruction sur le Saint-Esprit et la sanctification, dans les articles X, XI et XII.

 

Répétez le dixième article.

« Je crois la rémission des péchés. »

 

Que veut dire cet article ?

Que nos péchés nous sont remis par la grâce du Saint-Esprit.

 

Comment appelez-vous cette grâce de la rémission des péchés ?

On l'appelle sanctification et justification.

 

Qu'entendez-vous par ces mots ?

Que de pécheurs, nous sommes faits saints et justes par la grâce de Dieu.

 

Ou nous est donnée cette grâce?

Dans le baptême, dans le sacrement de pénitence.

 

Comment nous y est-elle donnée ?

Par l'application du mérite de Jésus-Christ.

 

Pouvons-nous mériter cette grâce ?

Non : Dieu nous la donne gratuitement par Jésus-Christ.

 

Dites l’article onzième ?

« Je crois la résurrection de la chair. »

 

Que veut dire cet article ?

Qu'au jour du jugement nous ressusciterons avec le même corps.

 

Pourquoi ?

Pour être éternellement heureux ou malheureux en corps et en ame.

 

Dites l'article douzième.

« Je crois la vie éternelle. »

 

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Que veut dire cet article ?

Que si nous vivons et mourons chrétiennement, nous vivrons éternellement avec Dieu.

 

Quelle sera cette vie ?

De voir Dieu éternellement tel qu'il est, et de l'aimer sans pouvoir jamais le perdre.

 

Quelle est la conclusion de tout le symbole ?

Que Dieu est bon, et qu'il récompense ceux qui le servent. (Hebr. XI, 6.)

 

Et ceux qui l'offensent et qui meurent dans le péché mortel ?

Leur supplice n'aura point de fin.

 

Peut-on exprimer le bonheur des saints et le malheur des damnés?

Non : tout cela est inexplicable.

 

LEÇON XII ET DERNIÈRE, Où l'on propose l'abrégé et le sommaire de toute la doctrine du Symbole,

Divisé en cinq articles.

Notez qu'il ne faut donner cette leçon aux enfants, que lorsqu'ils sauront toutes les leçons précédentes, et qu'on les en sentira capables.

 

ARTICLE  I. Des trois ouvrages attribués dans le symbole aux trois Personnes divines.

 

Qu’avez-vous entendu dans tout le Symbole ?

Qu'on nous y propose les trois Personnes divines, et l'ouvrage qui est attribué à chacune d'elles.

 

Qu'appelez-vous personne ?

C'est une chose qui vit, qui agit, qui subsiste comme vous, comme moi, comme les autres personnes qui sont ici.

 

N'y a-t-il aucune différence ?

Il y a une grande différence.

 

Quelle est-elle?

En ce que les personnes qui sont ici, sont plusieurs hommes, et que les trois Personnes divines ne sont qu'un seul Dieu.

 

Pourquoi ne sont-elles qu'un seul Dieu ?

Parce qu'elles n'ont qu'une seule et même nature, une seule et même essence, une seule et même divinité.

 

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Quelle est la première Personne ?

C'est le Père.

 

Et quel ouvrage lui est attribué ?

La création.

 

Par quelles paroles ?

« Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre. »

 

Quelle est la seconde Personne ?

C'est le Fils.

 

Quel ouvrage a-t-il accompli?

L'ouvrage de la rédemption.

 

Comment l'a-t-il accompli?

En prenant la nature humaine, dans laquelle il a satisfait pour nous.

 

Qu’appelez-vous satisfaire pour nous ?

C'est porter la peine que nous avions méritée.

 

Quelle est cette peine ?

Souffrir et mourir.

 

Par où méritons-nous de souffrir et de mourir ?

Par le péché.

 

Et Jésus-Christ a-t-il porté pour nous cette peine ?

Oui, puisqu'il a souffert et qu'il est mort pour nous.

 

Dans quel article du Symbole est expliqué cet ouvrage de la rédemption ?

Dans cet article, et en Jésus-Christ, son Fils unique, et dans les suivans.

 

Quelle est la troisième Personne ?

C'est le Saint-Esprit.

 

Quel ouvrage lui est attribué ?

La justification ou la sanctification.

 

Où lui est attribué cet ouvrage ?

Dans l'endroit du Symbole où, après avoir cru au Saint-Esprit, nous confessons l'Eglise catholique, la communion des saints, la rémission des péchés, et enfin la vie éternelle, qui en est le fruit.

 

La rémission des péchés est-elle particulièrement attribuée au Saint-Esprit ?

Oui, puisque Notre-Seigneur, pour donner à ses apôtres la

 

74

 

grâce de remettre les péchés, souffla sur eux, en leur disant : Recevez le Saint-Esprit. (Joan., XX, 22.)

 

Dites le passage entier.

« Recevez le Saint-Esprit ; ceux dont vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; et ceux dont vous retiendrez les péchés, ils leur seront retenus. »

 

Pourquoi met-on ces articles, La communion des saints, la rémission des péchés, et la vie éternelle, après celui-ci, Je crois l'Eglise catholique?

Pour montrer qu'il n'y a ni de sainteté, ni de rémission des péchés, ni par conséquent de salut et de vie éternelle que dans l'Eglise catholique.

 

Et pourquoi met-on tout cela après avoir cru au Saint-Esprit ?

Pour montrer que c'est le Saint-Esprit qui assemble et qui anime l'Eglise, où il a mis toutes ces grâces.

 

Et la résurrection de la chair, est-elle aussi parmi les grâces que nous recevons dans l'Eglise par le Saint-Esprit ?

Oui : la résurrection pour la vie.

 

Et les damnés ne ressusciteront-ils pas aussi?

Oui; mais leur résurrection sera une peine, et non une grâce.

 

D’où viennent donc toutes les grâces que vous venez de rapporter ?

Du Saint-Esprit, qui nous les donne dans l'Eglise catholique.

 

Il n'y a donc point de salut hors de l'Eglise ?

Non; il n'y a point de salut hors de l'Eglise.

 

A l'occasion de l'article de la résurrection, l'on pourra raconter l'histoire de la transfiguration de Notre-Seigneur, et montrer la gloire des corps ressuscites (Matth., XVII, 1, etc.; 1 Cor., XV; II Petr., I, 16, 17), ou celle de la résurrection et des apparitions qui suivirent.

 

ARTICLE II. Que ces trois ouvrages sont également d'une grandeur infinie.

 

Ces trois ouvrages de la création, de la rédemption et de la sanctification sont-ils égaux ?

Oui; ces trois ouvrages sont égaux.

 

Pourquoi ?

Parce qu'ils demandent tous trois une vertu infinie.

 

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La création demande-t-elle une vertu infinie ?

Oui. Il faut être tout-puissant pour être créateur du ciel et de la terre ; et c'est pourquoi nous disons : Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre. »

 

Et la rédemption ?

Elle demande aussi une vertu infinie.

 

Pourquoi ?

Parce que pour nous racheter du péché, qui est un mal infini, il faut un prix qui le soit aussi.

 

Pourquoi dites-vous que le péché est un mal infini ?

Parce que par le péché on offense Dieu, dont la majesté est infinie.

 

Par ou est-ce que Dieu nous montre que le mal du péché est infini ?

En le punissant d'un supplice infini et éternel.

 

Et le prix que Jésus-Christ a payé pour nous est-il infini?

Oui : le prix que Jésus-Christ a payé pour nous est infini.

 

Quel est ce prix ?

Son sang précieux, et le sacrifice qu'il a offert en la croix.

 

Pourquoi ces choses sont-elles d'un mérite infini?

Parce que Jésus-Christ qui les offre est d'une dignité infinie, étant Dieu et homme tout ensemble.

 

Et l'ouvrage de la sanctification demande-t-il aussi une vertu infinie ?

Oui, parce qu'il faut être infiniment saint, pour donner la sainteté à tous les fidèles.

 

Est-ce donc un si grand ouvrage de nous tirer du péché pour nous faire saints?

Oui ; nous tirer du péché pour nous faire saints, c'est un ouvrage en quelque sorte plus grand que nous tirer du néant en nous donnant l'être.

 

En quoi donc connaissez-vous l'égalité des trois Personnes divines ?

En ce que nous leur attribuons des ouvrages égaux dans le Symbole; et qu'aussi nous disons également : Je crois au Père, je crois au Fils, et je crois au Saint-Esprit.

 

Dit-on de même, Je crois en l'Eglise catholique ?

Non; on dit: Je crois l'Eglise catholique.

 

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ARTICLE  III. Comment ces trois ouvrages sont attribués aux trois Personnes divines.

 

N'y a-t-il que le Père qui soit créateur?

Le Fils est aussi créateur.

 

Et le Saint-Esprit n'est-il pas aussi créateur ?

Oui. Le Saint-Esprit est aussi créateur; en un mot, le Père, le Fils, et le Saint-Esprit est un seul créateur.

 

Pourquoi donc attribuez-vous la création au Père ?

Parce qu'il est la première personne de la très-sainte Trinité, d'où les autres procèdent.

 

Qu'est-ce à dire qu'elles en procèdent ?

C'est-à-dire qu'elles ont l'être de lui.

 

Leur donne-t-il l'être comme aux créatures ?

A Dieu ne plaise; il les produit en lui-même de toute éternité, et elles lui sont égales en toutes choses.

 

Pourquoi attribuez-vous la rédemption au Fils ?

Parce qu'il l'a véritablement accomplie, et qu'il a effectivement satisfait pour nous dans sa nature humaine.

 

Est-ce le Fils seul qui a pris la nature humaine ?

Oui : c'est le Fils seul.

 

Le Père et le Saint-Esprit n'ont-ils pas pris la nature humaine?

Non : c'est le seul Fils qui l'a prise.

 

Le Saint-Esprit est-il le seul sanctificateur ?

Non : le Père est aussi sanctificateur, et il en est de même du Fils.

 

Pourquoi donc attribuez-vous particulièrement la sanctification au Saint-Esprit ?

Parce que c'est la coutume de l'Ecriture sainte, d'attribuer au Saint-Esprit la grâce qui nous unit intérieurement à Dieu.

 

En pourriez-vous dire quelque raison ?

C'est que le Saint-Esprit est le don commun du Père et du Fils, et leur éternelle union.

 

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ARTICLE IV. Des processions divines, et de l'incompréhensibilité des mystères.

 

De qui procède le Fils ?

Du Père seul.

 

De qui procède le Saint-Esprit ? Du Père et du Fils.

 

Le Fils est-il fait ou créé?

A Dieu ne plaise.

 

Et pourquoi donc ?

Il est engendré du Père seul, et de sa propre substance.

 

Le Père l'a-t-il engendré d'une partie de sa substance ?

A Dieu ne plaise; Dieu n'a point de parties, il a engendré son Fils de toute sa substance, et il est un avec lui.

 

Le Saint-Esprit est-il fait ou créé ?

A Dieu ne plaise.

 

Est-il engendré ?

Non.

 

Quoi donc ?

L'Ecriture dit seulement qu'il procède, et il n'en faut pas chercher davantage.

 

Ce mystère est donc impénétrable ?

Oui.

 

Et tout le mystère de la Trinité ?

Il est pareillement impénétrable.

 

Et celui de l'Incarnation?

De même.

 

Pourquoi donc croyons-nous toutes ces choses ?

Parce que Dieu nous les a révélées.

 

Et pourquoi Dieu nous a-t-il obligés à croire des choses inconcevables?

Parce qu'il lui a plu d'exercer ainsi notre foi.

 

Est-ce nous faire tort que de nous obliger à croire des choses qui sont au-dessus de nous?

Au contraire : c'est nous faire honneur.

 

Pourquoi ?

Parce que c'est nous élever au-dessus de nous-mêmes.

 

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Que doit produire en nous la foi de tant de choses inconcevables ?

Le désir de les voir un jour.

 

Ou les verrons-nous ?

Dans le ciel, lorsque Dieu se découvrira clairement à nous.

 

Que dites-vous de ceux qui s'imaginent pouvoir entendre les secrets de Dieu?

Que ce sont des insensés.

 

Pourquoi les appelez-vous insensés ?

Ils ne se connaissent pas eux-mêmes, ils ne savent pas comment sont faites les plus petites choses, une mouche, une fourmi, un épi de blé; et ils veulent pénétrer les secrets de Dieu.

 

ARTICLE V. Des moyens dont Dieu s'est servi pour nous révéler la doctrine chrétienne, à savoir l'Ecriture et la tradition.

 

Où sont compris les mystères que Dieu a révélés, et toute la doctrine chrétienne ?

Dans les Ecritures de l'Ancien et du Nouveau Testament.

 

Qu'appelez-vous les Ecritures de l'Ancien Testament?

Celles qui ont été données à l'ancien peuple juif.

 

Quelles sont-elles?

Il y a premièrement les ouvrages de Moïse, divisés en cinq livres : la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome; et c'est par où commence l'Ecriture sainte.

 

Que contiennent les livres de Moïse ?

La loi de Dieu et l'histoire de son peuple, depuis la création du monde jusqu'à l'entrée du peuple dans la Terre sainte.

 

Qu'y a-t-il ensuite?

Il y a les livres d'histoires, tant de celles qui regardent tout le peuple de Dieu, que de celles qui regardent quelques saints.

 

Dites les livres où sont écrites les histoires qui regardent tout le peuple de Dieu.

Le Livre de Josué, celui des Juges, les quatre Livres des Rois, les deux des Chroniques appelés Paralipomènes, le Livre d'Esdras et celui de Néhémias; et à la fin de l'Ancien Testament, les deux Livres des Machabées.

 

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De quels saints avons-nous l'histoire en particulier dans l'Ecriture sainte ?

Celle de Tobie, de Judith, d'Esther et de Job, dont les livres portent le nom.

 

Quels autres livres avons-nous encore dans l'Ancien Testament ?

Les livres d'instruction et de louange, comme les Psaumes de David, les Proverbes, l'Ecclésiaste, et le Cantique des cantiques de Salomon, avec le Livre de la Sagesse et l'Ecclésiastique.

 

Est-ce tout ?

Non : il y a encore les livres des prophètes Isaïe, Jérémie, Ezéchiel, Daniel ; et les douze autres, qu'on appelle les petits Prophètes, à cause qu'ils ont moins écrit que les quatre premiers.

 

Quelles sont les Ecritures du Nouveau Testament?

Celles qui ont été données au nouveau peuple , c'est-à-dire aux chrétiens.

 

De combien y en a-t-il de sortes ?

Il y a les livres d'histoires, où sont rapportées les actions de Notre-Seigneur et des apôtres.

 

Nommez-les.

Il y a les quatre évangiles de saint Matthieu , de saint Marc, de saint Luc et de saint Jean, et les Actes des apôtres, écrits par saint Luc.

 

Quels sont les autres Livres du Nouveau Testament ?

Ce sont les Epîtres ou les lettres que les apôtres ont écrites aux fidèles, comme sont quatorze Epîtres de saint Paul, une de saint Jacques, deux de saint Pierre, trois de saint Jean, une de saint Jude, et à la fin l'Apocalypse ou Révélation de saint Jean.

 

Pourquoi est-il nécessaire de connaître ces livres?

Afin que, lorsqu'on entend citer dans la chaire quelques auteurs, on sache distinguer entre les Livres divins et les autres.

 

Quelle différence y a-t-il des Livres divins d'avec les écrits des autres docteurs ?

C'est que dans les Livres divins tout est inspiré de Dieu jusqu'au moindre mot : il n'en est pas ainsi des autres docteurs.

 

Comment donc recevez-vous les saints Pères et les autres Docteurs ? Parce que leur consentement nous fait voir la foi de l'Eglise.

 

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Et en particulier leur autorité n'est-elle pas de grand poids ?

Oui : elle est de grand poids, mais non pas entièrement décisive, comme celle des prophètes et des apôtres.

 

Ne croyez-vous que ce qui est écrit ?

Je crois aussi ce que les apôtres ont enseigné de vive voix et qui a toujours été cru dans l'Eglise catholique.

 

Comment appelez-vous cette doctrine ?

Je l'appelle Parole de Dieu non écrite, ou Tradition.

 

Que veut dire ce mot, tradition?

Doctrine donnée de main en main, et toujours reçue dans l'Eglise.

 

Par le ministère de qui avons-nous reçu les saintes Ecritures?

Par le ministère de l'Eglise catholique.

 

Par le ministère de qui recevons-nous l'intelligence de l'Ecriture? Par celui de la même Eglise.

 

Et ceux qui pensent pouvoir entendre l'Ecriture sainte par eux-mêmes ?

Ils s'exposent à faire autant de chutes que de pas.

 

Que faut-il donc faire lorsqu'on lit, ou qu'on entend lire quelque chose de l'Ecriture?

Profiter de ce qu'on entend, croire et adorer ce qu'on n'entend pas, et se soumettre en tout au jugement de l'Eglise.

 

Quel dessein doit-on avoir,  quand on désire de lire l'Ecriture sainte?

Celui de vivre selon ses préceptes.

 

Et ceux qui la lisent par curiosité et sans soumission ?

Ils s'y perdent.

 

Pourquoi n'est-il point parlé de l'Ecriture dans le Symbole?

Parce qu'il suffit de nous y montrer la sainte Eglise catholique, par le moyen de laquelle nous recevons l'Ecriture et l'intelligence de ce qu'elle contient.

 

Faites un acte de foi selon le Symbole.

Je crois de tout mon cœur, de toute mon âme, de toute mon intelligence, de toute mon affection , en un seul Dieu, Père, Fils, et Saint-Esprit. Je crois avec la même foi la rédemption du genre humain par la mort de Jésus-Christ, et la grâce qui nous en

 

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applique le fruit. Je crois l'Eglise catholique, apostolique et romaine et tout ce que Dieu lui a révélé ; j'espère, en vivant selon cette foi, avoir la vie éternelle. Amen.

Que veut dire cet amen ?

Il est ainsi, ou ainsi soit-il.

 

TROISIÈME PARTIE DE LA DOCTRINE  CHRÉTIENNE

 

LEÇON I. De l'espérance et de la prière.

 

Abraham prêt à immoler Isaac, et espérant en Dieu qui le pouvait ressusciter (Gen., XXII; Hebr., XI,17,18, 19). Joseph liai de ses frères; sauvé de leurs mains ; vendu ; prisonnier pour avoir bien fait ; toujours protégé de Dieu, et le sauveur de l'Egypte et de sa famille (Gen., XXXVII, XXXIX, XL et seq.)

 

Quelle est la seconde vertu théologale ?

C'est l'espérance.

 

Qu'est-ce que l'espérance?

C'est une vertu et un don de Dieu, par lequel nous attendons la vie éternelle qu'il a promise à ses serviteurs.

 

Pourquoi dites-vous que vous espérez la vie éternelle que Dieu a promise?

Parce que la promesse de Dieu est le fondement de notre espérance.

 

Que faut-il faire pour obtenir la vie éternelle?

Il faut garder les préceptes.

 

Qui l'a dit ?

C'est Jésus-Christ même.

 

Pouvons-nous garder les préceptes comme il faut par nos propres forces? Non : nous ne le pouvons que parla grâce de Dieu.

 

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Mais ne faut-il pas coopérer à la grâce de Dieu?

Oui : sans doute.

 

Qu'est-ce à dire coopérer à la grâce de Dieu ?

C'est en suivre l'inspiration et le mouvement.

 

Peut-on résister à la grâce de Dieu ?

On le peut, et on n'y résiste que trop.

 

Peut-on mériter la vie éternelle en coopérant à la grâce de Dieu?

Oui, sans doute, puisque la vie éternelle est la récompense promise aux bonnes œuvres.

 

La vie éternelle n'est donc pas une grâce, puisqu'on peut la mériter ?

La vie éternelle ne laisse pas d'être une grâce.

 

Pourquoi?

Parce qu'elle nous est promise gratuitement par les mérites de Jésus-Christ.

 

Pourquoi encore ?

Parce que les mérites et les bonnes œuvres, par lesquels nous l'obtenons, nous sont donnés parla grâce.

 

Que doit donc croire le chrétien de lui-même ?

Que de soi il n'est rien, qu'il n'a rien, et qu'il ne peut rien.

 

A qui donc devons-nous avoir recours dans nos besoins?

A Dieu.

 

Comment ?

Par la prière fréquente.

 

Pourquoi ?

Parce que l'oraison est le grand moyen que Dieu nous adonné pour obtenir de lui quelque chose.

 

LEÇON II. De l'Oraison dominicale.

 

Récit, comme ci-dessus, I Cat., Leçon VI. Jésus-Christ apprend à ses disciples à prier (Luc., XI,). Daniel prie trois fois le jour, le visage tourné vers le temple, et il est délivré des lions (Dan., VI, 10,). Les trois enfants louent Dieu dans la fournaise ardente (Ibid., III, 14 et seq.).

 

Quelle est la meilleure prière que nous puissions faire à Dieu?

C'est le Pater, que nous appelons autrement l'Oraison dominicale, ou l’Oraison du Seigneur.

 

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Pourquoi appelez-vous le Pater l'Oraison du Seigneur?

Parce que Notre-Seigneur nous l'a enseignée lui-même.

 

Récitez-la en latin.

Pater noster, etc.

 

Récitez l'Oraison dominicale en français.

Notre Père, etc.

 

A qui parlons-nous quand nous disons le Pater ?

Nous parlons à Dieu.

 

Pourquoi l'appelons-nous notre Père?

Parce qu'il nous a créés, et qu'il nous a adoptés pour ses-enfants.

 

Qu'appelez-vous adopter?

C'est choisir et prendre volontairement quelqu'un pour son fils.

 

Quel est l'effet de l'adoption ?

Que Jésus-Christ ne dédaigne pas de nous appeler ses frères.

 

Et quoi encore ?

Que nous avons part avec Jésus-Christ à l'héritage du Père.

 

Quel est cet héritage ?

Son royaume éternel.

 

Pourquoi disons-nous, Notre Père, qui êtes dans les cieux? Dieu n’est-il pas partout?

Dieu est partout : il est dans la terre, dans le ciel, en tous lieux.

 

Pourquoi dites-vous donc, qui êtes dans les cieux ?

Parce que le ciel est le lieu où il se découvre en sa gloire à ses enfants.

 

Est-ce là leur héritage?

Oui : c'est là leur héritage.

 

Pourquoi disons-nous, Notre Père , et non pas, mon Père ?

Pour montrer que tous les chrétiens sont frères.

 

Combien y a-t-il de demandes au Pater?

Il y en a sept.

 

Que demandons-nous par la première, Votre nom soit sanctifié ?

Nous demandons que Dieu soit honoré, aimé et servi de tout le monde, et de nous en particulier.

 

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Que demandons-nous par la seconde demande, Que votre règne arrive ?

Nous prions Dieu qu'il règne dans nos cœurs par sa grâce, et qu'il nous fasse régner avec lui dans sa gloire.

 

Aurons-nous ce royaume sans peine et sans souffrir?

Non : pour l'obtenir, il faut endurer patiemment les maux et les afflictions qu'il plaît à Dieu de nous envoyer.

 

Que demandons-nous en la troisième demande , Que votre volonté soit faite en la terre comme au ciel ?

La grâce de faire en toutes choses la volonté de Dieu, aussi promptement que les saints et les anges la font dans le ciel.

 

Qu'est-ce que faire la volonté de Dieu?

C'est obéir à ses commandements.

 

Et quoi encore ?

Souffrir les afflictions qu'il nous envoie.

 

Quelle pensée devons-nous avoir, quand Dieu nous envoie des afflictions ?

Que Dieu est juste, et que nous en méritons beaucoup davantage.

 

Et quoi encore?

Qu'il est bon, et qu'il fait tout pour notre mieux.

 

Que devons-nous dire alors ?

« Votre volonté soit faite. »

 

Que demandons-nous en la quatrième demande. Donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour?

Nous demandons à Dieu ce qui nous est nécessaire chaque jour pour l'entretien de la vie.

 

Que nous apprend la cinquième demande, Et nous pardonnez nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés?

Elle nous apprend que nous offensons Dieu tous les jours, et que nous avons besoin de lui demander continuellement pardon.

 

Que voulons-nous dire par ces paroles, Comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ?

Nous demandons à Dieu qu'il nous pardonne nos péchés, selon que nous pardonnons aux autres.

 

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Ceux donc qui ne veulent point pardonner, doivent-ils espérer que Dieu leur pardonnera ?

Non : loin de cela, ils se condamnent eux-mêmes en faisant cette prière.

 

Que demandons-nous en la sixième demande, Et ne nous induisez pas en tentation ?

Nous prions Dieu de nous préserver des tentations, et de nous faire la grâce de les surmonter.

 

Pourquoi Dieu permet-il que nous soyons tentés?

Pour nous faire connaître notre misère, et nous fortifier dans la vertu.

 

Que demandons-nous en la septième demande, Mais délivrez-nous du mal ?

Nous demandons d'être préservés de toute sorte de maux de l’âme et du corps, et du démon qui nous les suscite.

 

Qui est le plus grand de tous les maux ?

C'est le péché.

 

Que demandons-nous donc principalement à Dieu, quand nous le prions qu'il nous délivre du mal ?

Qu'il efface les péchés que nous avons commis, et nous préserve d'en commettre de nouveaux.

 

Quand serons-nous parfaitement délivres de tout mal ?

A la résurrection bienheureuse.

 

Pourquoi?

Parce que nous serons délivrés du péché et de toutes ses suites.

 

Quelles sont-elles?

L'ignorance, les mauvais désirs, et toutes les infirmités de la nature.

 

A quoi donc se termine enfin l'Oraison dominicale ?

A demander à Dieu la vie éternelle.

 

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LEÇON  III. Des dispositions pour bien prier.

 

La ferveur d'Anne, mère de Samuel, en priant Dieu dans le temple ( I Reg. I, 10). Jésus-Christ priant dans le jardin des Olives (Matth., XXVI, 38, 39; Luc., XXII, 41) ; et à la croix (Luc, XXIII, 34 ; Hebr., V, 7). L'effet de la prière persévérante, et saint Pierre délivré de la prison par un ange (Act., XII, 5, etc.).

 

Est-on assuré d'obtenir ce qu'on demande à Dieu par la prière?

Oui : pourvu qu'elle soit bien faite.

 

Sur quoi est fondée cette assurance?

Sur la promesse expresse de Dieu.

 

Quelles sont les dispositions pour bien prier ?

Il y en a quatre principales ; l'attention, la confiance, la pure intention, et la persévérance.

 

Qu'est-ce qu'avoir de l'attention ?

C'est penser à ce qu'on dit, prier de cœur et de bouche.

 

Ne peut-on pas prier sans parler ?

On le peut en élevant son cœur à Dieu.

 

Et la prière qui ne se fait que des lèvres ?

Elle est rejetée de Dieu. ( Isa., XXIX, 13; Matth., XV, 8. )

 

Quelle confiance faut-il avoir dans la prière?

Que Dieu nous écoutera, parce qu'il est bon.

 

Qu'appelez-vous la pure intention?

C'est de rapporter nos prières à la gloire de Dieu, et à notre salut éternel.

 

N'est-il pas permis de demander les choses temporelles dont on a besoin ?

Oui, si elles sont utiles pour le salut.

 

Qu'est-ce que persévérer dans la prière ?

Ne se lasser point de prier.

 

Par qui faut-il prier ?

Par Jésus-Christ.

 

Qui nous donne l'exemple?

L'Eglise dans ses prières qu'elle finit toujours par ces paroles : Per Dominum nostrum Jesum Christum.

 

Que veulent dire ces paroles : Per Dominum nostrum Jesum Christum ?

Par Notre-Seigneur Jésus-Christ.

 

Qui nous a commandé de prier ainsi ?

C'est Jésus-Christ même.

 

Et quand on ne dit pas ces paroles ?

Elles sont toujours sous-entendues dans l'intention.

 

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Pourquoi faut-il prier par Jésus-Christ ?

Parce que c'est par lui que nous avons accès auprès de Dieu.

 

Pourquoi ?

Parce qu'il est notre sauveur.

 

LEÇON  IV. De l’Ave, Maria, et de la prière des saints.

 

L'ange présentant à Dieu la prière des saints comme un encens (Apoc., VIII, 3, 4). Les saints invitée par saint Jean à se réjouir avec l'Eglise, et le faisant (Ibid., XVIII, 20 ; XIX, 1 et seq.). Les amis de Job, renvoyés à lui, afin qu'il prie pour eux (Job, XLII, 7-10).

 

Quelle prière avez-vous accoutumé de dire après le Pater?

C'est l’Ave, Maria, par lequel nous nous adressons à la sainte Vierge.

 

Pourquoi, après avoir parlé à Dieu, vous adressez-vous à la sainte Vierge ?

Afin qu'elle porte nos prières à Dieu, et qu'elle nous aide auprès de lui en le priant pour nous.

 

Récitez l’Ave, Maria en latin.

Ave, Maria, etc.

 

Récitez-le en français.

Je vous salue, etc.

 

Pourquoi appelez-vous l’Ave, Maria la Salutation angélique ?

Parce qu'elle commence par les paroles dont se servit l'ange Gabriel, quand il vint annoncer à la sainte Vierge qu'elle serait Mère de Dieu.

 

Qui a composé cette prière ?

La première partie, jusqu'à benedicta tu, est de l'ange.

 

Et la seconde ?

Depuis benedicta tu, jusqu'à sancta, ce sont les paroles que sainte Elisabeth adressa à la sainte Vierge, quand elle en fut visitée.

 

Et le reste, depuis sancta Maria?

C'est l'Eglise qui l'a ajouté.

 

A quoi doit-on penser principalement en disant l’Ave, Maria?

Au mystère de l'incarnation.

 

A quoi encore ?

A la pureté et à l'humilité profonde de la sainte Vierge.

 

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A quoi encore?

Au grand secours que nous recevons par ses prières.

 

Est-il bon et utile de prier les autres saints?

Il est très-bon et très-utile de les prier, particulièrement nos saints anges gardiens , les saints patrons du diocèse et de sa paroisse.

 

Peut-on réciter l'Oraison dominicale devant quelque image de la Vierge ou de quelque Saint ?

Oui, pourvu qu'on ait intention de demander au saint qu'il présente à Dieu, pour nous et avec nous, cette prière.

 

Priez-vous les Saints comme Dieu?

A Dieu ne plaise.

 

Quelle différence y a-t-il ?

C'est que nous prions Dieu de nous donner les choses qui nous sont nécessaires, mais nous prions les Saints qu'ils prient Dieu pour nous les obtenir.

 

Et quand on dit quelquefois que les Saints nous donnent quelque chose ?

Il faut entendre qu'ils nous la donnent en nous l'obtenant de Dieu.

 

Quel fruit devons-nous recueillir de cette doctrine de la prière ?

1. De mettre notre confiance en Dieu dans nos besoins. 2. S'appliquer souvent, et le plus qu'on peut, à la prière. 3. Demander celles de la sainte Vierge et des Saints qui sont avec Dieu.

 

Quand faut-il prier?

Il faut prier tout au moins le matin, quand on se lève ; le soir, quand on se couche ; devant et après le repas ; et quand on sonne l’Angélus, en mémoire de l'incarnation du Fils de Dieu.

 

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QUATRIÈME PARTIE DE LA DOCTRINE CHRÉTIENNE

 

DES COMMANDEMENS DE DIEU ET DE L'ÉGLISE.

 

LEÇON I. Du Décalogue.

 

Est-ce assez, pour être sauvé, d'être baptisé et de croire en Jésus-Christ?

Non : il faut encore garder les commandements.

 

Combien y a-t-il de commandements de Dieu ?

Il y en a dix.

 

Comment les appelez-vous ?

Le Décalogue.

 

Que veut dire ce mot, Décalogue ?

Il veut dire les dix paroles, ou les dix commandements de Dieu.

 

Récitez ces commandements comme Dieu même les a prononcés.

« Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t'ai tiré de la terre d'Egypte, de la maison de servitude. (Exod., XX,2, etc.)

» 1. Tu n'auras point de dieux étrangers devant moi. Tu ne feras point d'image taillée, ni aucune figure de ce qui est en haut au ciel, ni de ce qui est en bas sur la terre ou dans les eaux. Tu ne les adoreras point, ni ne les serviras.

» 2. Tu ne prendras point en vain le nom du Seigneur ton Dieu.

» 3. Souviens-toi de sanctifier le jour du sabbat.

» 4. Honore ton père et ta mère, afin que tu vives longtemps sur la terre que le Seigneur ton Dieu te donnera.

 

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» 5. Tu ne tueras point.

» 6. Tu ne seras point adultère.

» 7. Tu ne déroberas point.

» 8. Tu ne porteras point faux témoignage contre ton prochain.

» 9. Tu ne désireras point la femme de ton prochain.

» 10. Tu ne désireras point la maison de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien qui lui appartienne. »

 

Le catéchiste pourra ici répéter aux enfants ce qui est dit ci-dessus au premier catéchisme, leçon vi, et de leur faire bien entendre , et même répéter, s'il est besoin.

Il aura soin aussi d'expliquer nettement l'usage de» images suivant la doctrine du saint concile de Trente, en la session XXV ; et sur le sixième commandement il inspirera aux enfants une grande horreur de toute déshonnêteté, sans trop particulariser, mais en sorte qu'il lasse entendre qu'en tout âge il se commet d'horribles péchés contre ce commandement , qui attirant la malédiction de Dieu sur toute la vie, et causent de grands sacrilèges par la honte qu'on a de les confesser. Il faut insinuer celle qu'on devrait en avoir plutôt que de les commettre, et montrer que cette pudeur, et la houle que nous avons actuellement de certaines choses, est un moyen de nous enseigner ce qui déplaît à Dieu. On doit aussi montrer quel mal c'est, d'oser commettre devant Dieu les péchés qu'on ne voudrait pas commettre devant les hommes. Gel avertissement est plus important qu'on ne le peut dire, et les curés et le catéchiste n'y peuvent trop faire de réflexions.

 

LEÇON  II. Instruction générale sur le Décalogue, et sur les deux préceptes de la charité.

 

A l'occasion de la charité envers le prochain, on pourra parler de l'aumône. RÉCIT. La sentence de Jésus-Christ au dernier jour ( Matth., XXV, 34, etc.). Une. autre fois la mort de Tahitha ; les larmes des veuves, et les habits qu'elle leur faisait, montrés à saint Pierre ; la résurrection de cette pieuse femme ( Act., IX, 36, etc.).

 

A qui Dieu a-t-il donné le Décalogue?

A Moïse pour le peuple hébreu.

 

Dans quel temps ia-t-il donné à Moïse?

Après la sortie d'Egypte, comme le peuple était dans le désert.

 

Où l'a-t-il donné ?

Sur la montagne de Sinaï, au  milieu des tonnerres et des éclairs.

 

Pourquoi?

Pour inspirer la terreur de la majesté de Dieu.

 

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Comment Dieu a-t-il donné les préceptes du Décalogue?

Gravés de sa propre main sur la pierre.

 

Pourquoi ?

Afin que nous apprissions à les révérer, comme chose venue de Dieu.

 

Quel est l'abrégé des commandements ?

L'amour de Dieu et du prochain.

 

Qui l'a dit ?

C'est Jésus-Christ même.

 

Dites le commandement de l'amour de Dieu et du prochain, comme il est rapporté dans l’Evangile.

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit ; c'est là le premier et le grand commandement. Et voici le second, qui est semblable à celui-là : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Dans ces deux commandements sont renfermés toute la loi et les prophètes. » (Matth., XXII, 37-40 ; Marc, XII, 30; Luc, X, 27.)

 

LEÇON III. Des commandements de l'Eglise.

 

Qui a donné à l'Eglise le pouvoir défaire des commandements?

Dieu même, en nous la donnant pour Mère.

 

Est-on obligé d'obéir à l'Eglise ?

Oui : puisque Jésus-Christ même le commande.

 

Pourquoi encore?

Parce que les commandements de l'Eglise servent à observer les commandements de Dieu.

 

Combien y a-t-il de commandements de l’Eglise?

Il y en a six.

 

Récitez le premier et le second commandement.

« 1. Les dimanches messe ouïras, en servant Dieu dévotement. »

« 2. Les fêtes tu sanctifieras, qui te sont de commandement. »

 

Que veut dire ce mot, dimanche?

Il veut dire Jour du Seigneur.

 

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Mais Dieu n'avait-il pas autrefois établi un autre jour?

Oui : autrefois le jour du Seigneur était le septième jour, ou le samedi.

 

Pourquoi Dieu avait-il établi ce jour?

En mémoire de ce qu'il avait créé le monde en six jours, et que le septième jour il s'était reposé de tous ses ouvrages.

 

Que veut dire ce repos ?

Que le monde était parfait, et qu'il n'y avait plus rien à faire de nouveau , mais seulement à conserver et à gouverner ce qui était fait.

 

Et quoi encore?

Que Dieu nous prépare à la fin du monde un repos éternel.

 

Par quelle autorité ce jour-là a-t-il été changé au dimanche?

Par l'autorité des apôtres et de l'Eglise.

 

Pourquoi a-t-on choisi ce jour pour être le repos des chrétiens?

En mémoire de la résurrection de Notre-Seigneur, et de la descente du Saint-Esprit arrivée en ce jour.

 

Quelles autres fêtes l'Eglise a-t-elle instituées?

Les fêtes de Notre-Seigneur et des Saints.

 

Pourquoi a-t-elle institué les fêtes de Notre-Seigneur ?

En mémoire des saints mystères qu'il a accomplis.

 

Et les fêtes de la sainte Vierge et des Saints ?

En mémoire des grâces que Dieu leur a faites, et pour en remercier sa bonté suprême.

 

Pourquoi encore ?

Afin que nous imitions leurs exemples, et que nous soyons aidés par leurs prières.

 

Que faut-il faire pour bien sanctifier les fêles selon l'intention de l'Eglise ?

Il faut entendre la messe, la prédication, et le service de l'Eglise avec dévotion et respect, et vaquer aux bonnes œuvres.

 

Que nous est-il défendu?

Il est défendu de faire aucune œuvre servile.

 

Qu'appelez-vous les œuvres serviles ?

Les œuvres mercenaires, par où ordinairement on gagne sa vie.

 

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N'y a-t-il rien d'excepté ?

On en excepte les œuvres nécessaires à la vie.

 

Que doit-on faire à cet égard ?

Disposer tellement son temps, qu'on en réserve tout ce qu'on pourra pour le service divin.

 

Quelles autres œuvres faut-il particulièrement éviter pour bien sanctifier les fêtes ?

Il faut éviter principalement le péché et tout ce qui porte au péché; comme le cabaret, les danses, les assemblées de brelans et de jeux défendus.

 

Et pour les jeux ou exercices permis?

Il se faut bien garder d'y donner trop de temps, et surtout d'y passer le temps de la messe paroissiale, de la prédication, ou du catéchisme, et du service divin.

 

Dites le troisième commandement de l'Eglise?

« Tous tes péchés confesseras à tout le moins une fois l'an. »

 

Que nous ordonne-t-il?

De confesser nos péchés au moins une fois l'an au propre prêtre qui est le curé, ou avec sa permission à quelque autre qui ait pouvoir de nous absoudre.

 

Dites le quatrième commandement.

« Ton Créateur tu recevras au moins à Pâques humblement. »

 

Que nous ordonne-t-il ?

Qu'étant parvenus à l'âge de discrétion, nous recevions le saint Sacrement au moins une fois l'an, à Pâques.

 

Où faut-il recevoir le saint Sacrement ?

A sa paroisse.

 

Répétez le cinquième commandement de l'Eglise.

« Quatre-temps, vigiles jeûneras, et le carême entièrement. »

 

Expliquez ce commandement ?

Il nous commande de jeûner certains jours, quand on a l'âge et qu'on n'a point d'empêchement légitime.

 

Répétez le sixième commandement.

« Vendredi chair ne mangeras, ni le samedi mêmement. »

 

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Qu’est-il défendu par là ?

De manger de la viande les vendredis et samedis sans nécessité, sous peine de péché mortel.

 

Pourquoi s’abstenir de viande ces jours-là ?

1. Pour faire chaque semaine quelque œuvre de pénitence. 2. En mémoire de la mort douloureuse que Notre-Seigneur a soufferte le vendredi. 3. Pour honorer sa sépulture et le jour qu'il y demeura, qui fut le samedi. Pour nous préparer à sanctifier le dimanche.

 

LEÇON  IV. Du péché, et de la justice chrétienne.

 

Qu'est-ce que le péché?

C'est ce qui se fait, ce qui se dit, ce qui se résout contre le commandement de Dieu.

 

Combien y a-t-il de sortes de péchés?

De deux sortes, le péché originel et le péché actuel.

 

Qu'est-ce que le péché originel ?

C'est celui que nous apportons dès notre origine, c'est-à-dire en naissant.

 

Qu'est-ce que le péché actuel?

C'est celui que nous commettons nous-mêmes, étant parvenus à l'usage de la raison; comme dérober, mentir.

 

Combien y a-t-il de sortes de péché actuel ?

De deux sortes, le mortel et le véniel.

 

Qu'est-ce que le péché mortel?

C'est celui qui donne la mort à l’âme et lui fait perdre la grâce de Dieu; comme tuer, dérober quelque chose de considérable, en point entendre la messe un jour de dimanche ou de fête.

 

Qu'est-ce que le péché véniel ?

C'est celui qui n'ôte pas la grâce, mais qui refroidit la charité, et dispose au péché mortel; comme dire quelques paroles inutiles, mentir en chose légère, être distrait dans ses prières, faute de s'y appliquer autant qu'il faut.

 

Il faut donc beaucoup craindre le péché véniel?

Beaucoup, et en avoir une grande horreur, surtout quand on le commet avec une volonté délibérée.

 

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Que mérite le péché mortel?

Une peine éternelle.

 

Que mérite le péché véniel?

Des peines temporelles très-grièves.

 

Ou les souffre-t-on?

En ce monde et en l'autre.

 

Faut-il beaucoup de péchés mortels pour être damné?

Il n'en faut qu'un seul : les démons sont damnés éternellement, pour un seul péché d'orgueil.

 

Quelle horreur faut-il avoir d'un péché mortel?

Plus que d'un poison.

 

Quel remède y a-t-il au péché?

La pénitence.

 

Avons-nous tous besoin de la pénitence?

Oui, puisque nous sommes tous pécheurs.

 

Quel fruit recueillez-vous de cette doctrine des commandements et des péchés ?

C'est d'avoir et de pratiquer la justice chrétienne.

 

Qu'est-ce que la justice chrétienne?

C'est fuir le mal, faire le bien, prier Dieu qu'il nous en fasse la grâce, et lui demander continuellement pardon.

 

LEÇON V, Qu'on fera aux plus avancés, aussi bien que les deux suivantes.

 

Des péchés d'omission, et du précepte de l'amour de Dieu.

 

Quels sont les plus dangereux de  tous les péchés?

Ce sont les péchés d'omission.

 

Pourquoi les plus, dangereux?

Parce qu'ils sont les plus cachés.

 

Qu'appelez-vous péché d'omission?

C'est celui que nous commettons en négligeant de nous acquitter de nos obligations générales ou particulières.

 

Qu'appelez-vous les obligations générales?

Celles qui sont communes à tous les chrétiens, comme de croire en Dieu, d'espérer en Dieu, d'aimer Dieu, et de le prier.

 

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Qu’appelez-vous les obligations particulières?

Celles qui conviennent à certains états, comme celles d'un père, celles d'un fils, celles d'un mari, d'une femme, d'un magistrat, d'un artisan, et ainsi des autres.

 

Dites-nous-en quelque exemple.

Comme quand un père de famille ou une mère ne sont pas soigneux d'instruire leurs enfants, et leurs serviteurs et servantes; quand ils manquent de les reprendre, de les faire prier Dieu soir et matin, de les envoyer ou de les mener au service divin, au catéchisme, au sermon.

 

Donnez-nous-en quelque exemple.

Comme quand un enfant ne rend pas à son père ou à sa mère l'honneur, ou le service ou l'assistance qu'il leur doit, surtout dans la maladie et dans le besoin.

 

Quels sont les principaux péchés d'omission?

Ceux où l'on néglige ce qu'on doit à Dieu, comme de l'adorer et de le prier; de penser à la loi de Dieu et à son salut ; d'aimer Dieu de tout son cœur.

 

Est-ce un grand péché de manquer à aimer Dieu?

C'est un très-grand péché, et la cause de tous les autres.

 

Pourquoi?

Parce que si on aimait Dieu, jamais on ne manquerait à aucun de ses commandements.

 

Répétez le commandement de l'amour de Dieu.

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, et de tout ton esprit. C'est là le premier et le grand commandement. Et voici le second, qui est semblable à celui-là : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Dans ces deux commandements sont renfermés toute la loi et les prophètes. »

 

Combien y a-t-il de sortes d'obligations à l'homme d'accomplir ce précepte ?

De deux sortes, l'une générale et continuelle, et l'autre particulière.

 

Quelle est l’obligation générale et continuelle ?

C'est de n'aimer en aucun temps la créature plus que Dieu,

 

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d'être à toute heure et à tout moment disposé à aimer Dieu plus que toutes choses.

 

Comment cela?

Comme un bon fils est toujours disposé à aimer son père, et à lui donner des marques de son amour.

 

Mais n'y a-t-il pas des occasions ou il y a obligation particulière de s'exciter à aimer Dieu?

Il y en a qu'il est difficile de déterminer, parce qu'elles dépendent des circonstances particulières.

 

Outre ces obligations particulières, n'y a-t-il pas obligation de s'exciter de temps en temps à aimer Dieu ?

Oui, et nous devons tellement multiplier les actes d'amour de Dieu, que nous ne soyons pas condamnés pour avoir manqué à un exercice si nécessaire.

 

Faites-moi connaître la faute qu'il y a de manquer à un tel exercice.

C'est parce que celui qui manque à aimer Dieu, manque à la principale obligation de la loi de Jésus-Christ, qui est une loi d'amour.

 

Pourquoi encore?

Parce que manquer à l'amour de Dieu, c'est manquer à la principale obligation de la créature raisonnable.

 

Quelle est cette obligation?

De reconnaître Dieu comme le premier principe et comme la fin dernière.

 

Qu'appelez-vous premier principe ? La première cause de notre être.

 

Qu'appelez-vous fin dernière ?

Celle à qui on doit rapporter toutes ses actions et toute sa vie.

 

Quelle est notre fin dernière ? C'est Dieu.

 

Pourquoi ?

Parce qu'il nous rend éternellement heureux en se donnant à nous.

 

De quoi est digne celui qui n'aime pas Dieu ?

D'en être privé éternellement.

 

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LEÇON VI. Des sept péchés capitaux.

 

L'orgueil de Nabuchodonosor est puni (Don., IV). Apparition terrible devant le festin de Balthasar (Ibid., V). Hérode frappé par un ange (Act., XII, 20, 21, 22 , 23).

 

Quels sont les péchés qu'on appelle capitaux ?

Ce sont ceux auxquels tous les autres se peuvent réduire comme à leur source.

 

Quels sont-ils?

On en compte sept : orgueil, avarice, envie, gourmandise, luxure, colère, paresse.

 

Qu’est-ce que l'orgueil?

C'est présumer de soi-même et de ses forces.

 

Qu'est-ce que présumer de soi-même ? C'est se croire quelque chose, au lieu qu'on n'est rien.

 

Qu'arrive-t-il de là ?

Qu'on se préfère aux autres, et qu'on veut toujours s'élever au-dessus d'eux.

 

Qu'est-ce que présumer de ses forces?

C'est agir comme si on pouvait quelque chose de soi-même, comme font ceux qui négligent de prier Dieu dans les tentations, ou pour les prévenir.

 

Que leur arrive-t-il en punition de leur orgueil?

Dieu les abandonne à eux-mêmes, et ils tombent dans le péché.

 

L'orgueil est-ce un grand péché ?

Oui : l'orgueil est un grand péché, puisque c'est celui qui fait les démons.

 

Qu'est-ce que l'avarice ?

C'est un amour désordonné des biens de la terre, principalement de l'argent.

 

L'avarice est-ce un grand péché ?

Oui, puisque saint Paul l'appelle une idolâtrie.

 

Pourquoi?

Parce que l'avare fait son Dieu de son argent.

 

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Que dit encore saint Paul de l'avarice ?

Il dit que c'est la racine de tous les maux.

 

Pourquoi l'avarice est-elle la racine de tous les maux?

Parce que l'argent nourrit toutes les passions, et nous donne le moyen de les satisfaire.

 

Qu'est-ce que l'envie?

C'est la douleur que nous ressentons du bien qui arrive au prochain, parce que nous en sommes moins considérés.

 

Dites-nous-en un exemple.

Comme quand un marchand et un ouvrier est fâché de ce qu'un autre marchand et un autre ouvrier réussit dans son travail.

 

A qui ressemble-t-on par l'envie ?

Au démon, qui tâche de nous perdre, par l'envie qu'il a de notre bonheur.

 

Et à qui encore ?

A Caïn, qui porta envie à son frère Abel, et le tua.

 

Que cause l'envie?

Les calomnies et les médisances.

 

Qu’appelez-vous calomnie?

C'est inventer du mal de son prochain.

 

Qu'appelez-vous médisance ?

C'est se plaire à découvrir le mal qu'on en sait.

 

Quel crime est-ce que la médisance et la calomnie ?

C'est une espèce de meurtre et d'empoisonnement.

 

Qu'est-ce que la gourmandise ?

C'est une attache démesurée aux plaisirs de la bouche.

 

Quelle est la plus dangereuse gourmandise ?

C'est l'ivrognerie, qui nous fait perdre la raison, et nous change en une bête furieuse.

 

Quel est le plus grand danger de la gourmandise?

C'est qu'elle nous porte à la luxure.

 

Qu'appelez-vous luxure ?

C'est le vice d'impureté.

 

La luxure est-ce un grand péché ?

Oui : la luxure est un grand péché, puisqu'il obscurcit l'entendement,

 

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et nous fait souiller en nous-mêmes le temple de Dieu, c'est-à-dire notre corps.

 

Que dit saint Paul de la luxure, et des péchés qui en dépendent ?

Qu'ils ne devraient pas même être nommés parmi les chrétiens, à cause de leur excessive déshonnêteté.

 

Qu'est-ce que la colère ?

C'est le désir de la vengeance, qui attire sur nous la vengeance de Dieu.

 

Qu'est-ce que la paresse ?

C'est une langueur de l’âme qui nous empêche de goûter la vertu, et nous rend lâches à la pratiquer.

 

LEÇON VII. De la tentation et de la concupiscence.

 

Qu'est-ce qui cause en nous le péché ?

C'est la tentation.

 

Combien y a-t-il de sortes de tentations?

Il y en a de deux sortes ; celle qui vient du dehors, par exemple du démon; et celle qui vient du dedans, et de notre concupiscence.

 

Qu’appelez-vous la concupiscence ?

Les mauvais désirs que nous ressentons continuellement en nous-mêmes.

 

Quelle est la plus dangereuse de toutes les tentations?

C'est celle de nos mauvais désirs, parce que le démon même ne peut nous nuire qu'en les excitant. (Jac., I, 14. )

 

Combien y a-t-il de sortes de concupiscences?

L'apôtre saint Jean en raconte de trois sortes : à savoir la concupiscence de la chair, la concupiscence des yeux, et l'orgueil ou l'ambition. ( I Joan., II, 16. )

 

Qu'est-ce que la concupiscence de la chair?

C'est l'amour du plaisir des sens.

 

Qu'est-ce que la concupiscence des yeux ?

C'est la curiosité, qui est la mère de toutes les sciences dangereuses.

 

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Qu'appelez-vous sciences dangereuses ?

C'est, par exemple, la magie, l'astrologie judiciaire, et les autres sciences par lesquelles on s'imagine pouvoir deviner l'avenir.

 

Qu'y a-t-il de si dangereux dans cette science de deviner ?

Outre que c'est une tromperie et une illusion, c'est de plus se vouloir soustraire à la divine Providence.

 

Comment ?

En pénétrant l'avenir, dont Dieu s'est réservé la connaissance.

 

Est-il permis de consulter les devins, et de se faire dire sa bonne aventure ?

Non : c'est une illusion et une abomination devant Dieu.

 

Qu’en arrive-t-il?

Il en arrive souvent que les maux qu'on nous prédit, nous arrivent par un juste jugement de Dieu.

 

Ne permet-il pas aussi quelquefois que les biens qu'on nous prédit nous arrivent ?

Quand Dieu le permet ainsi, c'est pour nous aveugler, et nous punir ensuite davantage.

 

Ne peut-on pas aussi excéder dans la recherche des sciences honnêtes?

Oui, quand on les désire avec trop d'ardeur, et qu'on s'y applique davantage qu'à la piété.

 

Qu’est-ce que l'orgueil ou l'ambition ?

C'est se trop estimer soi-même, et vouloir toujours s'élever au-dessus des autres.

 

Quel mal nous en arrive-t-il ?

De nous dissiper comme une fumée, et d'attirer sur nous la colère de Dieu.

 

Pourquoi ?

Parce qu'il se plaît à foudroyer les orgueilleux, et à relever les simples et humbles de cœur.

 

Faut-il résister à ces trois concupiscences ?

Oui, il leur faut continuellement résister, et c'est l'exercice de toute la vie.

 

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CINQUIÈME PARTIE DE LA DOCTRINE CHRÉTIENNE DES SACREMENTS.

 

LEÇON I. Des sacrements en général.

 

Qu'est-ce que sacrement ?

C'est un signe visible de la grâce invisible , institué par Jésus-Christ pour sanctifier nos âmes.

 

Qu'appelez-vous choses visibles ?

Visible ou sensible est ici la même chose ; et c'est-à-dire ce que nous apercevons par nos sens , comme ce que nous voyons, ce que nous entendons, ce que nous touchons.

 

Dites quelques exemples ou il paraisse que le sacrement est un signe visible de la grâce invisible.

Par exemple , dans le baptême, l'eau qui sert à laver le corps, étant versée sur la tête de l'enfant, est le signe visible de la grâce intérieure ou invisible que Dieu répand dans l’âme de l'enfant pour la laver de la tache du péché originel.

 

Montrez-nous la même chose dans le sacrement de pénitence.

L'absolution que le prêtre prononce, est le signe de l'absolution intérieure que Dieu donne au pécheur ; et ainsi dans les autres sacrements.

 

De quoi sont composés les sacrements ?

De deux choses : de matière et de forme.

 

Qu'est-ce que la matière des sacrements ?

C'est la chose visible dont on se sert en l'administration des sacrements, comme l'eau dans le baptême.

 

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Qu'est-ce que la forme ?

Ce sont les paroles qu'on prononce en administrant les sacrements; comme celles-ci dans le baptême : Je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.

 

A quoi nous sont nécessaires les sacrements?

A nous conférer la grâce de Dieu, et à nous exciter à la pratique des vertus.

 

A quelles vertus les sacrements nous excitent-ils?

A la foi, à L'espérance et à la charité.

 

Comment à la foi ?

Parce qu'ils en déclarent les mystères ; par exemple , dans le baptême, le mystère de la Trinité et celui de la Rédemption nous sont déclarés.

 

Comment à l’espérance ?

En renouvelant les promesses de Dieu ; comme quand on nous dit dans l'eucharistie, qu'on nous la donne pour la vie éternelle.

 

Comment à la charité?

Parce qu'ils nous appliquent et nous font connaître les bienfaits de Dieu ; par exemple, dans le baptême et dans la pénitence, la rémission des péchés.

 

Les sacrements servent-ils aussi à la charité envers le prochain ?

Oui, puisqu'ils servent à unir les chrétiens entre eux; surtout celui de l'eucharistie, où ils mangent à la même table du Sauveur le même pain de vie éternelle.

 

Combien y a-t-il de sacrements?

Sept : le baptême, la confirmation, l'eucharistie, la pénitence, l'extrême-onction, l'ordre et le mariage.

 

LEÇON II. Des sacrements en particulier.

 

Qu'est-ce que le baptême?

C'est un sacrement par lequel nous sommes faits chrétiens et enfants de Dieu.

 

Qu’est-ce que la confirmation ?

C'est un sacrement qui nous donne le Saint-Esprit, et qui nous fait parfaits chrétiens.

 

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Qu'est-ce que l'eucharistie?

C'est un sacrement qui contient, sous les espèces du pain et du vin , le vrai corps et le vrai sang de Notre-Seigneur, pour être notre nourriture spirituelle.

 

Qu'est-ce que la pénitence ?

C'est un sacrement qui remet les péchés commis après le baptême.

 

Qu'est-ce que l’extrême-onction ?

C'est un sacrement qui nous aide à bien mourir, et achève en nous la rémission des péchés.

 

A quelle fin l'extrême-onction est-elle donnée aux malades ?

A trois fins : 1° Pour les nettoyer des restes des péchés; par exemple, des péchés véniels. 2° Pour les fortifier contre les efforts du démon à l'heure de la mort. 3° Pour leur rendre la santé du corps, si Dieu le juge à propos pour leur salut.

 

Qu'est-ce que l'ordre ?

C'est un sacrement institué par Notre-Seigneur Jésus-Christ, pour donner à son Eglise des prédicateurs de sa parole et des ministres de ses sacrements ; comme sont les évêques, les prêtres, les diacres et les autres.

 

De quels sacrements sont-ils principalement établis ministres ?

Du sacrement de l'eucharistie.

 

Qu’appelez-vous ministres de l'eucharistie ?

J'appelle ministres de l'eucharistie ceux qui donnent le pouvoir de consacrer le corps de Jésus-Christ, et ce sont les évêques; ceux à qui ce pouvoir est donné, ce sont les prêtres ; et ceux dont les fonctions se rapportent au sacrifice de la messe , comme les diacres, sous-diacres, acolytes et autres.

 

Quelle est l'entrée aux ordres ecclésiastiques ?

C'est la tonsure cléricale.

 

Qu'est-ce que la tonsure cléricale ?

C'est une cérémonie ecclésiastique qui destine le tonsuré à l'Eglise, et le dispose aux saints ordres.

 

La tonsure est-elle un ordre ?

Non, mais une préparation aux ordres ; de même que les exorcismes sont une préparation au baptême, et non pas le baptême ; les fiançailles une préparation au mariage, et non pas le mariage.

 

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A quoi sert la tonsure ?

Elle fait le tonsuré clerc, le rend capable de bénéfices et des immunités de l'Eglise.

 

Que doivent pratiquer les clercs tonsurés ?

Ils doivent porter les cheveux courts, la couronne sur la tête , la soutane, et assister en surplis à la paroisse.

 

Quelles dispositions faut-il pour être tonsuré ?

1° Il faut avoir la volonté de servir Dieu dans l'état ecclésiastique. 2° Savoir lire et écrire et son catéchisme. 3° Etre confirmé. Mais la principale disposition, c'est d'y être appelé de Dieu.

 

Ceux-là offensent-ils Dieu , qui ne se font tonsurer, ou ne font tonsurer leurs enfants, que pour posséder des bénéfices?

Oui : ils offensent Dieu grièvement; car cette vocation doit venir de Dieu, et non pas d'eux.

 

Qu'est-ce que le mariage ?

C'est un sacrement qui donne la grâce à ceux qui se marient, de vivre chrétiennement en cet état, et d'élever leurs enfants selon Dieu.

 

Tous les sacrements sont-ils semblables ?

Non : il y en a qu'on ne reçoit qu'une fois, et d'autres qu'on reçoit plusieurs fois; il y en a qu'on appelle Sacrements des Morts, et d'autres qu'on appelle Sacrements des Vivanns.

 

Quels sacrements ne peut-on recevoir qu'une fois ?

Le baptême, la confirmation et l'ordre.

 

Quels sacrements peut-on recevoir plusieurs fois ?

Les quatre autres : l'eucharistie, la pénitence, l'extrême-onction et le mariage.

 

Qu’appelez-vous les sacrements des morts ?

Ceux qu'on peut recevoir sans être en état de grâce, et par lesquels on est mis en cet état, si on n'y apporte point d'empêchement.

 

Qu'appelez-vous les sacrements des vivants ?

Ceux qu'on ne doit point recevoir, si l'on n'est en état de grâce.

 

Quels sont les sacrements des morts ?

Le baptême et la pénitence.

 

Quels sont les sacrements des vivants ?

Les cinq autres : la confirmation, l'eucharistie, l'extrême-onction, l'ordre et le mariage.

 

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Pourquoi appelez-vous morts ceux qui ne sont pas en état de grâce; et vivons, ceux qui sont en état de grâce ?

Parce que la grâce sanctifiante est la vie de l'âme : d'où il s'ensuit que ceux qui l'ont sont vivants, et que ceux qui en sont privés sont morts spirituellement.

 

Quels fruits faut-il recueillir de la doctrine des sacrements ?

1° Remercier Dieu de nous avoir donné des moyens si puissants et si faciles pour faire notre salut. 2° Apporter aux sacrements des dispositions convenables, quand on s'en approche. 3° Profiter de l'usage qu'on en fait, et en devenir meilleur.

 

 

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