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AVERTISSEMENT SUR LE CATÉCHISME

 Avis

AUX CURÉS, VICAIRES. AUX PÈRES ET AUX  MÈRES, ET A TOUS LES  FIDÈLES DU DIOCÈSE DE MEAUX.

 

Jacques-Bénigne, parla permission divine, Evoque de Meaux : à tous les curés et vicaires de notre diocèse, salut et bénédiction.

Il y a longtemps qu'on nous demande de tous côtés et de toutes les paroisses, que selon l'exemple de la plupart des évoques, nous ayons aussi à donner à notre diocèse un catéchisme un peu plus ample et plus expliqué que celui dont on s'est servi jusqu'à présent; et la grande ignorance où nous voyons la plupart des peuples à l'égard de plusieurs vérités très-importantes, nous y invitait d'elle-même. Outre que par les soins des évoques nos prédécesseurs les instructions ayant été plus fréquentes et mieux faites que dans les temps précédents, il est juste que nous profitions de cette bonne disposition, pour donner des catéchismes plus étendus, à mesure que les fidèles en deviennent plus capables. Et enfin le retour des hérétiques à l'Eglise nous sollicite à donner des instructions plus amples, pour ôter tout à fait le vieux levain.

C'est, mes frères, ce qui nous a excité à vous donner ce nouveau Catéchisme ; où si vous trouvez quelquefois des choses qui semblent surpasser la capacité des enfants, vous ne devez pas pour cela vous lasser de les leur faire apprendre, parce que l'expérience fait voir que, pourvu que ces choses leur soient expliquées en termes courts et précis, quoique ces termes ne soient pas toujours entendus d'abord, peu à peu en les méditant on en acquiert l'intelligence : joint que regardant au salut de tous, nous avons mieux aimé que les moins avancés et les moins capables

 

XI

 

trouvassent des choses qu'ils n'entendissent pas, que de priver les autres de ce qu'ils seraient capables d'entendre.

Il nous a aussi paru que le fruit du catéchisme ne devait pas être seulement d'apprendre aux fidèles les premiers éléments de la foi, mais encore de les rendre capables peu à peu des instructions plus solides ; de sorte qu'il a fallu commencer à leur en inspirer le goût et leur donner quelque teinture du langage de l'Ecriture et de l'Eglise, afin qu'ils fussent en état de profiter dans la suite des sermons qu'ils entendraient.

Nous avons jugé nécessaire d'appuyer un peu plus sur la création de l'homme, sur sa chute et sur les mauvaises dispositions où le péché nous a mis ; comme aussi sur le mystère admirable de notre rédemption et sur les saints sacrements qui nous en appliquent la vertu, afin que chacun connût plus distinctement les remèdes que Dieu a donnés à nos maux, et les dispositions avec lesquelles il les faut recevoir.

Et nous avons trouvé à propos de nous étendre davantage sur ces choses que sur les vertus et les vices particuliers, réservant cette instruction pour l'âge plus avancé, où l'on fait des réflexions plus sérieuses sur les obligations générales de tous les chrétiens, et sur les obligations particulières de son état.

Enfin nous avons voulu principalement faire entendre les mystères et la vertu des sacrements, parce que ces vérités bien entendues contiennent la vraie semence venue du ciel, qui produit dans la suite les fruits des bonnes œuvres, quand la terre où on la jette est bien cultivée.

C'est pourquoi nous vous exhortons à répandre toujours dans vos prônes et dans vos sermons quelque chose du Catéchisme, et d'y ramener souvent les mystères de Jésus-Christ et la doctrine des sacrements, parce que ces choses étant bien traitées, inspirent l'amour de Dieu, et avec l'amour de Dieu toutes les vertus.

C'est aussi la véritable fin de tous les mystères, Dieu n'ayant pas fait des choses si admirables pour être la pâture des esprits

 

XII

 

curieux, mais pour être le fondement des saintes pratiques auxquelles la religion nous oblige.

Et il est clair qu'en expliquant aux fidèles ce qui est opéré en nous par le baptême et à quoi nous nous y sommes obligés quelles sont les lois de la pénitence chrétienne, quel est le dessein de Jésus-Christ dans l'institution de l'Eucharistie, et avec quel sentiment il faut entendre la messe et communier, on produit insensiblement dans les cœurs la véritable piété, et on rend les hommes capables de profiter du service divin auquel ils assistent. Et il ne faut pas croire que les peuples, et même les gens de travail, soient incapables d'entendre ces choses; l'expérience fait voir au contraire, que pourvu qu'on s'y prenne bien, et qu'en excitant en eux le désir d'apprendre on se montre toujours prêt aies instruire, tant en public et dans l'Eglise, qu'en particulier et à la maison, on les peut avancer beaucoup dans la connaissance de Dieu et de son royaume.

On trouve certains villages, qui pour avoir eu seulement quelques bons curés qui se sont donnés tout entiers à les instruire, ont fait de si grands progrès dans la doctrine chrétienne, qu'on en est surpris : de sorte que quand on crie tant que les peuples sont incapables, il est à craindre que ce ne soit un prétexte pour se décharger de la peine de les instruire.

L'exemple même des hérétiques peut fermer la bouche à ceux qui cherchent une excuse à leur négligence dans l'incapacité des peuples. Car enfin on y voit les plus grossiers artisans, et les femmes mêmes et les enfants citer l'Ecriture et parler des points de controverse; et quoique ces connaissances dégénèrent en un babil dangereux et se consument en vaines disputes, c'en est assez pour nous faire voir de quoi on pourrait rendre les peuples capables, en tournant mieux les instructions.

Mais il est vrai que pour cela il faut un grand soin; et comme nous venons de dire, il faut faire le catéchisme plus encore dans les maisons et en particulier que dans l'église, et le faire

 

XIII

 

non-seulement aux enfants, mais principalement aux pères de famille et aux maîtres d'école, afin que peu à peu toutes les familles soient instruites.

Je m'adresse donc maintenant à vous, pères et mères, qui nous témoignez si souvent que vous désirez que vos enfants soient bien instruits : sachez que vous en devez être les premiers et principaux catéchistes.

Vous êtes les premiers catéchistes de vos enfants, parce qu'avant qu'ils viennent à l'église, vous leur inspirez avec le lait la saine doctrine que l'Eglise vous donne pour eux.

Vous êtes les principaux catéchistes, parce que c'est à vous à leur faire apprendre par cœur leur Catéchisme, à le leur faire entendre et à le leur répéter tous les jours dans la maison ; autrement ce qu'ils apprendront à l'église le dimanche et durant un temps de l'année, se perdra trop aisément dans le reste.

Mais comment pourrez-vous les instruire, si vous-mêmes vous n'êtes pas instruits? Vous devez donc assister au Catéchisme avec autant de soin que vos enfants mêmes : vous devez vous y renouveler avec eux, et reprendre le premier lait que vous avez sucé dans l'Eglise, étant enfants.

Et il n'y a point de père ni de mère de famille qui ne doive souvent repasser sur son Catéchisme, et le relire avec attention. Les principes de la religion chrétienne contenus dans le Catéchisme , ont cela de grand, que plus on les relit, plus on y découvre de vérités. Nous venons même de remarquer qu'il y a beaucoup de choses qu'on dit aux enfants, qu'ils n'entendent que dans un âge plus avancé : de sorte qu'il y a dans le Catéchisme à apprendre pour tout le monde. Et quand les pères de famille ne retiraient le Catéchisme que pour se rendre capables d'en instruire leurs enfants et leurs serviteurs, c'est une assez forte raison poulies y obliger.

Mais il n'est que trop vrai que la plupart des hommes ne le savent pas assez; et ce qu'il y a de pis, c'est que depuis qu'ils sont

 

XIV

 

arrivés à un certain âge sans l'avoir bien su, ils négligent et même ils ont honte de le rapprendre.

Pour empêcher un si grand mal, il faut tâcher d'établir dans ce diocèse une coutume qu'on voit déjà en beaucoup d'autres, que les hommes et les femmes d'âge, non-seulement assistent avec les enfants aux catéchismes, mais encore qu'ils sont bien aises d'y être interrogés et d'y répondre.

Je vous exhorte, mes chers enfants, de vous rendre dociles à pratiquer ce saint exercice; et vous, mes frères les prêtres, à introduire le plus que vous pourrez une pratique si nécessaire.

Surtout ne vous relâchez pas de l'obligation qui vous est imposée, d'interroger ceux qui se présentent pour la confession, pour le mariage, pour être parrains et marraines ; et ne les recevez pas, s'ils ne savent leur catéchisme.

Faites entendre souvent aux pères et mères de famille « qu'ils sont, comme dit l'Apôtre, pires qu'infidèles, s'ils ne procurent l'instruction de leurs serviteurs ; » et par là faites-leur comprendre ce qu'ils doivent à leurs enfants.

Représentez-leur que les fêtes, et principalement le saint dimanche est institué particulièrement pour vaquer à cette instruction. Montrez-leur le crime qu'ils commettent, en préférant le cabaret et le jeu au salut de leurs enfants; et faites-leur connaître au contraire, que si leurs enfants sont bien instruits, ils goûteront les premiers le fruit de leur instruction, puisqu'ils leur seront d'autant plus soumis, qu'ils le seront davantage à Dieu et qu'ils seront mieux informés de ses volontés.

Au reste vous devez prendre garde à faire le Catéchisme, non-seulement avec une grande assiduité et affection, mais encore avec une gravité mêlée de douceur, afin que la gravité inspire du respect aux enfants, et que votre douceur leur soit un attrait pour vous entendre.

Avant que de faire réciter le Catéchisme aux enfants, faites toujours précéder un discours plein de piété et d'onction, qui leur

 

XV

 

donne l'idée des vérités dont vous leur demanderez compte. Que ce discours soit familier et court, autant qu'affectueux et insinuant. Finissez par quelque chose de touchant, et recueillez en peu de paroles ce qui aura été dit. Répandez à propos dans tout le Catéchisme des traits vifs et perçus, pour inspirer aux enfants l'amour de la vertu et l'horreur du vice. Mettez-leur souvent devant les yeux les peines de la vie future, et les suites affreuses du péché mortel. Consolez ces âmes tendres par la vue des récompenses éternelles. Tâchez de les attendrir, en ne cessant de leur inspirer l'amour de Dieu et de Jésus-Christ. Mêlez aux instructions quelques histoires tirées de l'Ecriture ou des auteurs approuvés, l'expérience faisant voir qu'il y a un charme secret dans de tels récits, qui réveillent l'attention, et vous donneront le moyen d'insinuer agréablement la sainte doctrine dans les cœurs. C'est pourquoi, lorsque vous aurez à expliquer un mystère ou un sacrement, vous devez poser pour fondement ce qui se sera passé dans l'accomplissement de ce mystère, ou dans l'institution de ce sacrement. Et pour vous faciliter ces récits, M. Fleury, prêtre du diocèse de Paris et abbé du Loc-Dieu, vous en a donné dans son Catéchisme historique des modèles approuvés de nous. Nous-même nous vous avons ici indiqué quelques récits que vous pourrez faire, non pas pour vous y astreindre, ni pour dire tout, mais pour exciter votre vigilance à en chercher de semblables dans les cas pareils. Le tout est de savoir rendre sensibles les choses que vous aurez à raconter. Etudiez-vous à prendre les sens, afin que par les sens vous vous saisissiez de l'esprit et du cœur.

Inculquez et répétez souvent avec force les choses plus difficiles et plus importantes ; et surtout ne vous lassez pas dans un ouvrage pénible autant que nécessaire, puisque la couronne de gloire vous est réservée pour un aussi utile travail, et que vous n'avez que ce moyen de rendre un bon compte à Dieu des âmes qu'il vous a confiées.

 

XVI

 

C'est ce que saint Paul vous ordonne par ces paroles : « Soyez attentif à la lecture, à l'exhortation et à l'instruction..... Méditez ces choses: soyez-en toujours occupé, afin que votre avancement soit connu de tous. Veillez sur vous-même, et soyez appliqué à l'instruction, parce que par ce moyen vous vous sauverez vous-même et ceux qui vous écoutent (1). » Et encore : «Annoncez la parole; prenez les hommes à temps et à contre-temps; reprenez, suppliez, menacez avec toute sorte de patience et de doctrine..... Soyez vigilant; souffrez constamment tous les travaux; faites la charge d'un évangéliste; remplissez les devoirs de votre ministère (2). »

Nous ordonnons que cet avertissement sera lu au prône aussitôt que ce Catéchisme vous sera présenté ; et que pour l'instruction des pères et mères, il sera relu intelligiblement et distinctement deux fois l'année, à savoir le premier dimanche d'octobre et le premier dimanche de carême.

 

Donné à Meaux, le sixième jour du mois d'octobre mil six cent quatre-vingt-six.

 

+ J. BÉNIGNE, Évêque de Meaux.

Par mondit Seigneur,

Royer.

 

1 Tim., IV, 13, I, 16. — 2 II Tim., IV, 2.

 

AVIS.

 

Nous partageons ceux qu'il faut instruire en deux ordres, ou en deux classes.

La première classe est de ceux qui commencent et qui peuvent être préparés à la confirmation.

La seconde classe est de ceux qui sont déjà plus avancés, et que l'on prépare à leur première communion.

Selon ces deux classes, nous proposons deux catéchismes.

Nous en ajoutons un troisième pour l'intelligence des fêtes et des observances de l'Eglise, pour l'usage de ceux qui seront encore plus avancés.

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